Kaïken

Titre VF/VO : Kaïken
Auteur : Jean-Christophe Grangé (FR)

Publié chez Albin Michel
Date de publication : 29 août 2012

Genre : Thriller, Contemporain

Pages : 472

Prix : 22,90 €
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Note : 


Quatrième de couverture

Quand Le Soleil Levant devient un Soleil Noir,
Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné. 

 

Mon avis

Grangé, je le connais surtout parce que chéri est un grand fan, il a lu presque tous ses livres. Moi, je n’en avais lu qu’un avant celui-ci , Le serment des limbes, et il ne reste pas un grand souvenir de ce roman, sauf que j’avais flippé avec cette histoire de Satan. 
Du coup, j’ai décidé de retenter le coup avec le dernier sorti, Kaïken afin de me faire une meilleure opinion de cet auteur que chéri apprécie autant. 
Au final, pas sûre que chéri et moi, on ait les mêmes goûts en matière de livre car ce second livre lu de Grangé sera sans doute pour moi le dernier. Je n’ai pas du tout aimé…

Le commandant Olivier Passan est obsédé par l’affaire criminelle sur laquelle il travaille en ce moment. Un serial killer, appelé l’accoucheur, tue des femmes enceintes arrivées presqu’au terme de leur grossesse, les éventre et met le feu au foetus. Pour confondre le meurtrier dont Passan est convaincu de l’identité, il n’hésite pas à enfreindre les règles procédurales, se voyant dès lors retirer le dossier et mis sur la touche. Mais Passan a également d’autres chats à fouetter car un individu semble vouloir s’en prendre à sa famille. Est-ce l’accoucheur qui cherche à l’intimider ou une vieille affaire qui resurgit au plus mauvais moment alors que sa femme et lui sont sur le point de divorcer ?

*****

Je n’avais pas trop d’attentes concernant ce livre, mon but était juste de découvrir un autre roman de Grangé afin de savoir si cet auteur était pour moi ou pas. Au final, un seul constat s’impose : Grangé n’est décidément pas pour moi ou alors j’ai encore mal choisi ma lecture pour me faire une vraie idée sur le potentiel de l’auteur. En tout cas, je ne pense pas relire l’auteur de si tôt, Kaïken m’a vraiment déçue…

Pourtant, l’histoire avait pas mal démarré. Même si cette histoire d’accoucheur est franchement dégoûtante, il me tardait de savoir comment Passan allait réussir à coincer le meurtrier. Cette intrigue était assez prenante, il faut au moins reconnaître ça à l’auteur.

Ceci dit, je regrette quand même un peu que l‘on soit dès le départ dans la confidence de qui est l’accoucheur. Pas d’effet de surprise à ce niveau-là, l’auteur dévoile dès le départ les soupçons du flic qui se confirment directement par la suite étant donné que l’on ne suit pas uniquement Passan mais également le meurtrier. 

Ce genre de narration – même s’il nous gâche un peu le côté enquête, la seule surprise restant de savoir comment Passan va réussir à coincer l’accoucheur, – a néanmoins l‘avantage de nous donner une idée de ce qui se passe dans la tête tordue de l’assassin. Ainsi, le lecteur peut avoir une idée de ce qu’il a vécu dans sa vie  pour en arriver là. Ok, ça n’excuse en rien les crimes, mais ça permet de comprendre un peu la psychologie du personnage. 

Mis à part cela et le style de l’écriture (j’y reviendrai par la suite), il faut bien admettre que je n’ai rien aimé de plus dans le récit. En gros, on peut résumer le tout en 3 déceptions :

1ère déception : la manière dont l’histoire de l’accoucheur se termine. Complètement ridicule, absolument pas à la hauteur du suspense qui tient le lecteur en haleine sur cette intrigue pendant la moitié du roman à peu près.  Franchement, Grangé a choisi vraiment la simplicité pour clore cette partie de son récit. Je suis déçue, complètement dégoûtée de voir un auteur qui est pourtant reconnu en matière de thrillers d’emprunter des raccourcis aussi easy pour son roman. 

(ATTENTION, SPOILERS) De plus, vu comment l’auteur amène l’histoire, avec la famille de Passan qui se retrouve impliquée d’une certaine manière, j’ai été complètement estomaquée de voir que l’intrigue sur l’accoucheur se termine en plein milieu du roman, au profit d’une seconde intrigue qui prend peu à peu la place de la première sans que l’on sache véritablement ce que finalement l’accoucheur venait faire dans ce roman… (à part, fausser les pistes pour tromper le lecteur… pour être trompé là, pas de doute, mais si la plupart du temps j’apprécie les tours de passe passe imaginés par les auteurs pour surprendre le lecteur, là j’ai été plutôt frustrée de voir la manière dont Grangé se moque de nous. C’est comme si on vous tendait une carotte au bout d’une ficelle pour vous faire avancer et que sur la ligne d’arrivée, on vous donnait un artichaud ! C’est pas vraiment ce pourquoi vous avez fait la course, on est d’accord. Maintenant, je comprends que certains préfèrent l’artichaud à la carotte et soient alors contents, mais tout le monde aura, je l’espère, compris mon point de vue !) (FIN SPOILERS)

2ème déception : La seconde intrigue développée dans le roman qui est en fait l’intrigue principale (et celle qui doit son titre au roman). Je n’ai pas été captivée du tout, mais alors pas du tout. Je n’arrive pas à savoir pourquoi cette intrigue m’a complètement désintéressée, peut-être est-ce justement parce que j’étais déçue de voir que l’intrigue de l’accoucheur ne servait que de prétexte à celle-ci (et encore, les liens entre les deux, sont vraiment minimes, on sent bien que Grangé cherchait juste à brouiller les pistes) ? Cette seconde intrigue est plus personnelle à Passan et va le rapprocher de sa grande passion, le Japon. Ceci dit, autant Passan peut être captivé par la culture nippone, autant personnellement elle ne m’attire pas du tout. Le Japon ne m’intéresse pas vraiment : je n’ai pas spécialement envie de m’y rendre en voyage, je n’aime pas les mangas, je n’ai jamais prêté attention à leur cuisine (pour cela, je serai plus pour l’Italie ^^),… Bref, le Japon et moi, ça fait deux.

Du coup, je n’ai pas spécialement été attirée par le fait d’être inondée de détail sur cette passion pour le Japon. Que l’intrigue se déplace jusque dans le pays ne m’a pas dérangé par contre, mais c’est juste que l’auteur donne trop de détails sur la passion de Passan (en parlant d’auteurs nippons qui se sont suicidés, ect…), alors que bon faut quand même être honnête, ça ne sert pas à grand chose pour l’intrigue (il aurait été fan de la culture amérindienne que le résultat serait le même).

Concernant l’intrigue en elle-même, je l’ai trouvé assez tirée par les cheveux. Il fallait certes y penser mais bon, de là à imaginer que ça puisse se passer réellement, il y a un monde. Comment imaginer que deux personnes qui décident de lier leur destin l’un à l’autre puissent se cacher des choses aussi importantes et en arriver à une telle orchestration… Non, je n’y crois pas.

Et que dire du final de cette seconde intrigue… pour moi, ce sera avec la mention « pas mieux que celle de l’accoucheur » ! Une fin expéditive, bâclée et où l’auteur se facilite encore la vie en empruntant des raccourcis  enfantins. 

Et 3ème déception (plus personnelle) : J’ai détesté le personnage de Olivier Passan, mais alors vraiment ça faisait longtemps qu’un personnage principal de roman ne m’était pas aussi antipathique.  Outre le côté violent du personnage, cette volonté de coincer un criminel envers et contre les règles procédurales en application (ben oui, c’est très intelligent sachant que n’importe quel avocat pourra se servir de ces violations pour acquitter le criminel en question,  très malin, hein… Le but, c’est quand même de les coffrer pour de bon et pas de leur offrir une porte de sortie immédiate (y a que dans le monopoly qu’on devrait avoir un « laisser passer » alors qu’on n’est même pas encore en prison, non ?), je déteste la façon dont il voit sa femme et surtout ce qu’il pense d’elle. La première impression que j’ai eu, c’est qu’il l’avait épousé uniquement parce qu’elle était japonaise, étant donné son adoration pour le pays, qui ne se serait pas posé la question ?
Puis, il a fallu que Passan nous explique comment il voyait sa femme et là j’ai tellement été choquée que j’aurais bien refermé le livre illico presto (le passage avec le chien m’a fait aussi cet effet-là… grand Dieu, ne jamais s’en prendre à un toutou dans un roman, ça me liquéfie sur place). Monsieur Passan considère que la mère de ses enfants ne peut pas être en même temps la femme qui accomplit tous ses besoins sexuels. Il respecte tellement sa femme que lui demander des petits câlins crapuleux lui est impossible. Dès lors, pour faire ses petites affaires, Monsieur Passan va voir ailleurs… Donc, pour résumer, il trompe sa femme parce qu’il la respecte trop, cherchez l’erreur ! CQFD tout est dit, je pense que vous comprendrez pourquoi j’ai détesté cet individu.

Je n’ai pas plus apprécié sa femme, le personnage de Naoko. Pourtant, avec la manière dont son horrible mari la voit, j’aurais pu au moins compatir avec elle d’être mariée avec un tel goujat. Mais voilà, pour cela ils se sont bien trouvés, la dame est aussi antipathique que le Monsieur ! Assez froide, très stricte avec ses enfants (ils n’ont même pas le droit de manger une sucette donnée par leur papa, les pauvres) et surtout menteuse et manipulatrice. Je ne conçois pas l’amour sur des bases mensongères, Naoko, quant à elle, y excelle. 

Du coup, entre les deux, à savoir lequel est le plus salaud du couple, difficile à dire…

Comme je vous l’annonçais tout à l’heure, dans cet océan de déceptions, le style de l’écriture reste l’un de seuls points positifs. Ok, ça ne casse pas des briques vu que le style reste assez simple, mais pour un thriller, c’est juste comme ça doit être : un style incisif, qui s’efforce de ne pas s’encombrer de détails inutiles et des chapitres très courts qui donnent un rythme rapide au récit, son suspense.

La narration est racontée à la troisième personne, la plupart du temps, on suit Olivier Passan mais l’auteur fait quelques incursions auprès d’autres personnages, comme l’accoucheur, ce qui est assez utile au lecteur qui peut ainsi avoir une idée sur la manière de penser – certes tordue – de l’assassin.

Conclusion

En bref, vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé ce nouveau roman de Grangé, que du contraire ! Je n’ai pas apprécié que l’auteur se moque ainsi du lecteur en se servant d’une intrigue intéressante pour brouiller les pistes sur le véritable sujet de son livre pour l’abandonner de cette manière en cours de route. Les deux histoires sont complètement décousues l’une de l’autre et comme le dit Cajou, on a finalement l’impression de lire deux livres en un.
Le final de chaque intrigue reste bâclé, Grangé emprunte des raccourcis trop faciles pour clore son histoire, laissant le lecteur déçu et dégouté… tout ça pour ça ? 
Je n’ai pas non plus aimé les personnages principaux du récit, trop antipathiques à mon goût.
Bref, j’en retiens juste l’intrigue de l’accoucheur qui m’avait bien plu au début de ma lecture, mais trop vite avortée pour une nouvelle intrigue qui m’a fait ni chaud ni froid.

Vu que c’est le second Grangé que je lis et que le premier ne m’avait pas totalement convaincu (l’aspect enquête m’avait séduit mais l’auteur est parti dans des considérations trop ésotériques qui ne m’ont pas plu du tout), je ne pense pas que je lirai de nouveau Grangé, à moins que chéri ne parvienne à me convaincre de lire un des romans que lui a préféré…


Les points positifs :

  • Le style de l’écriture, simple et efficace pour ce genre de l’intrigue
  • L’intrigue de l’accoucheur si seulement l’auteur ne l’avait pas bâclée en cours…

Les points négatifs :

  • Le fait que l’auteur mêle deux intrigues dans un même roman, qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre, juste pour brouiller les pistes…
  • Le fait que l’auteur bâcle systématiquement la fin de chaque intrigue, que ce soit celle de l’accoucheur ou l’autre.
  • Le fait que le personnage d’Olivier Passan soit un gros con macho.
  • Le fait que la seconde intrigue ne m’a pas du tout plu, parce que trop tirée par les cheveux et pas très réaliste.

Les avis des copinautes qui l’ont lu : Fée-tish, contrairement à moi, a beaucoup aimé et l’avis de Cajou qui est plus proche du mien.

 

Commentaires

  1. J'ai discuté avec quelqu'un la semaine dernière qui a émis exactement les mêmes critiques que les tiennes. cela fait plusieurs romans déjà que je déplore ses fins bâclées. Je ne le lirai donc plus 11 novembre 2012 16:02

  2. Je n'ai jamais lu de Grangé , j'ai Les rivières pourpres dans ma PAL car j'avais adoré le film mais je n'ai toujours pas sauté le pas ... 11 novembre 2012 16:33

  3. Je ne le lirai pas, c'est certain! Bises 12 novembre 2012 19:34

  4. Arfff... De mon côté il me tentait bien. J'ai adoré les rivières pourpres et été asse déçue par le serment des limbes. Du coup, j'avais bien envie de lire celui-ci histoire de continuer à découvrir les textes de l'auteur. Mais tu refroidis un peu ma curiosité. J'opterais peut-être plutôt pour un de ses anciens titres, dans ce cas. Baba a-t-il eu le temps de le lire? Qu'en a-t-il pensé? 18 novembre 2012 16:10

  5. @Méloë : Non, Baba ne l'a pas encore lu. Lui et la lecture en ce moment, c plus ça du tout, il préfère sa PS3 (à mon grand malheur ^^) 18 novembre 2012 18:33

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