L’étrange Histoire de Benjamin Button

En attendant le dernier Werber (mon libraire ne l’avait pas le jour de la sortie, le 01 octobre), je me suis sentie tiraillée entre l’envie de lire un petit livre ou alors, faire tout simplement autre chose… vu que le lendemain, le livre tant espéré serait entre mes mains avides de tourner ses pages tant attendues !
J’ai opté pour la première solution, puisque ma titanesque PAL – toujours là pour me servir – contenait un petit livre d’une centaine de pages qui ferait parfaitement l’affaire. C’est ainsi que durant la soirée du 01 octobre 2009, j’ai découvert l’Étrange Histoire de Benjamin Button.

L’histoire.

Benjamin Button est loin d’être comme les autres. Cependant, sa différence ne se situe pas dans ses croyances ou son comportement mais simplement par sa nature d’être humain. En effet, le jour de sa naissance, Benjamin Button naît avec l’apparence et le savoir d’un homme de plus de 70 ans !
Différent à la naissance, il continuera à l’être durant toute sa vie… Puisqu’à l’inverse de gens, il va vieillir en rajeunissant… avec au bout du voyage, simplement le néant.

Mon avis.

L’Étrange Histoire de Benjamin Button est une petite nouvelle d’une quarantaine de pages, ce qui m’a beaucoup étonnée quand on sait que son adaptation cinématographique est un film de 150 minutes !
Pour tout vous avouer, je n’ai pas encore vu le film et c’est mieux ainsi ! J’ai pu me faire une idée du roman sans être portée par ce film dont je n’ai entendu que du bien.

J’ai été séduite par le style de l’auteur : la nouvelle est en effet racontée dans un style que je qualifierais de « conte pour enfants ». Il aurait tout aussi bien commencer par « Il était une fois…« .
En plus, le sujet n’est pas anodin, il surprend même par son originalité.
MAIS…
On reste trop en surface. L’histoire avance mais beaucoup trop vite. Benjamin Button vieillit à l’envers mais on ne s’attache pas à lui, ni aux autres personnages dont les caractères et sentiments sont exposés à l’arrache, trop rapidement.
Résultat, quand j’ai tourné la dernière page du livre, je suis restée sur ma faim en me disant : « C’est tout ? ».

La fin m’a également beaucoup fait réfléchir sur le sens de la vie en lui-même. En effet, Benjamin vieillit en retournant à l’état de bébé… pas seulement physiquement mais aussi dans sa tête. Il ne sait plus parler et son monde se résume simplement à Nana, la nourisse chargée de s’occuper de lui. Mon premier sentiment en lisant la fin du roman a été la pitié, la tristesse de cette vie qui finalement oublie ce qu’il a été, n’a plus de souvenir ni de conscience de rien (un peu comme les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer). Ensuite, j’en suis venue à penser qu’au moins, il n’aura pas vécu les dernières années de sa vie à redouter, à appréhender la mort en se demandant quand elle viendrait le cueillir. Au contraire, Benjamin Button s’est « éteint » en n’en ayant même pas conscience. Il a vécu et s’en est allé aussi simplement…

Et ici, encore on peut encore reprocher à l’auteur d’être resté en surface : Il aurait été intéressant de savoir le ressenti de Benjamin quand il a compris ce qu’il lui arrivait et surtout lorsqu’il a pris conscience de sa propre finalité.

En bref, je reste assez mitigée sur cette nouvelle. Je pense que Francis Scott Fitzgerald avait là matière à élaborer un excellent roman s’il y avait mis plus de peine. En lisant les dernières pages, on a juste l’impression qu’un jour où il était pressé, il a eu une idée de génie, l’a vite écrite et est finalement parti à ce qu’il avait à faire de si urgent sans jamais se retourner ni revoir son histoire par la suite.
L’impression qu’il me reste après la lecture de l’Étrange Histoire de Benjamin Button est donc un sentiment général de bâclage pur et simple. Pour ça, je ne donnerai que 6/10 à cette nouvelle qui était pourtant prometteuse.

L’Étrange Histoire de Benjamin Button était suivie d’une seconde nouvelle, Un diamant gros comme le Ritz.

L’histoire.

John Unger, originaire de Hadès et fils d’une famille aisée, part pour l’école St Midas, une école réputée près de Boston, dès qu’il atteint l’âge de 16 ans.
Il rencontre alors un enfant taiseux et solitaire, Percy Washington, qui l’invite finalement à venir passer l’été chez lui. Dans le train, Percy raconte à John que sa famille est sans doute la famille la plus riche du monde, car elle possède le diamant le plus gros au monde.
Arrivé sur place, la richesse de la famille Washington l’éblouit. La famille semble vivre recluse sur ses terres, seule au monde. Des esclaves travaillent au service des Washington, ignorant que l’esclavage a été aboli depuis des années.
John profite de tout ce que ce luxe, cette richesse lui procure mais petit à petit, le doute s’empare de lui au point de se demander si finalement sa vie ne serait pas en danger dans ce monde où la protection de cette richesse n’a aucune limite.

Mon avis.

Pour être honnête, je n’ai pas du tout aimé cette nouvelle.
Une fois arrivé chez les Washington, on a l’impression d’être au paradis du luxe et de la démesure. J’avoue que j’ai rêvé ces richesses, ces diamants, cette vie de nantis issus d’un coin de l’Amérique si précieusement préservé que le site n’est répertorié nulle part.
Cependant, cette vie de rêve devient vite cauchemardesque quand on apprend à connaître le maître des lieux. Le père Washington nous apparaît vite comme un personnage détestable, capable du pire pour sauvegarder son petit train de vie.
Cette fortune, la famille la doit à la découverte par le grand-père d’une mine de diamants qui contient le plus gros diamant au monde. C’est simple, si on apprend son existence, les marchés s’effondreraient !
Depuis plusieurs générations, la famille est obsédée par le fait de garder son secret. Pour cela, elle est prête à tout sacrifier. Elle ne connait aucune limite tant qu’il s’agit de cacher leur richesse au monde : séquestration, meurtre,… On comprend bien vite que le père de Percy ne reculera devant rien !
Dès cet instant, le personnage central, John Unger, l’invité, ne devient plus crédible du tout, enfin en tout cas à mes yeux. Il s’agit quand même d’un garçon de 16-17 ans à qui l’on montre des hommes séquestrés car ils ont la malchance de voler avec leur avion au-dessus du domaine et il ne se pose absolument aucune question ! À sa place, je me serais immédiatement demandé : « Et moi ? Vont-ils me laisser partir ? ».
Non, il faut encore que ce soit la soeur de son ami, Kismine, qui lui dévoile les plans de son père pour qu’il réagisse ! Comme les amis de ses soeurs, John allait être sacrifié pour que le secret de la famille soit préservé.

Bref, je suis restée complètement hermétique à cette histoire. Ni l’histoire, ni les personnages n’ont captivé mon attention. Que du contraire, j’ai détesté chacun des personnages de cette nouvelle : de John, le naïf, à cette famille profondément égoïste pour laquelle la valeur de l’argent est la plus forte, au détriment de l’amour ou encore de l’amitié.
Ceci dit, je la relirai sans doute d’ici quelques années car je ne doute pas du second degré qui se cache derrière.
En lisant des articles à gauche et à droite sur Internet, j’ai cru comprendre que cette nouvelle faisait partie d’un ensemble qui avait été édité chez les Éditions Robert Laffont dans un recueil de 840 pages. À la lecture de ce recueil, toute l’importance et l’ironie de l’œuvre de l’auteur me sautera peut-être aux yeux, ce qui ne fut pas le cas lors de cette lecture.
Dès lors, je m’abstiendrai de noter cette nouvelle pour le moment.

L’Étrange Histoire de benjamin Button suivi de Le diamant gros comme le Ritz de F. Scott Fitzgerald.
aux Éditions Pocket, 2008
118 pages.

Commentaires

  1. Je crois que l'Histoire de Benjamin Button vaut surtout par l'oeil de l'auteur posé sur ceux qui entourent son personnage principal (c'est acide, ironique, ça ridiculise...). Ensuite, il y a une sorte d'ineluctabilité, puisqu'il va forcément finir "au commencement", donc bébé. J'ai été frappée par l'idée, le renversement, comme un pied de nez. Maintenant, tirer un film de ça (avec le bô Brad ? mouais...) je ne suis pas convaincue ! :-) 3 octobre 2009 19:20

  2. Dans le comportement des autres personnages, je pense que celui qui m'a le plus choqué est celui du fils... qui éprouve du mépris envers son père mais qui l'accuse en plus de "faire son intéressant". 3 octobre 2009 20:17

  3. Ce doit être frustrant de lire un livre quand on a l'impression que l'auteur n'y a pas mis grand chose ? Quand j'entendais parler de cette histoire, je pensais que c'était un truc super riche et complexe. Bon, en fait non, vaut peut être mieux voir le film en fait. 3 octobre 2009 23:04

  4. Je n'ai vu que le film, qui lui est plutôt centré sur une histoire d'amour. Visiblement il n'a repris de la nouvelle que l'idée principale, le retournement de la chronologie dans la vie de Benjamin. D'ailleurs dans le film, Benjamin naît vieux physiquement mais jeune mentalement. On n'y explore pas non plus ses pensées, ou uniquement de l'extérieur, puisque le film est centré autour de son épouse. Apparemment les deux oeuvres n'ont pas grand-chose à voir...

    Tu me rappelles que je n'ai toujours pas terminé "Alabama Song", l'histoire romancée de l'épouse de Scott Fitzgerald qui l'a véritablement rendue folle. Je m'étais arrêtée en me disant qu'il faudrait d'abord que je lise une oeuvre de lui pour ensuite rentrer dans sa vie... Peut-être que le receuil de nouvelles que tu cites fera l'affaire ! 4 octobre 2009 15:45

  5. Si tu as aimé l'écriture de F.S. Fitzgerald, je te conseille plutôt de lire "Gatsby le magnifique" . 4 octobre 2009 18:56

  6. J'hésite vraiment. Ce que je lis ça et là ne me donne pas trop envie. En même temps, vu le prix, je me dis que je n'ai pas grand chose à perdre... 5 octobre 2009 12:03

  7. Les avis mitigés me donnent davantage envie de voir le film. ;) 6 octobre 2009 13:16

  8. J'ai vu le film, j'imaginais qu'il était inspiré d'un roman, pas d'une nouvelle.
    Ton commentaire me donne envie de me contenter du film. 10 octobre 2009 19:18

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