Nos étoiles contraires

nos étoiles contrairesTitre VF : Nos étoiles contraires

Titre VO : The Fault in Our Stars

Auteur : John Green (USA)
Traduction de Catherine Gibert

Publié chez Nathan
Date de publication : 21 février 2013

Genre : Jeunesse

Pages : 327

Prix : 16,50 €
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Mon avis

Voilà un roman qui fait beaucoup parler de lui depuis sa sortie et même avant.  Les blogueurs anglophones avaient déjà convaincus les francophones de le lire et le ras de marée de chroniques publiées quelques semaines avant sa publication en français n’a fait que confirmer que ce livre était le roman MUST READ de l’année 2013.

Je vous avoue que je me méfie un peu de tous ces romans qui sont encensés à ce point par les blogs. Pas que je ne fasse pas confiance à mes amis blogueurs mais simplement parce qu’avec un tel engouement, les attentes pour le livre sont tellement fortes qu’on craint toujours d’être finalement déçu…

Mais ce fut loin d’être le cas avec Nos étoiles contraires car même si mes attentes étaient très fortes, elles étaient finalement bien en deçà de ce que j’ai ressenti à la lecture du roman. Un coup de coeur, oui certainement, mais au delà même du coup de coeur, un roman coup de poing qui remet en perspective les petites choses de la vie, très simples, mais que l’on oublie trop souvent.

Hazel est atteinte d’un cancer de la thyroïde étendu à ses poumons. Elle ne peut plus respirer sans une aide extérieure : elle est contrainte de se déplacer en permanence avec des bonbones d’oxygène. Hazel est condamnée, elle le sait. Sa mère essaie tout pour la motiver à profiter de chaque jour que la vie lui offre.
A un  groupe de soutien pour jeunes cancéreux, Hazel rencontre Augustus. Lui est atteint d’une forme de cancer des os. On a du lui couper une jambe et depuis lors, il est en rémission totale.
Cette rencontre va changer la vie de Hazel, avec Augustus, elle va vivre des moments merveilleux, profiter enfin qu’elle aurait du le faire depuis le début !

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Cette chronique, je le sais déjà, va être l’une des plus difficiles que j’ai eu à rédiger. Avec Wonder, ces deux « lectures bleues » (en raison de la couleur de leur couverture) m’ont particulièrement émue durant mon mois de février. 
Il est très difficile de vous parler de ce que j’ai aimé dans ce roman tout simplement parce que mon ressenti avec ce livre a été portée au delà des mots. J’ai vraiment vécu ce livre. J’avais l’impression d’être dans une bulle quand je le lisais, dans une bulle avec Hazel et Augustus. 

Ce qui m’a plu dans ce roman, c’est le génie de l’auteur, John Green. Il faut quand même reconnaître que réussir, à partir d’une histoire parlant de jeunes atteints du cancer, à célébrer la vie de la plus belle manière, c’est très fort. Jamais l’auteur ne tombe dans le pathos. Bien sûr, à de nombreuses reprises, on se révolte, on s’indigne de voir que le cancer s’attaque à des enfants qui ont encore toute la vie devant eux. Avec le cancer, personne n’est à l’abri. Mais Nos étoiles contraires, c’est tellement plus que l’histoire de deux jeunes qui luttent pour rester en vie, c’est avant tout une histoire d’amour, une histoire sur la vie

J’ai aimé la manière dont l’auteur articule l’histoire autour d’un livre, le livre préféré d’Hazel, Une impériale affliction écrit par un certain  Peter Van Houten. Lorsqu’elle va rencontrer Augustus, elle va lui conseiller ce livre qu’il va lui aussi beaucoup aimer. Je ne vous dirai pas la particularité de ce livre, mais la fin du roman laisse Hazel et Augustus perplexes et ces derniers aimeraient rencontrer l’auteur pour en discuter avec lui.
Mais le souci, c’est que l’auteur habite en Hollande et on ne peut pas dire qu’il soit du genre très accessible.

J’ai beaucoup aimé la manière dont Hazel parlait de ce livre, comme un trésor précieux qui n’appartenait qu’à elle. 

« Mon livre préféré, et de loin, était une impériale affliction, mais je n’aimais pas en parler. Il arrive qu’à la lecture de certains livres, on soit pris d’un prosélytisme étrange, tout à coup persuadé que le monde ne pourra tourner rond que lorsque tous les êtres humains jusqu’au dernier auront lu le livre en question. Et puis, il existe des livres, comme Une impériale affliction, des livres particuliers, rares et personnels, pour lesquels on ne peut pas manifester son attachement sans avoir l’impression de les trahir.
Ce livre n’était même pas un chef d’oeuvre. Il se trouve juste que l’auteur, Peter Van Houten, semblait me comprendre d’une manière inexplicable. Une impériale affliction était mon livre, au même titre que mon corps était mon corps, mes pensées étaient mes pensées »
. (page 41)

Je vous avoue qu’en lisant ce passage, j’ai été assez jalouse de Hazel car ce qu’elle ressent avec Une impériale affliction, je ne l’ai jamais ressenti à propos d’un livre, à part peut-être Le dernier jour de ma vie de Lauren Oliver où j’ai vraiment ressenti que ce livre était pour parfait pour moi, comme si l’auteur avait toujours su ce que je ressentais et l’avait mis sur papier. 
C’est exactement aussi ce qu’on ressent pour Nos étoiles contraires en le lisant, même si de part le sujet de l’histoire, on ne peut pas non plus pleinement s’y identifier. Mais de tous les livres que j’ai lus, c’est peut-être un des seuls que j’ai envie de relire en entier ou par passages et qui me hante toujours aujourd’hui, alors que je l’ai terminé il y a plus de trois semaines. En fait, ce sont surtout certains passages « chocs » du livre qui tournent en boucle en moi et qui me donnent toujours autant la chair de poule quand j’y pense, ces petits passages pour lesquels la larme n’est jamais loin quand je les relis. Et je trouve que c’est assez magique l’effet que me fait ce livre et j’espère sincèrement que beaucoup d’autres lecteurs seront touchés par cette lecture comme je l’ai été.
Maintenant, contrairement à Hazel, je n’ai pas l’impression de trahir ce livre en vous en parlant aujourd’hui. Que du contraire, c’est le genre d’ouvrages que je recommande à tout le monde de le lire, juste pour les émotions qu’il véhicule, la richesse des propos tenus par l’auteur. Mais si j’arrive sans peine à vous dire « allez-y, lisez-le », par contre j’ai beaucoup plus de mal à exprimer pourquoi je l’ai tant aimé tout simplement parce que j’arrive pas à y mettre des mots.

Ce qui est génial aussi avec ce roman, c’est que l’auteur ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles. On aurait pu penser que vu que l’histoire est déjà chargée en émotions avec la maladie des personnages que tout le reste allait être un monde de bisounours, comme c’est un peu le cas dans d’autres livres qui traitent de ce sujet où les personnages vivent un conte de fées parfait jusqu’à l’inéluctable.
C’est loin d’être le cas dans Nos étoiles contrairesl’auteur ne ménage pas ses personnages, même dans des situations qui auraient du être parfaites, il va leur faire vivre la réalité du monde, une réalité parfois très dure mais très réaliste.
Et je peux vous dire que cela m’a fendu le coeur en deux. J’ai vraiment été déstabilisée en lisant certains passages car moi aussi j’imaginais que certains évènements allaient être parfaits, sans accrocs, juste un petit moment de paradis dans une réalité qui l’est beaucoup moins et ce ne fut pas du tout le cas. Est-ce pour autant que je n’ai pas aimé ? Pas du tout, car après y avoir réfléchi longuement, je suis arrivée à la conclusion que cela ne pouvait pas être autrement car comme le dit si bien Augustus :

« Le monde n’est pas une usine à exaucer les voeux » (page 225)

L’histoire est émouvante, riche en émotions et surtout élégamment servie par le style de John Green. Je ne connaissais pas l’auteur avant d’avoir lu ce livre et je pense sincèrement m’y intéresser de plus près. Son écriture est percutante. J’ai eu l’impression de recevoir en tournant chaque page un uppercut de mots qui m’explosaient au visage pour me faire prendre conscience d’une chose très simple : apprécier d’être en vie, chérir chaque moment, en profiter et n’avoir aucun regret.  J’ai pris claque sur claque avec ce roman, me laissant porter par deux ados qui ont compris plus de choses à la vie en seulement 15 ans que moi avec le double. Je sais que c’est un adulte qui se cache derrière les paroles des personnages mais je vivais l’histoire tellement à fond que pour moi, Hazel et Augustus étaient bien vivants et me donnaient une leçon de vie dont je me souviendrai toujours.

J’étais obsédée par mon épaule, elle me faisait mal. Et puis j’avais encore la migraine, peut-être parce que je pensais à une fille qui était morte d’un cancer du cerveau. J’ai essayé de m’obliger à compartimenter les choses, d’être vraiment présente à la table ronde de la cuisine (…). Je me suis répétée qu’imaginer avoir des métastases dans le cerveau ou à l’épaule ne changerait rien à la réalité invisible qui se tramait à l’intérieur de mon corps et qu’avec ce type de pensée je gâchais des instants de vie composée d’une suite d’instants par définition limitée. J’ai même essayé de me persuader qu’il fallait « vivre aujourd’hui le meilleur de ma vie ». (page 107)

J’ai beaucoup aimé la fin du roman qui reste, pour moi, assez ouverte. Le lecteur peut interpréter à sa manière ce qu’il y voit. Au début, ça m’a surpris de ne pas avoir de vraie fin, je me suis sentie un peu comme Hazel avec la fin d’Une impériale affliction. Puis, je me suis dit que c’était tellement mieux de pouvoir imaginer la fin moi-même et y voir ce que j’avais envie d’y voir, sans contrainte, sans déception et toujours en gardant cette petite note d’espoir.


Au niveau des personnages, il faut reconnaître que ces dernier sont monstrueusement attachants. Que ce soient Hazel ou Augustus mais également tous les personnages secondaires qui gravitent autour d’eux.

Hazel est une jeune fille qui, avant de rencontrer Augustus, était assez renfermée sur elle-même. Elle connait son état, elle sait ce qu’il en est, elle arrive à en parler avec détachement et même avec un certain humour mais elle ne cherche pas à se mêler aux autres et préfère rester seule. Elle m’a d’ailleurs terriblement émue en disant à ses parents :

« – J’ai l’impression d’être une grenade, maman. Je suis une grenade dégoupillée et, à un moment donné, je vais exploser. Alors j’aimerais autant limiter le nombre de victimes, OK ?
(…)
– Je suis une grenade, ai-je répété. Je ne veux pas voir les gens. Je veux lire des livres, réfléchir et être avec vous, parce que vous, je ne peux pas faire autrement que de vous faire du mal, vous êtes déjà dedans jusqu’au cou. Alors, laissez-moi faire ce que je veux. Je ne fais pas une dépression. Je n’ai pas besoin de sortir. Et je ne veux pas être une ado normale parce que je suis une grenade. »
(page 109)

Cette perspective va changer grâce à sa rencontre avec Augustus. Lui, c’est plutôt le mec sympa, qui prend la vie du bon côté, malgré qu’il a perdu une jambe à cause de son cancer. Il fait partie de ces personnes qui sont toujours de bonne humeur et qui arrivent, avec leur énergie, à transmettre des ondes positives autour d’eux. Il pousse Hazel vers le haut, lui offre une autre manière de voir la vie et d’en apprécier chaque instant. 

J’ai également beaucoup aimé les parents de Hazel. Sa maman pour consacrer sa vie à sa fille et tout tenter pour faire de chaque journée, une journée exceptionnelle. Ainsi tout est prétexte à faire la fête : fêter un demi-anniversaire, aller prendre un pique-nique le jour de la fête nationale française,… Elle est toujours là pour Hazel, essaie de la pousser à sortir, à rencontrer des gens et accoure au moindre souci. Elle est complètement dévouée à sa fille et montre un courage, une force sans faille. Cette force est contrebalancée par le père de Hazel, lequel se sent dépassé par les évènements et montre sa fragilité, il ne peut s’empêcher de pleurer alors qu’il voudrait être fort devant Hazel. Son papa m’a vraiment ému car c’est très rare de voir un papa flancher de cette façon et reconnaître son impuissance face à la maladie de sa fille.


BREF, j’ai l’impression de dire tout et pas grand chose dans cette chronique. En fait, j’ai essayé de mettre de l’ordre dans mon ressenti pour vous donner, j’espère, l’envie de découvrir ce livre. Mais ne vous y trompez pas, cet avis est loin de retranscrire toute l’émotion qui m’a envahie dès que j’ai ouvert ce roman et jusqu’à sa dernière phrase, suite à laquelle je n’ai pas arrêté de pleurer pendant quelques minutes. Et pourtant, ce que je ressentais à ce moment-là, ce n’était pas que de la tristesse… Mais, ce livre a remué tellement de choses que j’ai tout lâché en le refermant.  Il m’a bouleversée, transcendée, m’a émue au delà du possible. Tout m’a plu : de l’histoire réaliste aux personnages attachants jusqu’à la plume de l’auteur qui est simplement magique. Ce livre est une vraie pépite, un roman coup de poing dont la lecture vous marquera, je l’espère, très longtemps.
Pour ma part, je sais que je ne résisterai pas à l’envie de m’y replonger, à savourer quelques passages dès le besoin s’en fera sentir. En relire déjà pour écrire cette chronique a ravivé beaucoup d’émotions…

Il y a des livres dont on ressort transformé, pour moi, Nos étoiles contraires est de la trempe de ces livres-là. Un roman à lire, qu’on ait 10 ou 99 ans (et même après hein !) !

« Dans ce monde, mec, ce n’est pas nous qui choisissons si on nous fait du mal ou non, en revanche on peut choisir qui nous fait du mal. J’aime mes choix. J’espère qu’elle aime les siens. » Augustus (page 327).

coup de poing

Les copinautes l’ont lu et ont donné leur avis : Benji, Hylyirio, Lyra Sullivan, Azariel, Simi, Dup, ChoOkette, Belledenuit, Moody, Crouton (qui lui n’a pas aimé) et encore plein d’autres sur la page BBM du livre sur Livraddict :

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Commentaires

  1. waouhhh...Ta chronique est coup de poing! Je l'ai lu avec attention et moi qui voulais resister à l'acheter pour attendre la version poche, je vais craquer , c'est sûr!!! Merci Jess pour ce magnifique billet. j'en ai pris plein le coeur( d'émotions) en le lisant. 11 mars 2013 11:14

  2. J'aime beaucoup ta façon de chroniques tes lectures, c'est agréable à lire :) Et ton avis sur ce livre n'a fait que renforcer mon envie de le lire. 11 mars 2013 23:08

  3. Wahou! ! Il me tarde énormément de le lire. Une amie l'a lu il y a un moment en vo, et va me le prêter après les vacs :) 14 mars 2013 17:49

  4. Tu viens de me redonner l'envie de le relire :D 17 avril 2013 23:41

  5. Ce livre est vraiment génial, c'est la premiere fois que je pleurais en lisant un livre ! Franchement je l'ai fini y a deux jours et j'ai déjà envie de le relire ! 26 mai 2013 12:06

  6. Le livre va être adapté au cinéma en 2014 :) 24 juin 2013 18:54

  7. Une magnifique leçon sur la vie comme sur la mort! Comment ne pas verser une larme en le lisant ? Hate de voir son adaptation cinématographique ! 16 septembre 2013 00:48

  8. Je ne l'ai toujours pas lu ! Je dois être dans les seules personnes qui n'ont toujours pas découvert ce livre ^^ Mais j'aimerai beaucoup, surtout que le film approche (enfin y a encore un peu le temps), j'aimerai le lire avant pour ressentir toute l'émotion du livre avant de visionner le film :) 20 février 2014 12:07

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