Eighty Days, tome 2 : 80 Notes de bleu

80 notes de bleuTitre VF : Eighty Days #2 : 80 Notes de bleu
Titre VO : Eighty Days Blue

Auteurs : Vina Jackson (ils sont deux !) – (UK)
Traduction par Angela Morelli

Publié aux Editions Milady romance (Collection Romantica)
Date de publication : 23 août 2013

Chronique du tome précédent : 80 Notes de jaune

Genre : Erotique BDSM

Pages : 397

Prix : 15,90 €
Commander sur amazon : 80 notes de bleu

Note : star-4

Quatrième de couverture

Summer a intégré un grand orchestre new-yorkais. Grâce aux multiples talents de Simon, son charismatique chef d’orchestre, sa carrière décolle. Mais à nouveaux succès, nouvelles tentations. La jeune femme cède une fois de plus aux attraits d’un monde sensuel et dangereux qu’elle croyait avoir laissé derrière elle. Tout change encore lorsque Dominik, le séduisant professeur de littérature rencontré à Londres, découvre qu’il ne peut vivre sans elle et s’installe à New York. Pourtant, bien qu’il tente de la protéger de ses pulsions vénéneuses, ses propres passions risquent de les détruire tous les deux…

Mon avis

** SPOILERS sur le 1er tome **

Au mois de janvier dernier, je découvrais la première série de la nouvelle collection Romantica de Milady Romance, la saga Eighty Days de Vina Jackson. Une saga qui m’attirait par sa couverture jaune avec un violon, une couverture vraiment très réussie. Comme en plus, j’étais dans le trip romance érotique à fond, je ne pouvais pas passer à côté de ce nouveau titre ! En lisant le roman, si j’ai aimé une première partie assez affriolante, la seconde partie du récit m’a complètement refroidie avec un côté BDSM poussé au maximum qui m’a vraiment dérangé. Du coup, le bilan du premier tome était mitigé mais j’avais néanmoins envie de poursuivre l’aventure vu que le dernier chapitre laissait présager que l’aspect romance serait plus développé dans la suite.

Du coup, j’ai entamé ce second tome  avec une énorme appréhension : ça passe ou ça casse, comme on dit, avec la certitude que si ce second tome était de la même veine que le tome 1, j’en resterai là et n’irai pas plus loin dans la série.
Ce tome 2 fut donc une énorme surprise pour moi car je ne m’attendais pas du tout à apprécier autant ce second opus qui se démarque vraiment du premier.

On retrouve donc Summer et Dominik qui se sont retrouvés à New York après quelques mois de séparation. Les deux protagonistes se sont en effet quittés à Londres avant le départ de Summer pour New York où elle a intégré un grand orchestre. Sur sa route, elle va croiser Victor avec lequel elle va tenter des expériences vraiment pas catholiques et vraiment très choquantes, voire dégradantes pour une femme. Après des semaines où le lecteur se demande si Summer n’a pas perdu la tête, elle va enfin tenir tête à Victor et refuser qu’il la marque comme sa propriété. C’est alors qu’entre en scène Dominik, venu à NY pour tenter de reconquérir sa belle.

Voilà donc un bref résumé des évènements qui se sont déroulés dans le premier tome. 

Direct, j’ai trouvé que le ton donné au récit n’était pas le même que dans le tome 1 : un air de romance plane entre Summer et Dominik, même si nos deux protagonistes sont loin de le reconnaître. Et j’ai aimé voir le chemin que parcourt Summer et Dominik tout au long de ce second tome : un tome de questionnement sur leur relation mais aussi sur les désirs de chacun.

J’ai vraiment trouvé ce second tome plus intéressant sur le plan psychologique. Cette saga se différencie vraiment des autres titres de romance érotique qui fleurissent en librairie pour le moment et qui, il faut bien le dire, se ressemblent toutes.
En lisant la saga Eighty Days, je n’ai pas vraiment l’impression de lire la même chose qu’en lisant Crossfire ou encore FSOG,  je trouve que la saga ressemble plus à la saga The Original Sinners (voir ma chronique du #1 : Sans limites) de Tiffany Reisz où l’auteur mise vraiment sur la psychologie des personnages plutôt que sur le sexe.

Bon, on ne va pas se mentir, du sexe dans cette saga, il y en a et il y en a plus que dans la saga de Tiffany Reisz mentionnée ci-dessus mais j’ai trouvé que dans ce second tome, les scènes de sexe devenaient finalement beaucoup plus rares que dans le premier et que l’auteur analysait plus le ressenti de chacun de ses personnages dans sa relation avec l’autre.

Dès le début, le ton de ce second tome est donné : Summer et Dominik sont en couple et essaient de tout faire pour que cela fonctionne. L’un et l’autre admet qu’il ne peut vivre sans l’autre mais d’un autre côté, aucun des deux n’est prêt à s’enfermer dans une relation « normale » de couple et d’exclusivité. Le fait d’être ensemble ne les empêche pas de vivre des expériences sexuelles sur le côté tant que l’autre reste bien sûr dans la confidence.

Si cette manière d’envisager le couple peut en choquer certains, pour ma part, je suis restée très ouverte sur cette liberté dans leur couple car j’ai bien compris que l’un et l’autre cherchaient à faire en sorte que cela fonctionne et de s’accorder avec leurs désirs et envies sexuelles qui, elles, sont loin d’être dans les normes ! (petit aparté : Je précise que le fait d’être « open » sur leur manière de fonctionner ne veut pas dire que je vais l’appliquer à mon couple… Non, mais je précise hein, on ne sait jamais que Chéri passe par là et se dise « bon, puisqu’elle est open, je vais pe aller faire un tour ailleurs ». Essaie pour voir, tiens !)

On découvre une Summer qui n’est pas prête à se soumettre intégralement à un homme mais qui ne veut pas non plus renoncer à cette soumission dans ses rapports sexuels. Elle refuse d’appartenir à quelqu’un, elle souhaite conserver sa liberté de choisir mais au lit, Summer aime être soumise à la volonté d’un homme et que ses rapports soient teintés d’une certaine violence.
Dominik, quant à lui, aime soumettre les femmes et essaie de comprendre d’où cela lui vient mais aussi de comprendre les sensations de l’autre dans ce rapport dominant/dominé.

J’ai particulièrement apprécié lire l’évolution de chacun, me demander où cette relation allait les mener. Soyons honnêtes, je ne lis pas cette romance comme je lis un Aventure & Passions ou encore les romances épicées dont je parle ci-dessous, je n’y cherche d’ailleurs pas la même chose. En lisant Eighty Days, je ne cherche pas les belles déclarations, les bisous à toutes les pages ainsi que les je t’aime qui accompagnent toute étreinte passionnée. Non, pas du tout. La relation entre Summer et Dominik ne peut vraiment pas être assimilée aux autres romances que j’affectionne d’habitude mais ce n’est pas pour cela que je ne l’ai pas aimé.

J’aime découvrir une relation compliquée mais pour une fois pas à cause des nombreux qui pro quo qui se dressent devant les protagonistes ou en raison de leurs passés particulièrement douloureux qui rejaillissent pour se poser en obstacle devant eux. Il n’est vraiment pas question de cela dans cette saga. 
Summer n’a pas eu une enfance malheureuse ni Dominik. Il n’y a donc pas de fêlure qui resurgit du passé pour venir foutre la merde dans le présent. Il s’agit juste de deux personnages qui se cherchent encore dans le présent, ont exploré une sexualité hors norme et se demandent comment ils peuvent accorder cette sexualité avec une histoire de couple normale. Et j’aime énormément cela parce qu’à tout vous dire, je ne peux absolument pas prévoir ce qui va se passer dans la suite. Je n’espère pas vraiment un happy end pour la fin, à vrai dire je m’en fiche tant que la fin reste crédible avec les personnages et leur ressemble. Pour tout vous dire, je suis d’ailleurs assez mitigée sur la fin : en grande romantique, je rêve bien sûr que l’histoire se finisse en « et ils vécurent heureux… » mais si Summer et Dominik devaient en arriver à la conclusion que toute histoire d’amour est impossible entre eux, je ne pense pas que je serai déçue non plus. Ce qui me plaît, c’est de ne pas savoir de quoi sera fait le prochain tome et que les auteurs arrivent à me surprendre.

L’intrigue est plutôt bien rythmée et bien construite. Outre l’aspect relation, on découvre aussi les personnages seuls.
Summer, dans le cadre professionnel, avec sa carrière de violoniste solo qui décolle. Elle se retrouve donc souvent seule, en tournée, à devoir gérer cette relation avec Dominik un peu à distance mais aussi gérer ses envies qui la poussent encore parfois à redevenir la Summer faible que j’ai détesté dans le premier tome.
Dominik réfléchit beaucoup sur sa relation avec Summer quand ils se retrouve seul sur sa relation mais aussi sur cette envie de dominer qu’il a découvert quelques années avant. J’ai particulièrement apprécié que les auteurs fassent quelques flash-back sur le passé de Dominik. Ce dernier va également profiter de ces moments de solitude pour faire de nouvelles expériences mais aussi pour essayer de comprendre les choses sous un angle différent.

J’ai aimé la dynamique du roman du début à la fin, que d’autres personnages viennent s’immiscer dans cette relation, soit pour aider l’un d’eux à comprendre, comme ce fut le cas de Lauralynn avec Dominik, soit pour y foutre la merde comme Victor. J’ai aussi aimé qu’un personnage comme Simon vienne jouer les troubles-fêtes, ce qui permet d’explorer le BDSM d’une autre façon dans le récit.

Bien sûr, il reste des scènes que je n’ai pas aimées. Mais contrairement au 1er tome où elles s’imposaient finalement sur mon ressenti final, ici leur présence m’a moins dérangée. Certes, ça reste un brin trop hard pour moi mais j’ai trouvé qu’elles s’intégraient mieux dans le récit.  De plus, il n’y a vraiment qu’une seule scène qui m’a gênée (et forcément Victor est encore impliqué) et peut-être un aspect de la sexualité de Summer qui fait qu’elle recherche la violence dans les gestes de son partenaire. Si je peux encore comprendre la fessée, j’ai un peu de mal de comprendre l’excitation qui résulterait de voir un homme serrer le coup de sa partenaire comme s’il cherchait à l’étrangler.


book ornement

Côté personnages, je les ai plus appréciés dans ce second tome, même Summer, même si je ne la comprends pas toujours.

Summer reste une énigme pour moi. Je n’arrive pas à comprendre ses envies, ses désirs qui la poussent parfois à se rabaisser en tant que femme. Et j’en veux pour exemple lorsque se sentant seule et complètement perdue dans le cadre de sa tournée, elle sort de son hôtel pour demander au premier venu de la sauter. Summer est totalement imprévisible, il est impossible de savoir ce qu’elle va décider ensuite. Elle est capable du pire comme du meilleur à tout moment. Je l’ai préférée que dans le tome 1 où pour moi, elle avait touché le fond mais je n’arrive pas vraiment à la comprendre ou la suivre dans ses délires. 

« Je connais bien ce genre de femmes. (…) Elles sont leur pire ennemie. Si on les laisse se débrouiller seules, elles cèdent à toutes les tentations. Leur orgueil leur brouille la vue ». Lauralynn en parlant de Summer à Dominik, page 58.

« – Si tu es vraiment attachée à elle, poursuivit-elle, tu ne devrais pas la laisser seule à New York ou ailleurs. Tu vas la perdre.
– A cause de Victor ?
– Peut-être. Mais il y a d’autres loups dans la meure. Elle est du genre à attirer les dominateurs qui n’auront qu’une idée en tête, la briser.
– La briser ?
– Elle a du caractère, c’est vrai, mais elle ne pourra pas résister à certaines pressions. J’ai l’impression qu’elle donne son corps sans problème, ce qui fait qu’un mâle dominateur aura envie de lui faire abandonner son esprit. Ils chercheront à tout prix à la faire plier, à la soumettre à leur volonté. Et, une fois brisée, une soumise ne guérit pas. je pense qu’elle n’a pas compris qu’il y a un point de non-retour » (discussion entre Lauralynn et Dominik au sujet de Summer, page 59).

Quant à Dominik, même s’il ne m’attire toujours pas comme Gideon ou Christian peuvent le faire, j’aime pourtant le découvrir. Dans ce tome 2, on en apprend plus à son sujet. Que ce soit sur ses expériences sexuelles passées que sur sa manière de voir les choses avec Summer dans le présent. On a l’impression que c’est lui qui croit plus à leur histoire. Il déménage à NY pour elle, trouve un boulot qui lui permette de passer du temps avec elle… alors qu’elle choisit ce moment-là pour faire une tournée aux USA et ailleurs. On sent d’ailleurs une certaine tension dans le couple à cause du choix de Summer, alors qu’il ne peut décemment pas lui reprocher de mener à bien sa carrière de violoniste qui décolle. Dominik essaie de comprendre l’autre dans la relation dominant/dominé en se demander ce qu’on peut ressentir à être dominé ou encore la sensation que procure le fait d’être possédé. 

Je n’ai toujours pas aimé Victor qui dès qu’il entre en scène agite des petites clochettes qui hurlent « attention, je vais foutre la merde, j’espère que vous le sentez venir… ». C’est un personnage odieux, immonde et carrément dégueulasse. J’espère ne plus le revoir dans le tome 3.

J’ai bien aimé le personnage de Lauralynn, une femme qui assume complètement son côté dominateur et se révèle être de bons conseils et une très bonne amie pour Dominik. Je ne suis pas vraiment fan de Simon, le chef d’orchestre qui en pince vraiment pour Summer, qui reste assez peu charismatique au vu de l’histoire mais qui va fortement aider Summer à se réaliser sur le plan professionnel. 

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Côté du style de l’écriture, je suis simplement sous le charme. J’aime toujours autant le choix de la narration, un judicieux mélange de narration en « je » – avec Summer comme narratrice – et une narration à la troisième personne où l’on découvre l’histoire d’un point de vue plus global et plus uniquement avec les yeux de Summer. Les deux narrations s’alternent de chapitre en chapitre.

Et que dire de l’écriture en elle-même. Poétique, sensuelle et érotique. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir l’histoire sous la plume des deux auteurs. Sans eux, peut-être que l’histoire aurait été vulgaire mais je n’ai pas trouvé du tout que c’était le cas.

« (…) Elle alluma la lumière et se contempla dans le miroir placé à l’intérieur de l’armoire. Le corset noir emprisonnait sa taille déjà fine, ses baleines pressaient fortement sa peau pâle, soulignant ses seins, les mettant en avant comme des offrandes, les tétons sombres durcis comme des cerises de pierre. Elle ne portait rien d’autre, et ses poils formaient un buisson ardent de boucles désordonnées. Voilà qui je suis, songea-t-elle. Le corset, en mettant en valeur ses seins, son sexe et ses fesses, dévoilait la salope en elle. La pute ? se demanda-t-elle.
Elle avait l’impression qu’elle méritait d’être punie, d’être fessée jusqu’à ce que son cul la brûle, puis baisée violemment. Elle savait que ce sentiment de culpabilité était idiot, elle n’avait rien à se reprocher. Les pulsions sexuelles n’étaient rien d’autres que des pulsions. On avait le choix de s’y abandonner de son propre chef et d’apprendre à vivre avec ou de les refouler. Dans tous les cas, il n’y avait aucune honte à avoir. » (pages 244 et 245)

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EN BREF, j’ai vraiment beaucoup aimé ce tome de Eighty Days et quel retournement de situation par rapport au premier tome où mon avis était plus que mitigé ! J’ai trouvé que l’histoire était beaucoup plus portée sur la psychologie des personnages, sur leur envie de faire fonctionner leur relation malgré leurs pulsions sexuelles hors normes que sur le sexe en lui-même. Le roman prend une dimension plus profonde par rapport au premier tome. S’il reste encore quelques scènes too hard for me, elles sont peu nombreuses et s’intègrent mieux dans le récit que dans le tome 1. L’écriture des deux auteurs permet aussi de donner un ton plus sensuel, plus érotique. Peut-être que raconté par quelqu’un d’autre, j’aurais trouvé ça dégoûtant et vulgaire. 
J’aborderai le tome 3 avec beaucoup moins d’appréhension que le tome 2 et j’apprécie tout simplement l’idée d’être portée par le récit sans savoir si un happy end m’attend à la fin…

Un second tome tellement différent du 1er, sensuel, érotique et poétique. J’en redemande encore et encore !

happy
Les points + :

  • Un deuxième tome qui m’a surpris, mettant l’accent plus sur la relation Summer/Dominik que sur le sexe pur et dur comme ce fut le cas dans le 1er tome. D’ailleurs, il y a beaucoup moins de scènes de sexe.
  • L’écriture des deux auteurs : simplement magnifique : poétique, sensuel, érotique
  • Le fait de ne pas savoir ce qui m’attend dans le tome 3 : happy end ou pas, difficile à dire vu que les deux personnages, surtout Summer, sont assez imprévisibles.

Les points – :

  • Quelques moments encore un peu trop hard pour moi : que ce soit la scène où Victor est présent ou alors le fait que Summer soit excitée par une main qui se referme autour de sa gorge. Mais on note que ces moments sont finalement rares dans le récit et qu’ils ne ternissent pas du tout le bon ressenti que j’ai de ce deuxième tome.

D’autres avis bientôt sur la page BBM du livre sur Livraddict :

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Commentaires

  1. Bien entendu, en raison de l'identité de la traductrice (qui s'avère être ma twinette intergalactique), je lirai ce tome. Le côté hard m'avait moins dérangée que toi, même si je n'était pas totalement fan... 3 novembre 2013 17:49

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