Vivants

Titre VF : Vivants


Titre VO
: Warm Bodies


Auteur
: Isaac Marion (USA)

Traduction de Benoît Domis


Publié aux Editions Bragelonne

Date de publication : 21 octobre 2011


Sites Web
: Bragelonne, blog, page facebook, Twitter, Site de Isaac Marion 


Genre
: Science-fiction, zombies


Pages
: 318


Prix
: 17 €

Commander sur amazon : Vivants


Note


Quatrième de couverture.


R a une vie compliquée. Il n’a pas de nom, pas de souvenirs ni de pouls. Mais il rêve. R est un zombie et il est un peu différent.

Dans les ruines d’une ville à l’abandon, R rencontre une fille. Elle s’appelle Julie et elle est aux antipodes de ce qu’il connaît. Elle est vivante, palpitante. C’est un jaillissement de couleurs dans un camaïeu de gris. Sans vraiment savoir pourquoi, R choisit de ne pas la tuer. Et c’est le début d’une étrange relation, à la fois tendre et dangereuse.

Jamais cela n’était arrivé. R bafoue les règles des Vivants et des Morts et défie la logique, mais il ne peut plus se contenter d’une existence vouée à la mort.

Il veut respirer à nouveau, il veut vivre, et Julie va l’aider. Mais leur monde ne se laissera pas transformer sans combattre.


Mon avis. 


Il fallait bien que cela arrive un jour, j’ai lu mon premier roman zombies avec Vivants ! Et pour m’immerger dans un tel univers , je n’aurais pas pu mieux choisir…

Car le roman d’Isaac Marion, c’est bien plus qu’une banale histoire où les Vivants se font bouffer la cervelle, c’est avant tout une ode à la Vie !

 
On suit l’histoire de R, un zombie qui ne se souvient de rien de sa vie d’avant, pas même de son nom. Mais R n’est pas un zombie comme les autres, car malgré son état de « mort », R veut se raccrocher à tout ce qu’il reste de vivant en lui, même si c’est infime, notamment en collectionnant des bibelots qu’il ramène de la ville.

Un jour, lors d’un raid où ses comparses et lui piègent plusieurs Vivants, R va vouloir protéger l’une d’entre eux, envers et contre tout, Julie… Entre eux, va naître une drôle de relation qui pourrait être à l’origine d’une changement dont Morts et Vivants ont grandement besoin…


Malgré mes réticences premières à lire un roman zombies
(je n’ai jamais aimé les histoires de morts qui se relèvent et encore moins quand ceux-ci veulent vous bouffer le cerveau !), je dois bien avouer que je suis facilement rentrée dans l’histoire de Vivants où je découvrais donc pour la première fois un zombie aux commandes, un zombie comme narrateur. 


Pourtant, au vu des premières pages (et donc du « bouffage » de cervelles dont j’ai parlé ci-dessus !), je pensais que je n’irai pas loin dans le roman. Un peu trop sanguinolent à mon goût,  je me voyais déjà cauchemardé pendant les nuits qui suivaient la lecture du livre, poursuivie par une horde de morts-vivants en voulant à mon brillant cerveau (avouez quand même que ce serait du gâchis !).


Mais, je me suis laissée vite prendre au jeu
car notre ami R, l’air de rien, est un zombie qui parvient à capter son auditoire ! Dès le début, on sent que l’on a affaire à un personnage hors du commun qui souhaite sortir de sa condition, sans trop savoir comment. 


Tout semble déjà joué, un virus a fait son apparition on ne sait trop commun et les zombies sont en train de décimer le peu de Vivants restants, reclus dans un stade et tentant de survivre vaille que vaille. Dès lors, dès le début du roman, j’ai ressenti une ambiance assez malsaine, assez étrange qui déposa au fur et à mesure de ma lecture un sentiment de lourdeur, de mal être qui donne à penser que la fin de l’Humanité est proche… Ce sentiment est assez dérangeant car il nous plonge réellement dans une ambiance post apocalyptique dès le départ. L’auteur réussit à  plonger le lecteur dans son univers à 100 %, à donner la chair de poule et à craindre chaque nouvelle sortie « chasse » des zombies.  Et je ne vous cacherai pas que j’étais très mal à l’aise : me retrouver ainsi propulser dans un aéroport rempli de zombies, on ne peut pas dire que ce soit quelque chose dont je rêve chaque nuit (pas comme m’imaginer dans les bras de Robert Pattisson ou de découvrir mes valeureux Guerriers en chair et en os, quoi !).


Puis, petit à petit, on se prend d’affection pour R
. Ce zombie qui ne se souvient de rien, qui n’arrive pas à aligner deux mots à la suite l’un de l’autre alors que dans son esprit, les idées y sont si claires, si limpides. Coincé dans sa prison d’un corps qui se décompose petit à petit, il va cependant s’ouvrir au lecteur qui va de suite se sentir plus à l’aise en sa compagnie et, au comble de tout, va finir par l’apprécier. 


Et puis, le roman prend un tout autre tournant
quand Julie débarque dans la pseudo vie de R, amenant avec elle toute son énergie, sa joie de vivre et l’espoir que le monde ne touche pas à sa fin, qu’une solution peut être apportée à ce fléau qui transforme les Vivants en zombies. 


A eux deux, ils vont porter le récit, le mener là où je n’aurais jamais cru qu’une histoire de zombies me conduirait
. Et c’est là que ce situe la force du roman d’Isaac Marion : il nous emmène plus loin, nous force à réfléchir sur ce que nous voulons dans la vie (se battre ou abandonner), montrer que des alliés improbables voire impossibles peuvent décider à eux seuls de changer le monde qu’ils connaissent pour le rendre meilleur pour tout le monde.  


–> Avant tout, Vivants est vraiment un roman qui parle de tolérance, de dépasser nos a priori, nos jugements préfabriqués pour aller à la rencontre de l’autre et de s’entraider pour s’en sortir, pour imaginer un futur où les antagonismes d’aujourd’hui pourront vivre en se donnant la main !


Cependant, il faut reconnaître certains défauts au roman
, des petites choses qui m’ont laissée sur ma faim. Tout d’abord, j’aurais bien aimé en connaître plus sur la situation qui a mené à un tel chaos, comment ce virus s’est présenté, comment a-t-il frappé… bref, tout ce qui m’aurait permis de comprendre pourquoi l’Humanité en était arrivé à une telle situation, au bord de sa propre Fin. 


Secundo, j’ai trouvé qu’il y avait trop de « non-dits » sur la fin du roman. Là encore, il manque quelque chose au lecteur pour comprendre. Un changement s’opère… OK, tant mieux même ! Mais pourquoi ? Même si c’est suggéré, j’aurais aimé que la théorie de ce changement soit exposée noir sur blanc, sans doute mon côté un peu trop maniaque qui aime que tout soit expliqué de A à Z qui veut ça !


Côté personnages
, j’ai été séduite, je vous l’avoue, par un zombie ! Jamais je n’aurais cru cela possible et pourtant ! R, le zombie qui ne se souvient même pas de son prénom, avec ses états d’âme, ses réflexions a réussi à mettre en lui plus d’hunanité que certains personnages « Vivants » du roman. Pour Julie, il est prêt à accepter de changer, de devenir meilleur (même si ce n’est pas de sa faute, s’il n’en peut rien d’être comme il est) et on sent poindre en lui une âme, une conscience alors que normalement, il devrait en être dépourvu. Au départ, tout cela est minime, mais au fur et à mesure, cet âme va prendre de l’importance, jusqu’au moment où R va éprouver de la culpabilité pour ses actes, à demander pardon et à vouloir apporter sa pierre pour changer le monde. C’est un personnage très intéressant à suivre, j’ai adoré découvrir le monde avec ses yeux, voir la façon dont il nous appréhendait, nous les Vivants, à la base simple nourriture… Un personnage qui s’est imposé à mon esprit bien des jours après avoir terminé ma lecture !


J’ai également beaucoup aimé Julie, sa comparse « Vivante ». Julie est le genre de fille qui vit sa vie à 200 à l’heure, ne se pose pas trop de questions et refuse d’abandonner tout espoir de voir le monde changer. Dès sa rencontre avec R, elle va s’intéresser à lui, discuter avec lui, vouloir apprendre à le connaître, tout ça en ne se laissant pas rebuter par son aspect assez ragoûtant.  Julie est une jeune fille abîmée par un passé lourd, avec un père quasiment absent et qui refuse de l’écouter. Mais bien que son passé soit difficile, Julie mord dans la vie à pleine dents, n’hésitant pas à se lancer dans le danger si elle pense qu’elle peut en tirer quelque chose de bénéfique.


La relation entre Julie et R est également très intéressante et assez touchante.  Relation impossible à la base, nos deux protagonistes vont néanmoins se rapprocher petit à petit, et montrer au monde entier, Morts comme Vivants, leur force d’être ensemble, de croire en quelque chose de meilleur, d’une Humanité à sauver malgré tout, malgré les dérapages du passé. 


Enfin, pour parler du style d’écriture de l’auteur
, je ne dirai que deux choses : poétique et touchante. En commençant ce livre, je ne m’attendais pas à trouver un style aussi travaillé, un style assez recherché pour un zombie finalement ! Mais R est un rêveur, et forcément il fallait que le style accompagne cet état… je ne pense pas que le message du livre serait aussi bien passé à coup de « ggrrrrrr » !


J’ai bien aimé aussi les flashbacks où on découvrait la vie de Perry, l’ancien petit-ami de Julie. Je trouvais que ça apportait une consistance en plus au roman, et nous permettait notamment de découvrir le passé de cette dernière sans que ce soit elle la narratrice, le tout passant par R. C’est rondement mené, vraiment bien maîtrisé, j’ai adoré !


Un petit morceau choisi (page 304) :


« Mais une décision a été prise aujourd’hui.  Nous ne nous laisserons pas dépouiller. Nous nous accrocherons férocement à ce que nous avons, quelle que soit la force du fléau. Nous le combattrons. »


En conclusion
, si vous n’êtes pas zombies comme moi mais que vous avez néanmoins envie de vous y plonger une fois pour voir… eh bien, ce roman est fait pour vous ! Alors oui, je ne vous cacherai pas, qu’il y a certaines scènes assez difficile à passer, mais… mais, une fois passé le petit retournement d’estomac (ben oui, imaginez un peu quelqu’un manger un cerveau, forcément ça donne envie de vomir, hein !), vous découvrirez une magnifique histoire d’amour entre deux êtres que tout sépare mais qui ont décidé de révolutionner chacun leur monde à leur façon. Au-delà d’un roman zombiesque, c’est un véritable message d’amour et de tolérance qui vous attend et ne vous laissera pas indifférent !
 

Simplement renversant !


Ce que je retiens de ma lecture :


EN +
: Une histoire d’amour touchante comportant un message d’espoir et de tolérance à ne jamais oublier !
EN – : Des petits manques au niveau de l’origine du fléau et aussi trop de non-dits sur la fin, j’aurais préféré qu’on explique la théorie finale de but en blanc pour ne pas me laisser ce petit goût d’inachevé en bouche.


Ma coupine de la team Karline l’a lu et a aimé, retrouvez son avis ICI. Retrouvez d’autres avis sur la page BBM du livre en cliquant sur le lien Livraddict ci-dessous :
 

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Commentaires

  1. Contente de voir que ta première expérience zombiesque ait fonctionné ! Encore un livre qui rejoint ma wish-list grâce à ton avis ! 13 novembre 2011 15:05

  2. Depuis La forêt des damnés, je n'ai rien lu côté zombies. Puis La forêt des damnés c'est version jeunesse donc assez soft même si j'ai eu ma dose d'adrénaline. Je suis bien tentée par celui-ci, en plus roman pour adultes. Autre vision, autre regard puis ça a l'air d'être bien écrit. 15 novembre 2011 18:04

  3. Allez aujourd'hui c'est la fête ! Léa se lance dans les com's : ce livre aussi j'aimerai beaucoup le lire. Je n'ai jamais lu de livres sur les zombies (ou sinon ils ne portaient pas vraiment ce nom ^^). Mais les histoires après une fin du monde (dans le genre dystopique) m'interessent beaucoup ( vive Hunger Games, Divergent, 1984 et compagnie ! ). Je l'ai déjà dans ma wish-list, j'espère l'avoir à noël <3 20 novembre 2011 21:29

  4. Ma première expérience avec les zombies était avec la forêt des damnés que j'ai beaucoup aimé !! Ce livre me dit vraiment !! Il est dans ma wish list et je compte l'acheter bientôt :D Je suis contente que tu es aimée ^^ Moi aussi j'aime que tout soit écrit et expliquer noir sur blanc :P mais bon ! tout ne peut pas être parfait ^^ 8 février 2013 20:41

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