Je veux vivre

Titre VF : Je veux vivre
Titre VO : Before I die

Auteur : Jenny Downham (UK)
Traduction de Aleth Paluel-Marmont

Publié aux Editions Pocket Jeunesse
Date de publication : 01 juin 2011 

Genre : Jeunesse, Drame

Pages : 379

Prix : 7.20 €
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Note


Quatrième de couverture

Tessa vient d’avoir 16 ans et se sait condamnée. Dans quelques semaines, elle mourra d’une leucémie.
Partagée entre la révolte et l’angoisse, Tessa veut tout connaître de la vie avant de mourir, les interdits, la célébrité, l’amour…
Aidée de sa meilleure amie, entourée de ses parents, Tessa se lance alors dans une course contre la montre, contre la mort, pour vivre !

Mon avis

Cela faisait un moment que ce livre traînait dans ma PAL sans que j’ose m’y plonger, attendant sans doute le bon moment, vu le sujet difficile du roman. Recevoir La fille qui ne croyait pas aux miracles, dont le pitch est à quelque chose près le même, m’a donné envie de le lire pour pouvoir comparer les deux. Celui-ci m’aura-t-il convaincu plus que l’autre ou pas ?

Tessa a une leucémie et les médecins ne peuvent plus rien faire pour elle : elle va mourir.
Elle décide donc de passer ses dernières semaines à profiter un maximum de la vie plutôt que de rester dans un hôpital à attendre sagement la mort.
Son objectif : découvrir le plus de choses possibles dans le laps de temps qui lui reste. Aidée par sa meilleure amie, Zoey, le compte à rebours à commencer.

L’intrigue

En ce qui concerne l’intrigue même, nous suivons Tessa au quotidien dans son combat contre la mort, dans la réalisation de ces « souhaits ». L’histoire retrace assez bien l‘évolution du personnage au fil des mois mais aussi de ses proches et de la maladie

Même si le tout soit assez monocorde, qu’il n’y ait pas de rebondissements ou d’action en particulier, il est assez aisé de se fondre dans l’histoire de Tessa (même si on ne l’aime pas forcément, j’y reviendrai par la suite), de s’intéresser à ce qu’elle vit au quotidien, à s’émouvoir par moments, à d’autres à s’énerver (avec elle ou contre elle) ou encore à redouter la fin que l’on sait pourtant inévitable.

Ceci dit, il y a quand même des choses qui m’on dérangé dans ma lecture :

La première, on en revient encore à cette fameuse liste de choses à faire : complètement ridicule, immature… On retrouve évidemment le coup du soir pour perdre sa virginité (classique mais assez dégradant, perso j’adhère pas du tout), prendre de la drogue (ben tiens, si ça c’est pas intelligent de vouloir prendre des substances nocives à la santé quand son état de santé est déjà précaire !) et j’en passe des meilleures comme dire oui à tout pendant une journée !
Heureusement, sa liste va évoluer positivement au fil des pages, Tessa va vouloir voir se réaliser des choses qui la touchent tout particulièrement, plus ancrées dans sa vie et qui nous laissent voir un côté autre que celui totalement superficiel qu’elle affiche depuis le début.

Le second bémol concerne la fin du roman que j’ai beaucoup moins bien vécue que celle de La fille qui ne croyait pas aux miracles. J’ai trouvé que le roman se termine sur une touche beaucoup moins optimiste que l’autre, il manque ce message positif qui volait au-dessus du roman et qui finalement, malgré la fin poignante, faisait qu’on refermait le livre sur une note d’espoir, revigoré sur le fait qu’il fallait profiter de la vie à chaque instant.
Je n’ai pas du tout ressenti cela avec Je veux vivre… que du contraire, la fin est assez déprimante, assez lourde et on ressort de la lecture complètement assommé.

Finalement, j’ai été moins touchée par le récit de Tessa que par celui de Cam (La fille qui ne croyait pas aux miracles). Je ne saurai vous dire ce qui n’a pas marché pour ce roman mais bien que l’autre soit traité plus en superficialité, il m’a plus bouleversé, j’ai beaucoup plus pleuré qu’ici avec Tessa. L’histoire ne m’a pas transcendée, elle ne porte aucun message positif pour le lecteur, sauf voir cette pauvre Tessa lutter au jour le jour pour accomplir des choses qui sont parfois – appelons un chat un chat – vraiment bidons. Si c’était le cas pour Cam aussi avec sa liste, le reste du récit rattrapait bien ce bémol pour au final m’offir un roman intéressant à lire. 

Je partage assez l’avis de ma copinaute Evy sur ce livre en pensant que l’auteur a tout fait pour émouvoir le lecteur, lui « arracher des larmes » (j’adore l’expression d’Evy  de roman tire-larmes) et que si ça marche avec moi (je suis une vraie fontaine quand je lis une histoire triste), je dois dire qu’on oublie tout aussi vite le récit… alors que La fille qui ne croyait pas aux miracles reste encore bien présente dans mon esprit.


Les personnages


Sans doute, le point qui fait que j’ai pas accroché vraiment à l’histoire, je n’ai pas du tout aimé les personnages.

D’abord, l’héroïne principale, Tessa. Rien que par son histoire, la maladie qui la ronge depuis si longtemps, le lecteur lambda aurait pu s’attacher à elle. C’est toujours triste en effet de voir un enfant avec toute une vie devant lui confronté à la mort aussi jeune et forcément, cela attire la compassion.
Mais pas du tout… Dès les premières pages, j’ai senti qu’entre Tessa et moi, ça n’allait pas le faire. Elle est malade ok, mais ça n’empêche qu’elle se montre très peu reconnaissante envers son père qui est tout à ses petits soins, qu’elle se conduit comme une gamine immature à qui tout est dû et ce comportement m’a vite saoulée. 
De plus, avec sa liste de choses à faire avant de mourir, ça n’a pas aidé les choses. Entre vouloir perdre sa virginité avec n’importe qui, juste pour voir ce qu’est le sexe (c’est vrai que la première fois, c’est déjà pas top top mais en plus un coup vite fait avec un mec qu’on connaît pas et qu’on reverra jamais, c’est tellement mieux !) ou vouloir se droguer, juste pour voir ce que ça fait de planer… Bon, ben encore une fois, je me suis sentie à des lieux de cette personnalité, de ces souhaits que je n’aurais jamais formulé dans pareille circonstance et au même âge (je vous rappelle que moi, je voudrais toujours faire le tour du monde des parcs Disney !)

Même si je dois reconnaître qu’elle se bonifie avec les mois qui passent, notamment avec des préoccupations moins superficielles que devenir célèbre, je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage de Tessa que j’ai trouvé trop autocentrée sur elle-même, elle exige trop des autres. 

Même constat pour sa meilleure amie, Zoey, que j’ai pas du tout, mais alors pas du tout, pu encadrer pendant les 3/4 du roman. Elle entraîne Tessa dans ses « folies », la poussant à aller au bout (de son dépucelage notamment avec un parfait inconnu) lorsque Tessa a des doutes… Elle est très agressive dans la manière de parler à son amie, lui lançant des petites piques assez cinglantes par moments.
A la place de Tessa, j’aurais coupé les ponts avec Zoey au plus vite, étant donné que cette fille est vraiment nocive pour elle, elle n’est pas ce que j’appelle une amie et encore moins une meilleure amie.
Ceci dit, elle aussi va prendre en maturité dans le roman, j’ai même été surprise de voir à quel point elle acceptait ses responsabilités et y faisait face.

Concernant la famille de Tessa, là aussi je n’ai pas adhéré comme c’était le cas pour la famille de Cam (désolée pour les comparaisons mais ce n’est pas toujours facile à expliquer). Son petit frère est très touchant, il accepte aussi de passer après sa soeur la plupart du temps, est assez cash quand il lui parle (référence à « quand tu seras morte… »), ça pourrait choquer mais je garde en tête que les gosses disent la plupart du temps ce qu’ils pensent tout haut sans penser que ce soit mal perçu ou déplacé. Il est cependant beaucoup plus absent du récit que ne l’était Perry pour Cam.
Son père est à ses petits soins, tout en se montrant ferme avec sa fille. On sent qu’il a peur et qu’il refuse de penser que sa fille peut mourir. C’est le personnage le plus touchant de l’histoire mais moins que la maman de Cam qui était une vraie bouffée d’air frais tellement elle restait optimiste dans ses démarches, ce qui n’est pas le cas du père de Tessa.
Sa mère, quant à elle, reste un peu en dehors de cela malgré un rapprochement progressif. Elle est démissionnaire dans le sens où elle refuse d’accompagner sa fille à l’hôpital, elle gère pas du tout le volet maladie de sa fille alors qu’en tant que parent, elle devrait la rassurer, la soutenir dans chaque épreuve. Je dois dire que de la part d’une mère, ça m’a choqué.

Enfin, le petit copain de Tessa, Adam. Je n’ai pas vraiment de choses en négatif sur lui : c’est un gentil garçon, adorable avec Tessa qui va tout faire pour essayer de réaliser ses souhaits. Par ses attentions envers elle, il est celui qui m’a le plus touché. Tout comme Asher envers Cam, il va rester présent jusqu’au bout et ne pas fuir dès qu’il apprend la vérité sur l’état de santé de Tessa. Je trouve cela très courageux de la part d’un adolescent.
Par contre, ce qui m’a gêné, c’est plus la manière dont Tessa voit cette relation… Elle pense beaucoup au sexe, et parfois on a l’impression que ça se résume juste à cela alors que lui essaie de baser leur relation sur un soutien mutuel, d’être là l’un pour l’autre (et lui surtout pour elle) tout simplement. 


Le style de l’écriture

Par rapport au style, je n’ai rien de négatif : l’écriture est assez fluide, sans bla-bla inutile. J’ai bien aimé qu’on retrouve une narration en « je », pour moi ce style colle vraiment à ce genre de récit où comprendre ce que ressent l’héroïne, sentir les choses de son point de vue, est très important et donne plus de profondeur au récit. Malheureusement, le hic, c’est que si l’héroïne nous insupporte, cette intimité peut vite taper sur les nerfs !

Conclusion

Mon avis détonne un peu dans la masse d’avis positifs sur ce roman. Alors non, je ne suis pas restée insensible, c’est juste que j’avais lu La fille qui ne croyait pas aux miracles juste avant et que je l’ai trouvé meilleur, même en restant plus en surface que Je veux vivre. Je pense que l’auteur est passé à côté d’un point important dans son récit : L’OPTIMISME, l’ESPOIR, LA JOIE DE VIVRE. Et c’est dommage, car avec une histoire déjà assez lourde comme ça, il faut quand même que le lecteur puisse garder quelque chose de positif de sa lecture, même si celle-ci n’a pas une issue heureuse. 
Du coup, ce roman sera malheureusement vite oublié. 

Petite déception : j’attendais plus de ce roman

 
Les points + :

  • La narration en « je », plus appropriée pour ce genre de roman fort.
  • L’évolution de l’héroïne qui va quand même passer à des choses plus profondes au fil des semaines qui passent


Les points – :

  • La liste de Tessa : j’adhère pas aux choses qu’elle souhaite accomplir avant de mourir. 
  • Le personnage de Tessa que j’ai trouvé assez antipathique au début, elle ne donne pas du tout envie que l’on s’intéresse à elle.
  • Je n’ai pas non plus aimé sa copine Zoey qui n’était pas la meilleure influence pour elle.
  • La fin : je n’ai pas aimé la manière dont elle est racontée : absence d’espoir, de note positive… au contraire, j’étais assez déprimée en refermant le roman.

Les avis des copinautes : Evy, Maxo0, TheChouille, Tessa, MoodyCh0u:) et d’autres encore sur la fiche BBM du livre sur Livraddict :

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Commentaires

  1. Je l'ai dans la biblio depuis quelques temps, mais je l'en ai jamais sorti, mais je crois que vu le point "manque d'optimisme, d'espoir" que tu mets en avant, il va encore y rester un bon moment... 13 juin 2012 07:53

  2. Dommage, personnellement c'était un des premiers livres que j'ai lu vers 16 ans, et j'ai eu un gros coup de coeur pour cette histoire. Il faudrait que je le relise, mais je me souviens avoir adoré Tessa, et Adam également, je l'ai trouvé adorable. En fait tu me donnes envie de relire ce livre pour voir si je ressentirais pareil ou si c'était juste parce que j'avais 16 ans ;-) 13 juin 2012 20:54

  3. Beaucoup de gens ont aimé mais ce n'est pas pour moi. La maladie et tout... non, je passe. 16 juin 2012 20:39

  4. C'est vrai que la fin est un peu lourde, alors que la note d'espoir dont tu parles aurait été très facile à faire... Mais, c'est peut-être pour montrer que dans la vie, on ne choisit pas etc... Contrairement à toi, le personnage de Tessa m'a plu. C'est une fille vraie ; je l'ai plus comprise, car pour moi sa maladie l'excuse. Elle n'a que 16 ans et vit au jour le jour. Ce qu'elle fait est peut-être puéril, mais elle n'a pas de temps devant elle... (Sauf elle m'a choqué quand elle déchirait ses vêtements et jetait tout par la fenêtre) Comme toi, j'ai haï Zoey, qui entraîne son amie sur la mauvaise pente ! ^^ 20 août 2012 18:25

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