L’Apocalypse, c’est pour aujourd’hui !

« C’est pas une bonne chose qu’il y ait un gagnant. C’est bien ce que je pensais… »

L’histoire.

Ça y est, le jour de l’Apocalypse est arrivé ! Enfin, ce sera pour dans 11 ans exactement, c’est-à-dire dans peu de temps à une échelle cosmique.
Depuis que Dieu a crée le Monde et Satan l’Enfer, les deux joyeux lurons tentent par tous les moyens de tirer leur épingle du jeu et avoir l’avantage sur l’adversaire.
Dans le jeu d’échecs de l’humanité, ils ont chacun envoyé un émissaire.
Du côté du Bien, on a Aziraphale, l’Ange, bibliophile et libraire à ses heures perdues, passionné par les livres de prophéties. Et de côté du Mal, on a Rampa, un ange déchu qui portent des lunettes noires en toutes occasions, amoureux de sa Bentley (il faut savoir que Rampa se prénommait avant Rampant et qu’il était un serpent… bien connu de la Genèse… d’Adam et d’Eve !)
Le Plan Ineffable est sur le point de se réaliser, la fin du monde, la Guerre finale entre le Bien et le Mal sur le point d’être jouée…
Seulement voilà, à vivre des millénaires sur Terre, on a ses petites habitudes, ses petits péchés mignons et que ce soit du côté du Bien ou du Mal, l’Apocalypse qui y mettra fin n’est pas la bienvenue !
Dès lors, Ange et démon se mobilisent, à l’insu de leur patron respectif, afin de faire capoter la fin du monde…
Leur mission ? Trouver un petit garçon de 11 ans, l’Antéchrist, déclencheur de la fin de tout pour l’anéantir avant qu’il ne soit trop tard…

Mon avis.

J’avoue qu’à la lecture de la 4ème de couverture, j’étais très intriguée par le résumé et l’envie de découvrir le roman est venue tout naturellement.
Cependant bien que l’idée demeure très originale, je suis quelque peu déçue par le roman, enfin surtout par son style…

Je n’ai pas du tout aimé l’ossature sur laquelle est construite le récit : des chapitres assez longs parsemés de nombreux « paragraphes ». Ces courts paragraphes permettent certes une lecture « rapide », facile, qui peut être stoppée à tout moment, idéale quand on a quelques courtes plages de lecture possibles sur sa journée, mais…
Chaque chapitre correspond à une journée, on vit donc la fin du monde jour par jour sous le regard de plusieurs intervenants. Et c’est là que je critique la construction du roman : il y en a beaucoup trop ! On passe de l’un à l’autre tout le temps, de nouveaux personnages arrivent de manière impromptue dans le récit bien qu’ils n’apportent rien de neuf au déroulement des évènements. Au contraire, le lecteur ne cesse de se demander pourquoi tel personnage intervient à ce moment donné et surtout à quelle fin ?
Dès lors, le rythme du roman est assez saccadé bien que soutenu : on avance, le suspense se fait de plus en plus pressant mais il est ralentit justement par la multiplicité des intervenants. C’est sans doute pour cette raison que j’ai mis autant de temps pour terminer le livre (qui ne représente pas non plus un pavé énorme (440 pages seulement !)), impossible d’adhérer à l’histoire qui était trop dispersée, trop « éclatée » pour que je puisse m’y tenir plusieurs heures sans vouloir sortir le nez du livre.
Quelques passages paraissent inutiles au cheminement de l’histoire, de telle manière qu’on les lit rapidement, presqu’en diagonale, sans rien en retenir.

Mis à part le style qui ne m’a pas vraiment plu, je dois admettre que l’idée reste très originale et que les personnages mis en avant par Gaiman et Pratchett sont haut en couleurs et pas inintéressants du tout. Hormis les deux protagonistes principaux (Aziraphale et Rampa, les deux meilleurs ennemis), mon préféré est de loin, l’Antéchrist, Adam, un petit garçon de 11 ans qui, malgré ses racines démoniaques, n’hésite pas à critiquer la façon dont les hommes « gèrent » le monde qui les entoure. Quelle claque de se prendre une telle leçon par un petit gamin !

La fin du roman m’a également un peu déçue. Elle est prévisible et laisse planer l’idée que tout est à recommencer… Ainsi, on sent qu’un cercle sans fin se met en place et on a l’impression de tourner en rond !

En bref, je n’ai pas été particulièrement conquise, le style « brouillon » adopté m’ayant empêché de rentrer vraiment dans l’histoire.
Cependant, certains passages du livre m’ont bien fait réfléchir sur la nature humaine et sur le devenir de notre belle planète bleue, ce qui donne une petite touche écolo-philosophique à ce roman fantastique. D’autres sont également assez drôles (J’ai adoré le moment où la bande de bikers du Gros Ted suit les 4 Chevaliers de l’Apocalypse dans leur chevauchée en se renommant les uns les autres) et j’ai apprécié de constater qu’aussi bien anges et démons – pourtant vieux de millénaires – pouvaient s’adapter aux moeurs d’aujourd’hui pour oeuvrer pour leur camp respectif (autant il est aisé notamment pour Guerre et Pollution de s’adapter à la folie humaine en la matière, autant j’ai adoré le passage où l’on explique les évolutions de Famine pour rendre soit les gens anorexiques ou soit complètement obèses : les avantages et les inconvénients d’une sorte de régime « SlimFast » au succès immédiat et fulgurant !)

J’attribuerai donc la note de 7/10 au roman né de la collaboration de deux pointures renommées de la littérature fantastique anglaise.

« De Bons Présages » (titre original : Good Omens) de Neil Gaiman et Terry Pratchett.
Paru en VF aux Éditions « J’ai Lu » pour la première fois en 1995.
440 pages


Un petit passage qui m’a beaucoup plu (page 403) de l’Antéchrist, Adam :

« J’vois pas ce qu’il a de super à créer des gens comme ils sont, et puis à s’énerver parce qu’ils se conduisent pas comme des gens. Et puis de toute façon, si vous arrêtiez de dire aux gens que tout s’arrange après leur mort, ils commenceraient peut-être à mettre leurs affaires en ordre pendant qu’ils sont encore vivants. Si c’était moi le chef, j’essaierais de faire vivre les gens plus longtemps, autant que Mathusalem. Ce serait drôlement plus intéressant. Et puis, ils commenceraient peut-être à réfléchir à ce qu’ils font à l’environnement et à l’écologie, parce qu’ils seraient toujours là dans un siècle. »

Commentaires

  1. Bon, ce n'est pas avec ce livre que je continuerai ma découverte de Gaiman. 3 mai 2009 10:07

  2. Moi j'adore ! C'est vrai que ça part dans tous les sens, c'est complètement loufdingue, mais vraiment très réjouissant. Faudrait que je le relise, tiens... 3 mai 2009 10:50

  3. Un livre que je n'ai pas vraiment su apprécié : trop loufoque, trop de changements rapides entre les différents personnages, trop de choses qui ne me parlent pas, trop de pages qui m'ont ennuyée...
    Peut-être que plus tard ce livre me parlera plus ! 16 juin 2011 10:43

  4. J'ai beaucoup aimé ce livre et son style déjanté ! J'ai, comme toi, bien accroché à la bande du Gros Ted ! :) 13 décembre 2011 19:49

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