L’échange

Titre VF : L’échange

Titre VO : The Replacement

Auteur : Brenna Yovanoff (USA)
Traduction de Isabelle Saint-Martin 

Publié aux Editions Michel Lafon Jeunesse
Date de publication : 20 septembre 2012

Genre : Jeunesse, Fantastique

Pages : 330

Prix : 15,95 €
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Note



Quatrième de couverture

Mackie Doyle donnerait n’importe quoi pour avoir une vie normale, jouer de la basse et passer du temps avec la fille solitaire aux yeux pailletés. Mais la petite ville de Gentry cache de sombre secrets. 
Il y a seize ans, Mackie a été échangé contre un nouveau-né : il est un « remplaçant ». Il vient en fait d’un monde terrifiant où d’obscurs tunnels côtoient des eaux noires et pestilentielles.

Lorsque ceux qu’il aime sont menacés, Mackie n’a pas le choix : il doit affronter les créatures des entrailles de Gentry. Un combat à mort pour trouver enfin sa place, dans notre monde… ou dans le leur.

Mon avis

Je ne vais pas vous mentir, mon choix sur ce livre était totalement superficiel : j’ai complètement craqué sur la couverture assez sombre mais vraiment magnifique. 
Malheureusement, le contenu n’a pas été à la hauteur de cette splendide cover et c’est donc avec une grosse déception que j’ai tourné la dernière page du roman.

Mackie Doyle n’est pas un garçon comme les autre. Il a été échangé à la naissance contre le « vrai » Mackie Doyle, enfant biologique de « ses parents ». Il ressemble à un humain mais n’en est pas un. Il ne supporte pas le fer et l’odeur et la vue du sang le rende malade. 
Mackie n’arrive pas à trouver sa place dans la petite ville de Gentry, une ville qui cache cependant un gros secret : contre la prospérité de leur ville, les habitants « acceptent » d’une certaine façon qu’une fois tous les 7 ans, leurs enfants soient remplacés par des « monstres » venus d’un autre monde. Mais étant donné que la concentration de fer dans notre monde est assez importante, il est rare que ces enfants survivent.
Sauf Mackie…
Alors qu’il est de plus en plus malade, la soeur de Mackie va faire appel aux habitants de cet autre monde pour aider son frère. Le prix à payer est lourd de conséquences, soit Mackie accepte de les aider, soit ils s’en prennent à sa soeur. Mackie n’a pas le choix, il va devoir les aider, voire les affronter pour peut-être enfin savoir qui il est réellement.

*****

Malheureusement, je n’ai pas spécialement été emballée par cette lecture jeunesse. 

Si quelques petites choses ont retenu mon attention en positif, il convient cependant de constater que je n’ai pas spécialement apprécié l’histoire, ni les personnages. Et c’est bien dommage étant donné que l’auteur partait sur une idée très originale

Tout d’abord, ce qui m’a frappé en commençant ce roman, c’était le temps excessivement long (ou bien est-ce une impression personnelle ?) durant lequel l’auteur ne nous explique rien de bien intéressant. Il faut savoir que de plus en plus, je lis de moins en moins les quatrième de cover (après avoir été parfois souvent spoilée, vous connaissez l’adage « chat échaudé,.. ») et donc je ne savais pas du tout dans quelle genre d’histoire je mettais les pieds. 
Quand je commence un roman, je m’attends à quelques explications de départ qui me permettent de me mettre dans le bain et d’amorcer ma lecture sans me prendre la tête en me posant moultes questions. Or ici, ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé…

On suit en effet un jeune garçon de 16 ans, Mackie Doyle (notre narrateur), dont on comprend tout de suite qu’il n’est pas vraiment à sa place dans le monde en général mais aussi dans sa famille. Il nous parle aussi dès le départ du fait qu’il se sent mal dès qu’il voit/sent du sang (mais bon, ça moi aussi, et pourtant je peux vous confirmer que je suis à 100 % humaine !), de son aversion pour tout ce qui contient du fer et du fait qu’il est très intéressée par la fille la plus populaire de sa classe mais aussi par une autre, un peu à l’opposé de la première (les amours de Mackie n’étaient pas vraiment très clairs…). C’est tout. Très intéressant, vous trouvez pas ?
Dès lors, les questions se sont succédées sans que  les réponses ne suivent rapidement et plus je tournais les pages sans en avoir, plus cela m’a agacée de voir que l’auteur campait sur des détails (l’aversion de plus en plus forte vis-à-vis du fer, les amours compliqués de Mackie,…) alors qu’on aurait pu en venir plus rapidement au fait. Je me suis vraiment ennuyée au début du roman, ayant même envie d’abandonner cette lecture pour quelque chose de plus divertissant, si cela n’avait pas été un partenariat.

Puis le temps des explications sur la mythologie est enfin venu mais malheureusement cela n’a toujours pas fait mouche. Le pire, c’est que l‘univers proposé par l’auteur était en soi très original et que s’il avait été mieux exploité, on aurait pu avoir un roman vraiment intéressant et très riche point de vue mythologie.
L’idée de base était très originale et je n’avais jamais vu cette mythologie abordée ailleurs. C’est vrai que l’intrigue a des allures de conte pour enfant assez effrayant et l’ambiance du récit, assez glauque, assez sombre, est assez bien représentative de ce qu’on attend d’un conte.
MAIS j’ai trouvé que le tout était très mal exploité : l’auteur pose mal l’univers en donnant des explications tardivement mais ces explications m’ont paru assez brouillonnes, mal exposées et j’ai eu beaucoup de mal à y mettre de l’ordre, sans compter que je trouvais que c’était parfois assez tirés par les cheveux
On retrouve deux soeurs à la tête de cet étrange royaume, une gentille et une méchante. La gentille veut que les habitants l’aiment bien et organisent des concerts de musique et la seconde fait naître la peur chez les habitants puisque c’est elle qui vole les enfants pour les remplacer… Pour tout vous dire, au final, l’attitude de la méchante soeur m’est apparu beaucoup plus logique et claire que celle de la première… j’avoue ne pas trop avoir compris…
Bref, je suis sans doute passée à côté de certains détails mais voilà lors de ces passages explicatifs, je n’arrivais pas à me concentrer sur ce que je lisais tellement je trouvais tout cela sans intérêt.
De plus, quelques rebondissements surviennent (notamment l’histoire avec la mère de Mackie) qui auraient pu apporté beaucoup au récit, notamment sur la mythologie, de nouvelles explications complémentaires, mais non les faits sont juste évoqués sans qu’ils soient réellement intégrés au récit.

De plus, l’action commence très très tardivement (il me semble vers les 100 dernières pages) et même si j’ai réussi à être suffisamment intéressée par l’intrigue à ce moment-là pour avoir le fin mot de l’histoire, j’ai encore été une nouvelle fois déçue lors du final. Tout va trop vite et est bâclé.

Le roman aurait été sans doute meilleur si l’auteur ne s’était pas attardée sur des détails insignifiants au début de l’histoire et si elle avait beaucoup plus développé la mythologie de son roman et offrir au lecteur quelque chose de beaucoup plus approfondi, moins brouillon et une fin digne de ce nom. Quel dommage !


Côté personnages, je ne vais pas m’étendre sur le sujet étant donné que je ne me suis pas attaché à eux particulièrement.

Tout d’abord, Mackie, le narrateur, ne m’a pas du tout séduit. Mackie est très perturbé par sa différence, le fait qu’il n’est pas comme les autres et ses doutes, ses craintes se justifient pleinement. Ceci dit, évidemment alors qu’il n’arrête pas d’insister sur le fait qu’il n’est pas comme les autres, il faut qu’il s’amourache de la fille la plus populaire de l’école (c’était obligé n’est-ce pas !) ! Il ne dit rien à personne sur ce qu’il est, reste assez renfermé sur lui-même, même avec ses amis, persuadés que si ces derniers savaient la vérité, ils le laisseraient tomber. 
Je n’ai pas trop aimé son état d’esprit, sa façon de voir les choses (toujours de manière négative, sauf si ça concerne sa soeur). Avec les filles, il n’est pas très clair, un coup, c’est Alice, la fille populaire, un coup c’est Tate, celle que tout le monde rejette. Je n’ai pas trop compris l’intérêt de l’auteur pour faire jongler son personnage d’une fille à l’autre… ça m’a plus ennuyée qu’autre chose sans compter que cela ne sert pas à grand chose dans l’histoire.

Le seul personnage qui m’a plu, c’est Emma, la soeur de Mackie. Pleine de vie, on sent qu’elle aime son frère profondément, malgré l’échange (pour elle, il est le seul qu’elle a connu) et elle apporte du peps dans le récit. Clairement, elle est la source de lumière dans un univers noir. 

Ce que j’ai en fait vraiment aimé, c’est la force de la relation fraternelle. C’est sans doute le gros point positif pour moi dans le roman. Ayant une relation très forte avec ma soeur, j’aime assez retrouver des relations complices entre frères et soeurs dans les romans. Et celle-ci m’a beaucoup plu, car l’amour et l’entraide vont vraiment dans les deux sens. Cette relation m’a beaucoup touchée.

« (Emma) – Parfois, si sa nouvelle mère l’aime et s’en occupe, le bébé malade va mieux. Il grandit, acquiert une bonne santé et devient normal. Parfois, du moins si sa mère l’aime assez pour ça, il devient beau.
(…)
De toute façon, des histoires omettaient toujours un point crucial. Les mères n’aimaient pas ces petits êtres affreux qui remplaçaient leurs gosses. (…)
Cependant, les soeurs le pouvaient peut-être, pour peu qu’elles soient miraculeusement désintéressées, et pour peu que l’échange ait eu lieu quand elles étaient encore assez jeunes.
Toute la vie, Emma avait été là. Pour me couper les cheveux avec des ciseaux de gamin en aluminium, afin de m’éviter le coiffeur du coin, ses comptoirs en métal et ses cisailles en inox. Pour me préparer mon petit déjeuner, pour s’assurer que je mangeais, que je voyais mes amis et que je faisais mes devoirs. (…)
– Emma… (j’avais la gorge tellement serrée que je dus m’y reprendre en deux fois) Emma, ce n’est pas maman qui m’a gardé en vie si longtemps… C’est toi. » (pages131 et 132).

J’ai aussi bien aimé Tate que j’ai trouvé assez déterminée dans le fait de croire que sa soeur était toujours en vie et de vouloir la sauver alors que toute la ville lui tournait le dos. J’ai aussi bien aimé Roswell, l’ami de Mackie, toujours là pour son ami, quoi qu’il arrive, loyal jusqu’au bout des ongles. Mais c’est à peu près tout. 
Je n’ai pas spécialement accroché avec la Morrigane, la gentille soeur, que j’avais du mal à cerner, à comprendre.


Niveau style de l’écriture, je n’ai pas spécialement de remarques à faire. C’est bien écrit, bien dosé entre les descriptions et les dialogues. J’ai trouvé que c’était assez poétique et que l’auteur arrivait bien à faire ressortir l’ambiance glauque du récit à travers son écriture.

Enfin, je mets un point bonus pour la magnifique couverture et le soin apporté à la mise en page (cohérence avec la police utilisé pour les chapitres et la page de garde pour chaque nouvelle partie).


Conclusion

En bref, on ne peut pas dire que l’univers de Brenna Yovanoff a réussi à me séduire ou me convaincre. Sincèrement, je pense que mon avis aurait été totalement différent si l’auteur avait su présenter autrement sa mythologie (plus vite et de manière moins brouillonne) et si elle l’avait approfondie. Là tout était bâclé et je me suis vraiment ennuyée sur une bonne partie du roman. Dommage.

Encore une fois (je ne le répéterai jamais assez), ceci n’est que mon avis personnel. Le meilleur moyen de savoir si ce livre vous plaira ou pas, c’est encore de vous faire votre propre avis 🙂


Les points + :

  • La magnifique couverture du roman, SPLENDIDE ! ;
  • La relation frère/soeur entre Emma et Mackie qui m’a beaucoup touchée ;
  • L’originalité de l’univers ;

Les points –

  • Un univers qui se découvre bien trop tard ;
  • Des explications plus que brouillonnes et assez superficielles sur un univers pourtant intéressant et très original ;
  • Des personnages assez fades, qui ne retiennent pas plus l’attention que cela ;
  • Un final bâclé.

Les avis des copinautes : Benjamin59, Galleane, Priline, LiliDrawinthecity, Setsuka, Cajou et d’autres avis encore sur la page BBM du livre sur Livraddict :

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Cette lecture a été faite dans le cadre d’un partenariat Livraddict avec les Editions Michel Lafon, merci à eux.

Commentaires

  1. Ahhhhh non!!! Rha, comme toi je craque totalement sur cette cover que j'adore! Mais bon. Ton avis me rend plus que sceptique. Donc j'hésite. Une fois en Michel Lafon poche? Éventuellement. Je vais freiner mon envie du coup. 27 novembre 2012 21:52

  2. Pareil, la couverture me donnait super envie de le lire, ensuite j'ai lu des avis plutôt négatifs, et avec ton avis à toi, c'est définitif, je ne l'achèterais pas, ça fera toujours un livre en moins à acheter. Mais c'est dommage, il avait l'air sympa... 28 novembre 2012 12:39

  3. arf, moi qui, comme toi, ai craqué pour la couv, tout de suite, me voilà bien refroidie :( 28 novembre 2012 21:08

  4. comme quoi l'habit ne fait pas le moine lol, moi aussi je choisi souvent mes livres en fonction de la couverture...c'est humain après tout, quand ça attire les yeux, on a forcément envie de voir ce que ça cache! 29 novembre 2012 09:52

  5. Comme beaucoup la couverture m'avait tapée à l’œil mais l'histoire ne m'a pas convaincu car on manque cruellement d'informations concernant la mythologie... 1 décembre 2012 11:04

  6. Il me tentait, mais finalement, TOUS les avis que je lis sont négatifs. Je me tâte! 3 décembre 2012 14:49

  7. Il est vrai que ça fait assez longtemps que tu as donné ton avis sur ce livre. Je suis actuellement en train de le lire et je dois avouer que je n'arrive pas du tout à entrer dans l'histoire. (Je suis tout de même heureuse car j'ai réussi à l'avoir gratuit, ce livre étant offert pour l'achat d'un autre. Enfin bref.) J'avais été, moi aussi, tout de suite séduite par sa couverture, mais j'ai préféré attendre afin de l'acheter en format poche. Maintenant qu'il est entre mes mains, je suis heureuse de l'avoir car l’esthétique est vraiment magnifique, mais l'intérieur ne m'emballe pas trop. Ce livre n'est vraiment pas un de mes favoris, je ne sais même pas si j'aurais le courage d'aller jusqu'au bout ! 21 juillet 2013 05:33

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8 May 2024 03:56