Obscura


Ce livre a été lu dans le cadre de la sélection de juin pour le prix polar 2010 du Livre de Poche.

C’est d’ailleurs ce roman qui a remporté la première place devant Les fables de sang de Arnaud Delalande.
Quatrième de couverture.

10 AVRIL 1885.
Dans une bastide d’Aix-en-Provence, la gendarmerie découvre une reconstitution
macabre du Déjeuner sur l’herbe, le célèbre tableau de Manet, réalisée avec des cadavres.
A Paris, le jeune Dr Corbel lutte chaque jour contre la syphilis et les maladies pulmonaires au chevet des laissés-pour-compte. Mais son destin va basculer avec l’apparition dans son cabinet de l’envoûtante Obscura, échappée de l’enfer des maisons closes, qu’un client avait fait poser quelques mois plus tôt telle Olympia, autre sulfureuse œuvre de Manet..

Régis Descott nous plonge au coeur du XIXème siècle, des sommets de la société à ses bas-fonds, des balbutiements de la médecine légale aux vertiges de la clinique du Dr Blanche, génial aliéniste et amateur de peinture. Un thriller au charme vénéneux.
Mon avis.
Ce livre, bien qu’il ait reçu la majorité aux suffrages du jury polar de la sélection 2010 du Livre de Poche, ne m’a malheureusement pas transportée.
Que du contraire, il m’a fallu faire preuve de courage et de persévérance pour arriver au bout.
Il y a une chose qui m’a vraiment dérangée durant cette lecture et l’a un peu gâchée. Ceci m’est totalement personnel et n’a rien à voir avec l’intrigue ou encore les personnalités mises en avant par le récit. Il s’agit simplement du fait que ce livre m’a vraiment mis mal à l’aise, voire m’a rendue quasiment malade.
En effet, le roman traite des débuts de la médecine légale… Et qui dit médecine légale dit cadavres, autopsie, mort,… Et là, ce fut trop pour moi.
Dès les premières centaines pages du livre, je me suis retrouvée confronter à quelques pages expliquant en détail les stades de composition d’un cadavre. Moi qui ne supportait déjà pas qu’on m’explique le fonctionnement du système digestif à l’école sans tomber dans les pommes, vous comprendrez que j’ai vite passé ces pages sans aller jusqu’au bout, je n’aurais pas su !
Malheureusement, ces quelques pages ont conditionné le reste de ma lecture. Je suis partie avec cet a priori que le livre ne me plairait pas et je l’ai gardé jusqu’à la fin, même si…
Un mot sur le style et l’écriture. Je reconnais que l’auteur a une plume magnifique. On ressent à travers les descriptions l’atmosphère de ce Paris de fin du XIXème siècle, le peu d’avancées médicales faites à l’époque où finalement les médecins intervenaient toujours trop tard et où ils ne leur restaient plus que le choix de soulager le patient, à défaut de le guérir.
Cependant, malgré ce talent de conteur, il faut admettre que ce style ne me convient pas. Trop de descriptions, s’étalant parfois sur des détails macabres, qui ne donnent aucun rythme au récit et donne l’impression au lecteur de ne pas avancer dans sa lecture.
La preuve, il m’a fallu plus de deux semaines pour arriver au bout de 474 pages !
Un mot sur l’intrigue. Au début, je n’étais pas du tout emballée par la tournure du récit et je me voyais embarquée dans quelque chose de vraiment macabre qui n’allait pas me plaire du tout. Comme je l’ai dit plus haut, l’exhaustivité des détails donné sur les stades de la composition d’un corps humain ont fait que je me suis conditionnée dans une bulle « Je n’aimerai pas ce livre, point. »
Même si au fur et à mesure de l’histoire, je me suis laissée captiver par le récit et une fois que l’intrigue s’est vraiment mise en place, j’avoue que j’avais hâte de connaître le fin mot de l’histoire. D’ailleurs, mise à part ces débuts tumultueux, il faut reconnaître que le récit est vraiment bien construit autour d’une intrigue mystérieuse…
Un mot sur les personnages. J’ai beaucoup aimé le personnage du Dr Corbel, un docteur animé par la passion de son métier, qui regrette de devoir en arriver à exercer son métier pour soulager des personnes condamnées plutôt que les guérir. Il enrage contre ses patients qui attendent toujours le dernier moment avant de le consulter.
À côté du médecin, on apprend à le connaître dans sa vie privée. Sa vie avec sa femme, Sybille et son père, son autre passion pour la peinture.
Petit à petit, il se laisse embarquer dans une histoire qui le dépasse complètement, subjugué par une femme, Obscura, qui se présente à son cabinet un beau jour et ne cessera de le tourmenter jusqu’à ce qu’un drame familial ne se produise.
Au long du récit, on sent le tiraillement de cet homme juste et bon entre le Bien (revenir sur le droit chemin de la routine quotidienne) ou le Mal (se laisser tenter par cette Obscura qui ressemble étrangement à son épouse).
La fin du récit nous montre le dévouement de cet homme qui pense avoir tout perdu et donnera ce qui lui reste pour sauver la vie d’un enfant.
Un personnage très intéressant à découvrir.
En relisant ma chronique, je m’aperçois que je suis beaucoup moins réticente vis-à-vis de ce livre que je ne l’étais au départ. Attendre quelques jours avant d’écrire mon avis m’a permis de porter un autre regard sur ce roman qui, en définitive, vaut bien la peine d’être lu, même si lors de la lecture, je l’ai trouvé plus d’une fois ennuyant… Paradoxe quand tu nous tiens !
En tout cas, je le déconseille fortement aux âmes sensibles qui, comme moi, frémissent à la simple vue du sang 😉 !
Note finale : 7.8/10
  • Intrigue : 7/10 (un roman qui met du temps à se mettre en place mais qui réserve de belles surprises. J’ai beaucoup aimé les passages entre le Dr Gerard (aliéniste) et sa première patiente, Nélie Favre qui se prenait pour un cheval ! Dommage que l’auteur ait voulu être aussi explicite sur certaines explications non nécessaires, selon moi, à la bonne compréhension du récit.)
  • Personnages : 9/10
  • Écriture : 7.5/10 (une très belle plume mais qui malheureusement n’a pas trouvé son public avec moi !)
Je remercie encore une fois les Éditions du Livre de Poche de m’avoir permis de participer au jury polar 2010 et ainsi de me faire découvrir des livres vers lesquels je ne me serais a priori pas retournée en librairie.
Les avis de Belledenuit et de Alcapone.
Obscura de Régis Descott
Aux Editions JC Lattès (2009) et Le Livre de Poche (2010)
474 pages (pour l’édition poche)

Commentaires

  1. Malgré tes réserves il me tente bien! 15 juillet 2010 19:53

  2. D'habitude, les polars me tentent bien mais celui là pas vraiment. Le Paris du XIX ne m'interesse pas et j'ai encore moins envie et la force de lire la description du procédé de décomposition des cadavres. 15 juillet 2010 21:23

  3. Voilà un avis que j'attendais et je suis quelque peu rassurée même si au final tu l'as peut-être plus "apprécié" que moi. Le côté morbide ne m'a pas gênée. Par contre, j'aurais aimé que le côté policier soit plus abordé alors qu'il est un prétexte pour montrer la vie à Paris au 19ème siècle. 16 juillet 2010 10:59

  4. Je suis apparemment moins enthousiaste que toi malgré que je ne sois pas rebutée par les aspects peu ragoutants de l’histoire. J’ai moyennement aimé ce roman. En fait, j’ai été plus séduite par les thèmes abordés par l’auteur que par l’intrigue elle-même ou les personnages... 17 juillet 2010 15:48

  5. je viens de finir ce livre. il m'a fallu une semaine car il faut dire que je suis une grande lectrice et je lis de tout! mon avis sur ce bouquin: l'ecriture est riche, certains mots sont selon moi un peu trop compliques a comprendre dc il faut chercher ma definition, ce qui m'a coupe dans la lecture . l'intrigue est bonne mais c'est long a se mettre en place et la fin est juste decevante! ce n'est pas un livre de suspense ni un thriller poignant. 27 décembre 2013 15:42

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