Phaenix, tome 1 : Les cendres de l’oubli

Titre VF /VO : Phaenix, tome 1 : Les cendres de l’oubli

Auteur : Carina Rozenfeld (FR)
Page FB de l’auteur ICI 

Publié chez Robert Laffont – Collection R
Date de publication : 06 septembre 2012

Genre : Fantastique, Young Adults

Pages : 438

Prix : 17,90 €
Commander sur amazonLes Cendres de l’Oubli – Phænix T1

Note

Quatrième de couverture

Elle a 18 ans, il en a 20.
depuis l’origine des temps, ils forment le Phaenix, l’oiseau mythique qui renaît de ses cendres.
Mais les deux amants ont été séparés et ont oublié leurs vies antérieures…

Anaïa a déménagé en Provence avec ses parents et y commence sa première année d’université. Passionnée de musique et de théâtre, elle mène une existence normale. Jusqu’à ce qu’elle fasse cette troublante série de rêves dans lesquels un jeune homme lui parle, et constate une mystérieuse apparition de grains de beauté au creux de sa main gauche. Plus troublant encore : deux séduisants garçons se comportent comme s’ils la connaissaient depuis toujours…
Bouleversée par ces évènements, Anaïa devra souffler sur les braises mourantes de sa mémoire pour comprendre qui elle est vraiment et retrouver son âme soeur.

Mon avis

Un livre que j’avais très envie de découvrir mais vu les premières chroniques dithyrambiques postées, j’ai préféré attendre avant de le lire pour ne pas avoir des attentes déçues ! Et finalement j’ai bien fait car ainsi j’ai pu pleinement apprécié ma lecture sans en attendre plus que ce que l’auteur avait à m’offrir, à savoir une très jolie histoire d’amour sur fond mythologique encore assez vague dans ce 1er tome !

Anaïa vient de déménager dans le sud de la France, laissant tous ses repères (et notamment ses deux meilleurs amis) à Paris. Nouvelle vie, nouvelle université, nouveaux amis. Mais voilà, à peine arrivée, les phénomènes étranges se succèdent : d’abord les rêves où un garçon dont elle ne voit pas le visage lui répète inlassablement qu’elle est revenue « chez elle », des grains de beauté qui se mettent à pousser sur la paume de sa main gauche et deux garçons ne cessent de lui dire qu’elle doit se souvenir… Mais se souvenir de quoi exactement ?

*****

Comme je vous le disais en intro, j’ai préféré attendre quelques semaines avant d’entamer ma lecture de Phaenix. Pas que l’histoire ne m’intriguait pas que du contraire, mais quand les premières chroniques tombent et sont toutes unanimes (voire exagérées pour certaines), de fait, cela peut créer de grosses attentes pour le lecture… attentes qui peuvent vite décevoir si le livre ne se révèle finalement pas à la hauteur de tous les premiers commentaires qui ont été faits.

De fait, en prenant du temps, j’ai pris de la distance avec ces commentaires et j’ai pu donc le découvrir, à mon aise. Surtout que finalement, d’autres avis sont tombés, un brin moins enthousiastes et ramenant donc le roman à des attentes dites « normales ». 

Et finalement, ce n’est pas plus mal ainsi. Car avec tous ces commentaires plus qu’élogieux, j’aurais pu attendre de Phaenix une histoire super originale, du jamais vu en Young Adult !

Alors que pour être honnête, j’ai trouvé l’histoire très bien, très entraînante il est vrai, on ne voit absolument pas les pages qui se tournent tellement on est pris dans le fil de l’intrigue, MAIS malheureusement je suis loin de penser que l’intrigue soit originale au point d’apporter un renouveau à la littérature YA.

 Une jeune fille de 18 ans qui déménage, se retrouve seule, loin de ses repères connus et de ses meilleurs amis, on se retrouve vite pris par l’histoire d’Anaïa, une jeune fille très attachante, au prénom assez rare mais ô combien joli.
De fait, le lecteur découvre avec elle son nouvel environnement, comprend sa crainte de se retrouver seule dans une université inconnue avec des gens qu’elle ne connaît pas et ces mystérieux rêves très vagues que l’on a du mal à comprendre au départ.

Même si j’ai trouvé le début assez longuet, vu qu’on ne sait pas trop vers quoi on va et de quoi il en retourne exactement, il faut dire que l’auteur arrive à distiller un certain suspense au fil de la lecture qui vous rend de plus en plus addict au point où plus vous avancez dans l’histoire, plus vous avez du mal à vous en détacher, pressé de connaître le fin mot de l’histoire. Et ça marche, ça marche tellement bien que j’ai vraiment hâte d’avoir la suite entre les mains !

J’ai aimé que l’auteur nous balade dans la poésie de la musique classique avec Anaïa et son violoncelle jusqu’à un tempo plus rock avec notamment les chansons de Sia (ce qui est formidable, c’est que souvent, je connais des chansons pour les avoir entendues, je les aime beaucoup, mais j’ignore et le titre de la chanson et l’interprète. Merci donc à Carina d’avoir su me préciser de qui était la magnifique chanson Breathe me que j’écoute d’ailleurs en faisant cette chronique). Le contexte musical apporte beaucoup à la lecture, surtout si comme moi (et c’est la première fois que je le faisais en lisant un livre), vous prenez le temps de vous arrêter 5 minutes pour écouter les titres dont l’auteur fait référence dans son texte. 

Mais alors, pourquoi n’est-ce pas un coup de coeur ?

Sincèrement, cela aurait pu… Etant une fille assez fleur bleue et très bon public, Phaenix avait tous les ingrédients réunis pour être un vrai coup de coeur, surtout à la lecture du final, qui a le don de nous laisser « sur le cul » (pardonnez-moi l’expression) et surtout de dévorer la suite illico presto ! Mais, mais, mais… 

Mais je reste sur ma faim concernant la mythologie. Alors, je vois déjà vos arguments à me dire qu’Anaïa ne se souvient de rien, qu’elle doit elle-même apprendre qui est elle, bla bla bla… Nous sommes d’accord sur ce point ! Mais il faut reconnaître que toute l’originalité de l’histoire repose autour du Phaenix et que tout le reste de l’histoire (notamment le triangle amoureux) reste assez banal. Donc forcément, quand vous avez une histoire « normale » qui comporte un élément « original », vous avez envie de voir cet élément original se développer, en apprendre plus… et je trouve que même si on en apprend plus, au fil des souvenirs d’Anaïa, il reste encore bien des inconnues et je trouve dommage de refermer ce premier tome avec autant d’interrogations

Je n’ai en fait pas envie de vous en dévoiler plus sur l’histoire, découvrez-la simplement ! 
Sachez juste que l’auteur distille son suspense à merveille, ce roman est une vraie machine à tourner les pages et pourtant, l’histoire reste très simple, elle ne casse pas trois pattes à un canard !
Le triangle amoureux est très agréable à suivre, et le lecteur se prend au jeu de souffler à l’oreille d’Anaïa le choix qu’elle devrait faire… et je peux vous dire que ça m’a énormément frustrée de la voir tergiverser longuement à ce sujet !
La fin du tome 1 se termine sur un cliffhanger assez prenant où l’on a envie de s’arracher les cheveux pour connaître la suite de l’histoire :  « non, non, ça ne peut pas se finir comme ça ! ».
Le seul gros bémol reste, selon moi, que le thème principal, l’originalité même du récit reste trop en retrait, on n’en apprend pas assez sur le Phaenix et je pousserai le vice à dire que l’auteur laisse de petits détails en suspens… petits détails qui s’ils ne sont pas rappelés dans les tomes suivants risquent bien d’être complètement oubliés du lecteur…


Passons maintenant aux personnages.

Tout d’abord, notre héroïne et narratrice, Anaïa. Dès le départ, je l’ai bien appréciée. Jeune fille sans histoire, Anaïa est ce que j’appelle « une force tranquille », c’est-à-dire qu’elle est une jeune femme pleine de ressources, assez intelligente qui ne fait pas de vagues à se faire remarquer pour des broutilles.  Anaïa est une jeune fille pleine d’ambitions artistiques mais qui reste assez réservée. J’ai adoré le fait qu’au départ,  dans ses cours de théâtre, elle soit toute timide, qu’elle n’ose pas forcément se mettre en avant sur le devant de la scène, pendant ses cours. Puis telle une chrysalide, on la voit s’épanouir au fil des pages dans l’artistique, que ce soit pendant les cours où elle prend de plus en plus d’assurance ou encore dans sa musique. Anaïa est une jeune fille pleine d’interrogations, qui ne peut s’empêcher de remuer ses souvenirs pour découvrir pourquoi elle fait ces rêves étranges, où tout cela va la mener, pourquoi Enry et Eidan semblent la connaître alors qu’elle n’a aucun souvenir d’eux… Elle ne se contente pas de ce qu’elle sait, elle veut pousser plus loin pour découvrir la vérité.

Par contre, Anaïa m’a aussi beaucoup agacée au niveau de ses sentiments changeants autour d’Enry et d’Eidan et aussi de Simon, son ami laissé à Paris. Cette fille est une vraie girouette, elle ne sait pas ce qu’elle veut, elle est complètement perdue dans ses sentiments. Et je dois dire qu’en tant que lecteur, c’est assez frustrant. Parce que bon, quand même, c’est elle qui nous raconte l’histoire, donc la façon dont nous percevons chacun des garçons nous est connue par elle… Alors la question que je me pose, c’est comment elle ne voit pas ce que nous, on voit tous ? Non, parce que c’est quand même gros comme un poisson qu’il y a un des deux gars qui n’est pas net ? Si nous le voyons, en fonction de ce qu’elle nous dit, pourquoi elle ne le voit pas ? AAhhh ça me dépasse, moi !

En parlant des deux garçons, je vais éviter de vous dire lequel est le gentil, lequel est le méchant… parce qu’après tout, on n’en sait pas encore grand chose, en fait. On sait juste qu’il y a un, c’est le bon choix et l’autre, non. Maintenant pourquoi ? Ben, je suppose qu’on aura des réponses dans les prochains tomes !
Les deux coqs en question ne se ressemblent pas du tout ! Je dirai que l’un est plus lumière et l’autre noirceur. Il y a donc un garçon qui assez serviable, sociable, à qui on donnerait le bon dieu sans confession et l’autre, qui est plus renfermé sur lui-même, assez spécial et qui ne donne pas forcément envie qu’on s’approche de lui.

Le triangle amoureux qui se met en place est assez banal, rien de neuf sous le soleil : une fille courtisée par 2 garçons, un seul choix sera le bon, saura-t-elle le faire ? Ceci dit, même si ça reste du déjà vu, ça fonctionne bien, très bien même. Le lecteur est pris au milieu de ce triangle et ne cesse de souffler à l’héroïne de choisir tel garçon plutôt qu’un autre. Et le pire, ça que ça en devient assez stressant, jusqu’à atteindre son paroxisme en fin de roman ! Oh, Carina, c’est pas très gentil pour tes lecteurs de nous faire ça !!!


Au niveau du style de l’écriture, j’ai beaucoup aimé. L’auteur raconte son histoire avec beaucoup de poésie, un style simple, efficace et rempli d’émotions.

« Dans le moteur de recherche, je tapai le titre de la chanson de Sia, « Breathe me ». 
Je l’écoutai d’abord en version album. Du piano, un soupir… Et une voix de femme suave, envoûtante, à la fois pure et rauque… Très vite, je me laissai porter par la mélodie qui glissait autour de moi comme une couverture chaude, douce. Je ne sais pas pourquoi, mais au bout de quelques mesures, des larmes commencèrent à piquer mes paupières. Il y avait une telle intensité dans le chant… Puis les cordes vinrent se joindre au piano, à la batterie. C’était tout simplement bouleversant. Et malgré moi, je remerciai Eidan de m’avoir fait découvrir ce morceau, cette artiste inconnue dans mon répertoire jusqu’ici. » (page 160).

J’ai aimé aussi le fait qu’une narration classique en « je » très poétique, tout en douceur, cohabite avec un style plus moderne, plus direct de quelques statuts Facebook. J’adore vraiment retrouver ce genre de détails dans un roman, cela permet de l’ancrer plus dans notre monde de tous les jours, où Facebook et les réseaux sociaux en général (avec YouTube, Twitter,…) jouent un rôle prépondérant. Et cela est d’autant plus important dans un genre fantastique où forcément on retrouve des éléments qui n’existent pas dans notre quotidien. Le fait que l’action se passe en France renforce aussi ce sentiment, puisqu’on imagine plus facilement les paysages du sud de la France que l’on a déjà visités, que les grandes métropoles américaines.


Conclusion

En bref, je dirai que j’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture ! Je comprends que le roman puisse être un coup de coeur pour beaucoup, étant donné que Carina a un réel talent de conteuse et que tous les ingrédients sont réunis pour faire battre nos petits coeurs chamallows ! Cependant, en ce qui me concerne, j’ai trouvé qu’il y avait un côté bien trop léger sur le côté mythologie, seul élément vraiment original de l’histoire et je regrette qu’il n’ait pas été plus développé.
J’espère vraiment que les prochains tomes sauront équilibrer cet aspect de l’histoire avec la romance, car pour moi, les deux sont essentiels à la réussite de cette saga !

Je n’ai qu’une chose à dire : Vivement la suite !


Les points + :

  • Une histoire très intrigante, avec un suspense distillé intelligemment qui nous pousse à passer les pages de plus en plus vite jusqu’à la fin !
  • Des personnages très attachants. Je n’en ai pas parlé dans la chronique, mais j’ai beaucoup aimé Garance, l’amie d’enfance d’Anaïa. Cette fille est juste une tornade de peps et de joie de vivre qui ravage tout sur son passage !
  • Un triangle amoureux assez banal mais qui réussit à tenir toute l’attention du lecteur jusqu’à la dernière page !
  • Et cette fin !!! Carina, comment as-tu osé ?

Les points –

  •  Le manque d’approfondissement de la mythologie du Phaenix, point pourtant le plus original du récit. Les questions sont nombreuses en refermant le tome 1, et même si je comprends le choix de l’auteur, je regrette que l’élément le plus original passe finalement au second plan, derrière la romance.


Les chroniques des copinautes : Tessa, Mycoton32, Azariel87, Galleane, Priline et d’autres encore sur la page BBM du livre sur Livraddict :

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Commentaires

  1. Comme toujours tu développe à merveille ton point de vue! J'ai bien aimé ce livre et il me tarde également de découvrir la suite car j'ai trouvé la fin très frustrante! ;-) 16 novembre 2012 12:38

  2. Votre commentaire est en cours de modération Comme toujours tu développes à merveille ton point de vue! J'ai bien aimé ce livre et il me tarde également de découvrir la suite car j'ai trouvé la fin très frustrante! ;-) 16 novembre 2012 12:39

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