Ramsès au pays des points-virgules

Titre VF : Ramsès au pays des points-virgules


Auteur
: Pierre Thiry

Auto-édition (Books on Demand)
Date de publication : 13 novembre 2009


Genre
: Conte, Jeunesse, Fantastique
Pages : 179


Prix
: 13 €
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Source
: Service presse. Je remercie l’auteur, Pierre Thiry, pour son intérêt pour mon blog, sa confiance et sa gentillesse. Merci aussi pour la jolie dédicace !


Nombre d’étoiles
:


Quatrième de couverture


Quelques jours avant Noël, Alice discute avec son oncle Sigismond, un bouquiniste érudit. Elle se moque de lui car il ne connait même pas J.-K. Rowling l’auteur d’Harry Potter. Elle évoque un roman qui aurait été écrit par un certain Jérôme Boisseau : «Ramsès au pays des points-virgules». L’oncle Sigismond, n’en a jamais entendu parler. Osera-t-il avouer à sa nièce qu’il existe des écrivains dont il ignore tout? Ce roman, ce romancier existent-ils? Que raconte Ramsès au pays des points-virgules>? Qui en est le véritable auteur? Qui est le Ramsès dont il est ici question? Les réponses à toutes ces interrogations seront elles dans ce livre? Ce volume s’adresse à tous les lecteurs de dix à cent-dix ans. On y arpentera les méandres mystérieux du chateau de Baskerville, on y croisera Charles Hockolmess, le chat noir qui cite sans cesse Jean de La Fontaine. On y découvrira que le lecteur autant que l’auteur ont chacun leur rôle à jouer dans la naissance d’un livre. C’est particulièrerement le cas de ce livre où le lecteur est invité à mettre son grain de sel.


Mon avis.

Quand j’ai reçu le mail de Pierre Thiry me demandant si j’acceptais de chroniquer son livre sur mon blog, je ne me suis pas posée trop de questions, j’ai accepté de suite !

Forte de mon expérience avec l’auteure Sophie Jomain (Les Étoiles de Noss Head), j’étais très excitée de pouvoir à nouveau partager mes impressions directement avec l’auteur. C’est tellement enrichissement et en plus, ça permet – parfois – de créer des liens d’amitié !
Seulement voilà dans mon enthousiasme, je n’ai pas prévu l’hypothèse où malheureusement le livre ne me plairait pas. S’il est facile de commenter un livre en négatif quand on a acheté ce dernier, que l’auteur ne parle pas le français (et ne risque donc pas de tomber sur notre blog), il est plus compliqué de le commenter quand il s’agit d’un service presse, et tout spécialement d’un service presse reçu par l’auteur directement.

Même si j’essaie au maximum de rester objective et de ne jamais « casser » un livre – et son auteur – gratuitement, il est toujours difficile de savoir que ce qu’on est en train d’écrire va peut-être peiner la personne qui a écrit le livre.
Mais voilà, j’assume totalement mes opinions et pour être honnête avec moi-même et avec vous, chers lecteurs, je me dois de vous délivrer le plus simplement possible ce que j’ai ressenti lors de la lecture du livre « Ramsès au pays des points-virgules« .

Tout d’abord, je dois bien avouer que j’ai eu un mal fou à entrer dans l’histoire.
Il me serait d’ailleurs impossible de vous en faire un petit résumé, comme à mon habitude, tellement j’ai trouvé que ça partait dans tous les sens, que tout était vraiment sans queue ni tête.
Même si on se trouve dans un conte – à la base pour enfants – et fantastique de surcroît, il me semble qu’il faut quand même que le lecteur se raccroche à une certaine logique pour apprécier l’enchaînement de l’histoire… même si cette logique est complètement tarabiscotée, si elle est expliquée et reste plausible dans l’univers qui nous est conté, le lecteur y croît et adhère dès lors à ce qu’il lit…
Ici, je n’ai retrouvé ni logique – même complètement folle – ni explication vu que l’auteur termine son livre de cette façon :

 
« J’ai donc décidé, chèr(e) lect(rice) (eur), de te laisser quelques pages blanches pour que tu imagines toi-même la suite, la fin, l’explication du récit.

Même si certains apprécieront l’effort d’interactivité de l’auteur dans son récit en essayant de mettre le lecteur à contribution (c’est quelque chose de récurrent dans le livre, ça m’a d’ailleurs un peu énervée car on sent un côté infantilisant qui correspond peut-être aux enfants de moins de 10 ans mais qui devient lourd par la suite surtout quand on indique en cover du livre : « fiction pour tous les lecteurs de dix à cent-dix ans »), il faut bien admettre que le raccourci semble trop facile : genre, voilà j’ai fait un truc sans queue ni tête, je voulais tout vous expliquer à la fin dans un SUPER chapitre mais finalement, je me suis dit que ce serait mieux que vous le fassiez…

On peut reprocher cette même facilité au début du livre : un chapitre introductif avec Alice qui joue à une sorte de quizz littéraire avec son oncle et quand elle lui sort un auteur qu’il ne connaît pas, il se dit qu’il va faire une blague à sa nièce en écrivant un livre au nom de cet auteur… et hop, nous voilà embarqués dans ce drôle d’univers.
Exceptionnellement, je ne vous parlerai pas de mon ressenti sur les personnages. On se trouve ici dans un conte (ma remarque est générale pour tous les contes et pas uniquement celui-ci. Que Monsieur Thiry ne prenne donc pas ce qui suit pour lui personnellement) où les personnages sont stéréotypés : on a les gentils, les méchants, les bêbêtes… sans nuances et sans profondeur. Je ne vois donc pas l’intérêt de m’y plonger.

Je préfère m’attacher au style de l’auteur et à la mise en page car j’en ai beaucoup à dire ! En positif mais aussi en négatif.

Niveau style, je dois dire que j’ai beaucoup aimé le « phrasé » de l’auteur, sa façon de raconter l’histoire, on peut dire que Pierre Thiry sait jouer avec les mots et les faire danser de manière mélodieuse sur le papier.
Il y a beaucoup de références littéraires (Harry Potter, Sherlock Holmes, La Fontaine…), musicales (Boris Vian,…) et un grand travail de recherche et un sens de la rime vraiment très plaisant. Un énorme plus, quelque chose qui m’a vraiment séduit. Retrouver des personnages tels que Sherlock Holmes en chat devenu Charles Hockolmes, Watson repris en Walton Watson, j’ai vraiment trouvé ça ludique et drôle !

Au-delà de cela, malheureusement, j’ai retrouvé pleins de petits défauts qui sont venus alourdir ma lecture au point de la rendre par moments fastidieuse :


La répétition de la référence à Harry Potter qui devient énervante et incompréhensible….


Une propension à faire participer le lecteur de manière lourde, répétitive et inutile (selon moi, car je dois avoir passer l’âge de ce genre d’activité ludique)


Des fautes de ponctuation répétitives et agaçantes, des coquilles,…
D’habitude, je ne relève pas ce genre de choses car c’est mineur mais ici, les fautes de ponctuation étaient un peu trop nombreuses à mon goût. Si je n’ai pas la passion du point-virgule (que je n’utilise qu’au boulot), par contre je suis une adepte de la virgule et quand il en manque, ça m’énerve !

Quelques exemples, en gras rouge, là où personnellement j’aurais mis une virgule.
p.14 : Surpris que sa nièce ait eu la réponse, l’oncle fouilla dans sa mémoire pour essayer de la pièger.
p.21 : Sur les trottoirs, une foule de passants très sérieux portaient de gros cartables trop lourds, trop gris, trop tristes.
p.34 : Dans la pénombre de la nuit, je remarquais qu’elle avait des boucles d’oreilles qui scintillaient dans la lueur de la Lune.



Il manque des espaces parfois après les virgules, les points. Et surtout à l’utilisation des points d’exclamation ou d’interrogation, il faut un espace avant et après le point. C’est en anglais qu’il ne faut pas espacer avant (comme ceci : surprise! mais en français, on écrit surprise !).
Et l’utilisation trop abondante des triples points d’exclamation inutile et un peu infantile qui discrédite un peu le récit, lui conférant un manque de sérieux.

Et enfin, ce qui m’a le plus choquée, c’est une erreur de traduction anglais – français qui est vraiment très grossière. Alors, certes ça peut arriver à tout le monde mais quand même ! On se retrouve à la base dans un conte pour enfants et il n’est pas correct de les induire en erreur, surtout dans des notes de bas de pages.

Ainsi, page 51, note de bas de page 17, on trouve : must (to must) = devoir. Depuis quand must est-il devenu un verbe ? Il s’agit d’un modal, comme can, qui ne se conjugue absolument pas !

Il ne m’arrive pas souvent d’être si « pointue » dans mes chroniques au point de relever de telles erreurs… mais, je trouve qu’un minimum de relecture reste indispensable avant la publication d’un livre. En cas d’auto-édition, il convient de se faire relire par quelqu’un d’autre que soi (plusieurs personnes même : famille, amis, pourquoi pas un cercle de lecteurs ?) car il est difficile de voir ses propres fautes.

Je trouve également qu’il convient de vérifier la véracité des traductions que l’on met en notes de bas de page. Après tout, le lecteur s’attend à y trouver des informations justes et précises.
J’ai l’impression d’être assez scolaire, pour la première fois peut-être… Et après tout, qui suis-je pour relever de cette manière les éventuelles fautes du roman et le manque total de liant dans l’histoire ?

Je ne suis pas écrivaine, à mon grand regret et, contrairement à Pierre Thiry, je n’ai pas le courage de me lancer dans cette aventure de l’écriture par peur de la page blanche et de m’apercevoir que mon imaginaire personnel est en définitive très pauvre.
Alors, je tiens à dire « bravo et surtout bonne continuation » dans cet apprentissage de l’écriture. Il n’est pas facile d’écrire une histoire mais il faut encore plus de courage pour se lancer seul dans le monde de l’édition et de la promotion de son ouvrage.
Oui, votre premier roman n’est pas parfait, oui il y a encore du travail à faire (surtout sur le côté relecture car niveau histoire, il manque juste une logique sous-jacente à votre univers, car les idées sont là et bien là !), mais VOUS L’AVEZ FAIT ET VOUS POUVEZ ÊTRE FIER D’AVOIR ETE JUSQU’AU BOUT.
Monsieur Thiry, je sais que ma chronique n’est sans doute pas celle que vous espériez lire aujourd’hui, mais j’espère que – de ma petite expérience de blogo-lectrice – les remarques que j’ai faites aujourd’hui sur votre roman seront intégrées dans une logique de critique constructive.
Je vous souhaite en tout cas de persévérer dans le rêve que vous avez, contrairement à moi, concrétisé et que de nouveaux projets verront le jour dans les années à venir !

Commentaires

  1. Tu me rassures un peu ... à force de voir que des avis positifs je me sentais un peu bête de ne pas du tout avoir accroché ! Je n'ai même pas eu envie d'aller au bout, ce qui ne m'arrive jamais. Même les références à Sherlock Holmes n'ont pas réussi à raviver mon attention :/ 24 avril 2011 17:59

  2. Bonjour,
    Généralement je ne réponds pas aux chroniques sur mon livre car j'estime que chacun est libre de son point de vue. Mais étant interpelé sur la question de la ponctuation, question à laquelle je suis assez sensible car elle est directement liée à un aspect qui m'importe dans la langue : son rythme, sa musique.
    Dans les passages que vous citez —concernant l'usage de la virgule— vous n'avez ni totalement tort ni totalement raison : on peut en effet mettre des virgules aux endroits que vous indiquez ; seulement ce n'est pas OBLIGATOIRE ; c'est uniquement une option. Dans les cas précis que vous citez, je n'ai pas mis de virgule car je ne souhaitais pas en mettre. Ce que vous me reprochez ne saurait donc viser qu'un rapport rythmique et esthétique à l'écriture, et non sa correction grammaticale. D'une part l'absence de virgule aux endroits que vous indiquez ne me paraît pas être un problème pour le sens et d'autre part j'ai décidé de ne pas en mettre car si je lis tout haut ces phrases, je les lis d'un souffle, sans faire de pause aux endroits où vous voudriez que j'en fasse. Loin d'être négligent sur la ponctuation j'y suis très attaché
    Je relis périodiquement «Le Traité de la ponctuation» de Jacques Drillon que je considère comme une référence, et je citerai juste en guise de réflexion cette phrase qui résume l'attitude que j'ai vis à vis de la virgule : «Son usage obéit à des règles absolues ; à des règles moins absolues ; à des règles pas absolues du tout .» N'étant ni un dogmatique ni un théoricien de la langue, mais un praticien : je m'attache donc d'abord au au sens et à la musique de la langue. «Ramsès au pays des points-virgules» n'est certes pas un chef d'oeuvre (je suis le premier à l'admettre) mais j'ai rédigé et corrigé mon texte à partir d'une lecture à voix haute. C'est seulement lorsque le son ou le rythme ne me plaît pas que je corrige (notamment sur les virgules).
    Sur la question des espaces, vous avez eu raison de le souligner, les espaces de ponctuation ne sont pas les bons dans ce texte. C'est tout simplement parce-qu'il a été mis en page de manière «amateure» à partir d'un logiciel «Clarisworks» sur un vieil ordinateur Apple. Ce logiciel est paramètré de manière à ne pas les bons espaces pour les points-virgules, les points d'exclamation et les points d'interrogation. Pour les points-virgules (sauf distraction à la relecture) j'ai «triché» en pratiquant «une» espace à gauche et deux espaces à gauche (comme je l'ai fait ci-dessus dans la citation de Jacques Drillon), et j'aurais dû sans doute tricher de la même manière pour les points d'exclamation et d'interrogation pour ne pas que vous souligniez mes «fautes» de ponctuation. Néanmoins ce que vous dites des espaces sur les points-virgules, points d'interrogation, points d'exclamation n'est pas exact : il n'y a pas une espace à gauche et une espace à droite (c'est ainsi en typographie on dit 'une" espace). Il doit y avoir une demie espace à gauche et une espace à droite. Les logiciels «Word» ou «Open Office» font automatiquement cette répartition d'espaces, le logiciel «Claris-Works» ne le fait pas...
    Je tenais à apporter ces précisions car je ne voulais pas que toutes les «erreurs» que vous souligniez soit imputées à ma négligence.
    Des imperfections il y en a bien sûr. Ce livre auto édité à moindres frais ne pouvait pas être irréprochables.
    Libre à vous de ne pas avoir apprécié le caractère «désordonné» de ce récit, quant à moi j'en assume pleinement le côté dilettante et anti-académique. C'est ce que je souhaitais faire.
    J'espère que vous prendrez ce commentaire avec autant d'intérêt que j'ai pris au vôtre.
    Si c'est raté, tant pis, «je ferai mieux la prochaine fois» (pour citer Poulidor, tout le monde ne peut pas être Eddy Meckx...)
    Bien cordialement,
    Pierre Thiry p/o Charles Hockolmess 24 avril 2011 20:55

  3. Monsieut Thiry,

    je suis ravie de vous voir réagir à cette chronique car je n'avais en effet pas envie de vous blesser par mes "critiques".
    C'est vrai que j'ai mentionné l'absence de virgules comme des "erreurs" de ponctuation. En effet, comme la phrase peut se prononcer correctement sans arrêt, la virgule ne semble pas obligatoire aux endroits cités. Pourtant, son absence me choque et à chaque fois que je tombais sur ce genre de phrases, je devais au moins les relire 2-3 fois car il me semblait que qqch manquait : ma très chère virgule ! Je suis peut-être une obsédée de la virgule, comme vous du point-virgule dans le roman ^^
    Pareil en ce qui concerne les espaces entre les ? et !, c'est tellement ancré en moi que ne pas les voir me rend presque malade...
    Je suis en tout cas ravie d'avoir eu votre opinion sur ce sujet et je vous remercie d'avoir pris le temps de me lire.
    Sachez en tout cas que je serais ravie de lire l'un de vos prochains récits ;) 24 avril 2011 21:23

  4. Il est assez difficile de critiquer le roman d'un auteur, quand le roman est donné en partenariat. Néanmoins, tu as eu raison d’être le plus honnête possible. Si j'avais l'occasion de voir Muriel Barbery, je lui ferais part de mon problème avec L'élégance du hérisson qui je crois est le rare roman qui m'a inspiré autant de points négatifs ! L'histoire au résumé à l'air bien, mais ce n'est pas une lecture que je ferais dans l'immédiat. 26 septembre 2011 16:00

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