Devil City, tome 1

Titre VF : Devil City, tome 1

Tome VO : The Demon Trapper’s Daughter

Auteur : Jana Oliver (USA)
Traduction de Nenad Savic

Publié aux Editions Castelmore
Date de publication : 09 mars 2012

Genre : Young Adults, fantastique

Pages : 441

Prix : 14,90 €
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Note

Quatrième de couverture.

Piégeur de démons :
Un métier dangereux et exclusivement masculin.

Pourtant, c’est la carrière qu’a choisi Riley Blackthorne.
Dans un monde en ruine, démoli par les démons apparus à la surface de la terre, elle devra prouver qu’elle est de la trempe des meilleurs.
Ça tombe plutôt bien, les démons n’attendaient que ça.

Mon avis.

En commençant ce roman, je ne savais pas à quoi m’attendre vu que la quatrième de couverture reste assez vague. Mais une fois dedans, j’ai découvert un univers riche, bien pensé en fonction du monde actuel et une héroïne forte que j’admire énormément pour son courage, sa persévérance et sa détermination ! Que demander de plus ? Peut-être que vous craquiez à votre tour ! 

Riley Blackthorne est une jeune adolescente pas vraiment comme les autres, elle a décidé de devenir piégeur de démons et de suivre les traces de son père, le grand Paul Blackthorne, un piégeur craint par les démons eux-même. Mais voilà, en faisant son choix, Riley bouleverse un peu les traditions puisqu’elle est la première femme « apprentie piégeur de démons » et malheureusement cette mixité ne fait pas que des heureux. 
Néanmoins, malgré les épreuves douloureuses, les obstacles qui vont se dresser sur sa route, Riley tient bon et fait tout ce qui est en  son pouvoir pour gravir les échelons et devenir la digne fille de son père !

A. L’intrigue.

Alors là, je salue l’idée géniale de l’auteur : il faut oser pouvoir raconter une histoire de démons dans un monde apocalyptique tout en y incluant des éléments aussi forts en actualité que la crise économique et la difficulté de chacun à payer chaque mois ses factures.

Je pense que c’est l’élément qui m’a le plus marqué dans le roman pour la simple et bonne raison que l’on touche ici quelque chose qui me parle. Comme vous le savez, je suis avocat, spécialisée dans le surendettement et forcément les difficultés que Riley va rencontrer dans le roman et qui sont racontées avec une telle lucidité, une telle clarté – on a l’impression que c’est nous qui avons autant de factures à payer sans avoir les rentrées qui vont avec – je les vis au quotidien et j’ai trouvé que l’auteur faisait preuve d’une grande clairvoyance et d’un grand courage d’évoquer des difficultés de notre vie de tous les jours en les mêlant à un monde peuplé de démons !

Dès lors, le personnage de Riley – même s’il vit dans un monde très éloigné du nôtre – nous apparaît plus proche que jamais et forcément l’attachement à ce bout de femme de 16 ans est immédiat, instantané. On éprouve le besoin d’aider Riley du mieux que l’on peut.

En plus, l’auteur ne va pas faciliter la vie de son héroïne. Oh que non ! Car à côté des problèmes d’argent, Riley va devoir affronter toutes une série d’épreuves qu’on n’imagine pas pouvoir surmonter à son âge. Et face à ces coups durs, à ces obstacles qui se dressent, elle va rester forte, les dépasser un à un avec un courage sorti d’on ne sait où… Et toutes ces épreuves difficiles, voire injustes pour une gamine de 16 ans (on aurait envie de dire à l’auteur de se calmer un peu, de dire « c’est bon, tu lui en as assez fait voir, tu ne crois pas ? »), apportent une ambiance assez oppressante sur le roman, assez lourde de tristesse, de douleur, d’inquiétude, une ambiance qui nous plonge irrémédiablement dans l’histoire de Riley et permet au lecteur de s’immerger à 200 % dans cet Atlanta totalement dévasté.

Par contre, avant de parler de l’univers en  lui-même et de l’intrigue, je tiens à préciser que je ne suis pas d’accord avec l’éditeur qui note sur les épreuves non corrigées « Une dystopie : une ville en ruine, un pays en faillite et des humains qui luttent pour leur survie ». Pour moi, ce roman n’a rien de dystopique. Selon la définition de Wikipedia, la dystopie est « un récit de fiction peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur et contre l’avènement de laquelle l’auteur entend mettre en garde le lecteur ».  Même si l’univers dépeint n’a rien d’enviable (une ville en ruine, des denrées/fournitures qui deviennent très chères,…), pour moi, ce n’est pas la société qui empêche ses membres d’atteindre le bonheur, c’est juste le monde qui fait que la situation est ce qu’elle est (surtout qu’on ignore comment on en est arrivé là au départ : Les démons sont peut-être responsables ou pas ? En l’état actuel, on ignore les raisons de la crise et pourquoi le monde semble au bord de l’effrondrement). 

En plus, comme je l’ai dit plus haut, le fait que le roman soit ancré à ce point dans la réalité d’une crise économique, on ne peut que relever les similitudes entre le monde de Riley (toujours sans l’aspect démons) et le nôtre où nous sommes en train de vivre une crise économique qui n’en finit pas. Et qui peut prédire l’avenir ? Qui peut prédire que demain ne sera pas comme celui de Riley où les matières premières sont à ce point hors de prix qu’il n’y a plus moyen d’en trouver nulle part ? 
Par cet aspect, le roman m’a rappelé les Chroniques de la fin du monde de Susan Beth Pfeffer où suite à une catastrophe naturelle, il était impossible de trouver des vivres en suffisance et où les prix flambaient à une allure démentielle.  Et ce roman comme Devil City n’a rien de dystopique, apocalyptique peut-être mais pas dystopique !

 Au niveau de l’univers démoniaque développé, là encore l’auteur nous régale avec ses idées.  J’ai adoré découvrir la « hiérarchie » pour classer les démons en fonction de leur dangerosité, les « armes » utiles pour la destruction de tel démon, le rôle joué par l’eau bénite et toute l’intrigue qui en découle, le rôle de l’Eglise, les nécros,… Toutes ces particularités font de l’univers un tout original et cohérent. L’auteur explique bien les bases et le lecteur n’est jamais perdu entre les noms, les démons et le rôle joué par chacun.

Bien que l’auteur pose plus le cadre de son univers dans ce tome au lieu de nous bombarder avec une intrigue qui remue d’un bout à l’autre, j’ai trouvé que l’univers présenté révélait une richesse qui ne demande qu’à nous montrer toute sa puissance dans les prochains tomes. De même, si certains regretteront qu’il n’y a pas assez d’action dans ce tome, j’ai trouvé que l’intrigue restait totalement cohérente avec la force des émotions, des sensations dégagées par l’ambiance toute particulière de ce roman. Je n’aurai pas voulu que le roman soit construit différemment : on passe par tout un panel d’émotions difficiles dans ce premier tome et pour l’évolution du personnage du Riley, la confrontation à ces obstacles parfois terre-à-terre restent nécessaires pour qu’elle devienne encore plus forte, plus déterminée à l’avenir.

Le roman comporte également sa part de romance, même si ce n’est pas l’intérêt premier du roman. Dès lors, j’ai trouvé que c’était un chouette complément mais qu’il n’était pas nécessaire pour que ce roman soit une réussite. Même sans l’aspect romance, le coup de coeur aurait été là (je reparlerai de la romance dans le développement sur les personnages). 

Enfin, un mot sur le final pour vous dire qu’il est diablement bien ficelé pour vous faire regretter de ne pas avoir la suite dans les mains. Des révélations de dernière minute qui laissent présager une suite plus palpitante où Riley sera amenée à jouer un rôle essentiel contre les démons !
J’ai hâte de voir ce qu’il en sera, vivement le second semestres 2012 !

B. Les personnages.

Sur ce point aussi, je suis conquise. Les personnages, c’est toujours un élément clé dans la réussite d’un roman. Faites des personnages peu fouillés ou carrément antipathiques et l’intérêt du lecteur pourrait vaciller. Ici, il n’en est rien. Les personnages sont des fortes têtes qui ne se laissent pas démonter et en ont sous le coude ! Bref, on adore, on kiffe et on en redemande !

Commençons par Riley. Dans un genre totalement différent, elle pourrait concurrencer Gwendolyn de la saga Rouge Rubis pour l’attribution de l’award de la meilleure héroïne de l’année ! Riley m’a époustouflée par son courage, par sa force de caractère, sa détermination à vouloir devenir un piégeur alors que tout le monde essaie de l’en dissuader. Je pense que placée dans pareille situation (bon, soyons honnête, je pense que face au premier démon rencontré, je n’ai aucune chance, je serai déjà morte), il est fort à parier que j’aurais choisi la voie de la fuite, de l’abandon car il y a une épreuve que Riley doit surmonter que je n’aurai pas pu affronter ni à 16 ans ni encore maintenant. Je n’en dis pas plus car lorsque cet évènement est survenu, j’en suis restée le cul sur ma chaise !
Riley prend les problèmes l’un après l’autre et trouve toujours l’énergie de les surpasser et de continuer pour atteindre son but. Elle m’a touchée par sa sensibilité qu’elle tente de cacher à tout prix, par son entêtement à vouloir s’en sortir seule sans demander l’aide de personne et sa volonté de vouloir impressionné une bande de vieux machos rabougris ! 
J’ai hâte de la retrouver dans le tome 2 car le temps de cette lecture, je me suis vraiment attachée à elle et il m’arrive encore quelques semaines après avoir terminé le livre à penser à elle, à sa vie, à son courage, à sa répartie et à trouver de la force en elle pour affronter mes petits tracas quotidiens.

A côté d’elle, nous avons un duo masculin intéressant bien qu’un des deux garçons me plaisent plus que l’autre. Le premier Beck est le compagnon de son père en ce qui concerne la chasse aux démons (non, non, ils ne forment pas un couple, ils bossent juste ensemble !) et la considère comme une petite soeur qu’il surprotège au grand dam de Riley. Beck est un garçon loyal et très attaché à sa tâche de piégeur, même si lui aussi n’a pas été épargné par la vie. Lorsqu’on apprend son passé, les a priori qu’on peut avoir sur le personnage et sa façon de se comporter disparaissent. 

L’autre garçon, Simon, est tout aussi gentil mais je n’ai pas ressenti le même attachement que pour Riley ou Beck. Déjà, il est très croyant, vit dans une grande famille aimante et à part d’avoir de devoir bosser pour un gros con (excusez-moi mon langage mais dans le cas de Harper, vous comprendrez aisément qu’il est difficile, voire impossible, de le qualifier de manière plus élégante et plus sympathique), il n’a pas eu à traverser les épreuves de la vie qu’ont connu Beck et Riley. Du coup, le personnage est plus lisse, moins accidenté et donc moins attachant quand on le compare au charisme des deux précédents.

Comme je l’annonçais, le roman comporte une part de romance et donc un couple va se former… Je n’en dirai pas plus sauf sur le fait que malheureusement, je n’ai pas adhéré à cet amour naissant qui se construit un peu n’importe comment. Le couple se construit trop vite, sur base de 2-3 paroles échangées (Voilà ce que ça donne : Riley : « Tu as une petite copine ?  » – le gars : « Oui, mais c’est tout nouveau. » – Riley : « Tu parles de moi ? » – le gars : « Oui. ça te va ? » – Riley : « Ok ! ») et on ne sent vraiment aucun papillon, aucun tressautement du coeur quand il s’agit pour ces deux-là de faire un petit bisou ! Perso, je suis déçue de cette romance et c’est le seul point négatif que je retiens contre le roman.

C. Le style de l’écriture.

Rien à redire à ce niveau-là, c’est juste la perfection !
Une écriture fluide, rythmée, dans l’air du temps 🙂 avec des rappels dans les noms choisis à des références connues comme Armageddon, Six Feet Under,…

L’équilibre entre descriptions et dialogues est bien dosé et je n’ai jamais eu de sensation d’essoufflement, de perte d’intérêt par des passages qui auraient été trop descriptifs. C’est juste parfait !

On notera enfin que le texte est rédigé à la troisième personne du singulier et que pourtant, malgré cette distance avec le personnage de Riley, le lecteur est proche d’elle comme si elle avait été la narratrice. C’est très fort pour un auteur de pouvoir arriver à ce résultat à ne plongeant pas directement le lecteur dans la tête de l’héroïne. Et c’est à double tranchant comme vous le verrez dans ma prochaine lecture où justement l’écriture à la troisième personne m’a totalement empêché de me rapprocher de l’héroïne et donc de m’attacher à elle ! 

On remarquera que le texte est parsemé de nombreux passages écrits en italique qui reflètent les pensées assez sarcastiques, ironiques de notre jeune héroïne... Peut-être est-ce là la différence finalement ? 

D. Conclusion.

Convaincu, j’espère ?  Devil City reste l’une de mes meilleures lectures de l’année 2012 jusqu’ici et il est fort à parier que le roman (voire le tome 2 vu qu’il sort au second semestre 2012) soit bien classé dans mon top de l’année !
Il y a peu de romans qui vous retournent de cette façon en évoquant des thèmes aussi peu compatibles que les démons et la crise économique en ajoutant à cela une bonne d’intrigue qui vous plonge dans une ambiance à la fois lourde et pourtant bourrée d’humour !  Je ne m’attendais pas à cela en ouvrant le roman et j’en ressors complètement charmée, conquise et j’en redemande !

Ce roman a tout pour plaire, il ne manque plus que la suite !

Si vous deviez me faire confiance sur UN SEUL ROMAN, c’est celui-ci que je vous conseillerai d’acheter ! Alors, FONCEZ ! 

J'en redemande !

 

Les points forts :

  • Une héroïne courageuse, volontaire, déterminée qui ne peut qu’attirer la sympathie du lecteur
  • Des personnages secondaires forts en couleur comme Beck auquel on s’attache tout aussi rapidement. 
  • Une intrigue qui m’a surprise, étonnée : je ne m’attendais pas retrouver une réalité aussi cruellement véridique dans un monde de démons. 
  • Une intrigue qui vont plonge dans une ambiance assez dark dès le départ, mais qui nous fait vivre des sensations, des sentiments à 200 % avec Riley
  • Un final qui vous laisse sur votre faim mais qui vous promet encore de belles heures de lecture avec la suite !
  • Un style d’écriture assez frais et fluide. J’ai adoré les petites incursions en italique qui représentaient les pensées de Riley dans une histoire contée à la troisième personne du singulier.

Les points faibles :

  • La relation entre Riley et un des protagonistes qui est trop rapide pour qu’on puisse y croire. 


Les avis des amis : Liliebook, Belladouce, fangtasia et d’autres sur la page BBM du livre :

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Commentaires

  1. J'ai également adoré ce premier tome ! Par contre, je n'ai pas tout à fait ressenti la même chose que toi concernant la romance. C'est un coup de coeur d'ados et je ne pense pas que cette histoire va durer (malgré la fin !). Pour moi Riley est clairement faite pour X (si tu vois qui je veux dire ^^). J'ai vraiment hâte de lire la suite !! 15 mars 2012 10:55

  2. @Zina : Je suis totalement d'accord avec toi concernant la romance. Je n'ai pas voulu trop en dire pour ne pas spoiler ! 15 mars 2012 12:32

  3. Je n'ai lu que des avis positifs sur ce livre, mais je dois dire que ta chronique me convainc encore davantage ! Ma wish-list te remercie ! 15 mars 2012 18:21

  4. Je l'ai reçu il y a peu et j'ai hâte de le lire vu tous les points positifs que tu cites :P 16 mars 2012 10:03

  5. Voilà un livre qui me tente vraiment, vraiment, vraiment beaucoup ! Rien que la couverture que je trouve magnifique m'aurait interpelée dans les rayons si je n'avais pas lu ton billet. Un bon pressentiment au départ qui se conforte par ton avis sur ce roman. 18 mars 2012 16:45

  6. Je l'ai dans ma PAL celui-là, suite aux nombreux avis positifs que j'ai pu lire ici et là. Hâte de le commencer ! 19 mars 2012 20:53

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