Apocalypsis, tome 2 – Cavalier rouge : Edo

Titre VO/VF : Apocalypsis, tome 2 – Cavalier Rouge : Edo

Auteur : Eli Essariam (France)

Publié aux Editions Nouvel Angle – Matagot
Date de publication : 19 janvier 2012

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Genre : Jeunesse, roman apocalyptique

Pages : 238

Chroniques des tomes précédents : Alice 

Prix : 14,95 €
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Note

Quatrième de couverture

La fin du monde est proche.
Ils sont quatre jeunes de 17 ans : Alice, Edo, Maximilian et Elias.
Ils sont les Cavaliers de l’Apocalypse.
Ils n’épargneront que 144.000 âmes. En ferez-vous partie ?

Mon avis

Apocalypsis, ce n’est pas une saga jeunesse comme on en trouve des tas dans les rayons des librairies, c’est un OVNI qui détonne complètement pour offrir au jeune lecteur la vérité du monde à l’état brut, dans ce qu’il est de plus dur et sans édulcoration s’il vous plaît !
Eli Esseriam nous offre encore avec ce second tome d’Apocalypsis, un portrait d’un jeune ado pas comme les autres : Pour Edo, dans la vie, c’est la loi du plus fort tout simplement.

Après avoir découvert Alice dans le premier tome, c’est au tour d’Edo de découvrir qu’il est appelé à devenir un Cavalier de l’Apocalypse doté de dons assez utiles comme une force surhumaine et le fait de pouvoir influencer les émotions des autres pour les inciter ou non à la bagarre.
Mais sous ses airs de gros dur que rien n’atteint, Edo a un talon d’Achille qu’il voudra protéger à tout prix : son petit frère, Anel.

*****

Pour vous parler de ce second tome d’Apocalypsis, encore une fois, il va être difficile de ranger mes petits commentaires dans mes cases habituelles (intrigue/personnages/style de l’écriture). A roman particulier, chronique particulière ^^ 

Petit rappel de ce que j’ai dit dans ma chronique du tome 1 au niveau de la construction du roman. Il y a toujours cinq parties distinctes qui marquent une étape dans l’évolution du personnage jusqu’à ce qu’il décide de partir à la rencontre de son destin de Cavalier de l’Apocalypse.
Tout comme le premier tome, on ne peut pas dire qu’il y ait vraiment une histoire, une intrigue. Il s’agit plus d’un monologue d’Edo sur 238 pages. On le suit pas à pas jusqu’à son départ, tout cela en passant par une série d’étapes, de moments difficiles (oui, Eli Esseriam aime toujours autant malmener ses personnages en leur faisant vivre des évènements très difficiles, voire horribles).

Sans en dévoiler de trop sur les évènements, j’ai particulièrement été touchée par les épreuves que doit traverser Edo, mais aussi celles qu’il a traversées plus jeune. J’avoue avoir eu la larme à l’oeil quand il a évoqué son chien. Ce passage m’a littéralement soulevé le coeur. Ce moment a marqué la première fêlure dans la carapace de dureté, de violence qui le recouvre, première fêlure qui fera que de « je n’aime pas du tout ce personnage », je suis passée à « je l’ai mal jugé et finalement il n’est pas si mal que ça, je l’ai même préféré à Alice » ! 

Parlons un peu du personnage central de ce second tome : Edo.

Petite présentation du personnage.
On ne peut pas dire qu’Edo soit né sous une bonne étoile, au chaud dans une famille aimante et dévouée à son éducation et son petit bonheur. Edo vient d’une famille de Bosniaques immigrés en France. Son père est un alcoolique notoire qui frappe sur tout ce qui bouge autour de lui, se montrant même très cruel dans ses moments de profonde communion avec l’alcool. Il ne fout rien de ses journées, à part picoler. Sa mère tente de joindre les deux bouts en tapinant et a une façon somme toute assez unique de montrer à ses enfants qu’elle les aime, veillant à ce qu’ils aillent en cours – pas pour avoir une certaine éducation et culture mais bien pour s’assurer de percevoir les allocations familiales.

Au début, la rencontre entre Edo et moi, c’était pas ça. Il faut dire que par rapport au personnage d’Alice, il y a un monde. Alice m’avait immédiatement conquise par son côté cynique, son regard sur les autres dans lequel j’arrivais parfois à me retrouver à travers une réflexion que j’aurais pu faire à l’un ou l’autre.
Depuis toujours, je n’ai jamais apprécié ce genre de personnalité qu’incarne Edo : violence et je m’en foutiste de tout, en particulier au niveau de ses études. Pour la petite intello que je suis, avoir en face quelqu’un qui se fiche de son avenir en bousillant ses études, c’est juste inconcevable, je ne comprends pas tout simplement.

Dès lors, en ouvrant ce second tome, j’ai ressenti un violent choc culturel et de fait, il m’a fallu plus de temps pour rentrer dans le récit et apprécier le personnage d’Edo.
Il faut dire aussi qu’Edo ne fait rien pour arranger la situation. De toute façon, Edo se fiche pas mal de ce qu’on pense de lui, à part peut-être son petit frère, Anel, le seul être sur cette planète qui semble avoir grâce à ses yeux. Il avoue sans gêne qu’il n’aime personne, pas même ses parents (sauf Anel encore une fois) et qu’il tue sans complexe, qu’il aime ça même au point que ça en devient une sorte d’addiction, de drogue dont il ne peut se passer. C’est assez effrayant de voir un jeune ado de 16 ans penser de cette manière. On ne peut que frémir d’effroi en pensant « eh bien, qu’est-ce que ce sera plus tard ? ».

Tout comme Alice, Edo porte un regard assez cynique sur le monde, sur l’Humanité en général. Et je dois dire que ça fait du bien de voir un auteur qui n’a pas peur de dire la vérité aux jeunes, d’exprimer le fond de sa pensée autrement que par des pensées  édulcorées, acidulées pour que cela soit politiquement correct pour un roman jeunesse : Eli Esseriam dit ce qu’elle pense, aux travers de ses personnages, de manière cash et ça fait du bien.

Puis, sans trop savoir comment, petit à petit, Edo a réussi à m’émouvoir, à me toucher. D’abord, avec cette histoire de petit chien, puis en se montrant assez humain avec des personnes qui vont entrer en relation avec lui.

La première relation qui m’a littéralement séduit, c’est la relation d’Edo et de son frère, Anel. Avec ce petit bonhomme de 7 ans, Edo est complètement différent. il devient doux, affectueux, tendre et très responsable. Edo se fiche peut-être de tout en ce qui le concerne, mais pour son frère, il faut le meilleur : Anel ne manque de rien et Edo veille à ce qu’il réussisse à l’école ! Son petit frère le lui rend bien puisqu’il vénère vraiment son frère, on sent que pour lui, Edo, c’est son héro !

La seconde relation qui m’a plu parce qu’elle était totalement improbable au départ, c’est la relation entre Edo et son « ologue ». Pour être maintenu dans le système scolaire, le directeur de son école lui impose de rencontrer un psy une fois par semaine. Et si Edo y va à reculons, s’il prend ces rendez-vous complètement à la rigolade en manquant de respect dès le départ au psy en le tutoyant, les réactions de ce dernier, la façon de ce dernier va lui tenir tête en lui laissant l’impression que c’est lui qui dirige les entretiens, Edo va finir par apprécier le psy et inversement. Puis, cette manière de l’appeler « ologue » par rapport au « iatre », j’ai vraiment kiffé ! C’est peut-être un détail mais ce sont des détails qui comptent !

La dernière relation qui m’a émue car encore plus improbable que la précédente et d’autant plus touchante vu le déroulement de l’histoire est la relation entre Edo et son amie de classe, Noémie. Alors, Noémie, c’est juste la fille gentille par excellence, qui essaie de bien s’entendre avec tout le monde et surtout d’aider ceux qui en ont besoin. Après tout, sa famille est très croyante et c’est donc sans malveillance aucune qu’elle va vers les autres pour s’incruster dans leur vie, même s’ils n’en ont pas envie. Et au départ, Edo est vraiment odieux avec elle, vraiment méchant et de manière encore plus étonnante, elle revient pourtant vers lui, cherchant toujours son amitié. Puis là encore, on va voir notre Edo prendre un autre visage avec elle, plus amical, on sent que la petite Noémie ne le laisse pas totalement indifférent, sans pourtant pouvoir mettre un terme précis sur les « sentiments » qu’il éprouve à son égard. 

« Je dois avouer qu’à force de persévérance, cette souris s’est fait un trou dans mon quotidien. Je lui taxe une pièce ou deux pour la machine à café quand elle se pointe me faire son sermon de base. Je prête une oreille distraite à son blabla, mais une oreille quand même, tout en buvant le jus de chaussette immonde. Je sais pas, à ce moment-là, ce qui est le plus désagréable : cette boisson ou Noémie. Mais pour une raison qui m’échappe, je continue à me les infliger, l’une comme l’autre. » (page 28)

Ce que j’ai aimé aussi, c’est le rappel  qui est fait par rapport à Alice. Malgré que ce tome 2 soit entièrement consacré à Edo, on sent le fil rouge de l’Apocalypse qui se dessine doucement et le rattachement de nos quatre cavaliers ensemble. Il me tarde encore plus de lire les deux tomes suivants pour voir les deux dernières personnalités des cavaliers restants mais également savoir quand et comment les quatre vont se réunir.

Conclusion

Je ne le dirai jamais assez : j’aime cette saga pour son originalité ! Ce tome 2 confirme qu’il s’agit bien là d’un OVNI dans le panorama des lectures jeunesse publiées actuellement. Si généralement les auteurs se contentent d’introduire de ma magie dans un monde qui ne l’est pas, de romance entre personnages que tout sépare ou de nous présenter quel pourrait être notre avenir si nous ne prenons pas garde à certaines dérives, Eli, elle, nous montre notre monde d’aujourd’hui dans ce qu’il est de plus brutal, égoïste, hypocrite et décadent, bref notre monde tel qu’il est réellement. Elle dit les choses comme elles sont, sans prendre de raccourci et si ça choque au début, il faut qu’en même avouer que ça fait du bien.

Puis, il y a ces personnages que nous découvrons tome par tome, si différent, que chacun aimera ou détestera en fonction de son caractère, de son tempérament. Et si ces personnages dérangent, force est de constater qu’ils font parler d’eux, que chacun à un avis sur la question et que contrairement à beaucoup d’autres livres, avec Apocalypsis, il devient difficile d’être mitigé, on aime ou on aime pas, on est choqué ou on ne l’est pas !

Avec ce roman, je constate que finalement je suis le cheminement inverse que pour le premier, pour arriver au même résultat final. Alice m’a séduit de suite pour ensuite me choquer par certains de ses comportements alors qu’Edo, c’est le contraire… je l’ai d’abord détesté, jugé sur l’image qu’il montrait de lui pour ensuite apprécier le garçon qu’il était réellement, une fois qu’il laisse enfin tomber le masque.

Et au final, même si je trouve difficile de lire les romans d’Eli qui vous bousculent jusque dans vos convictions, qui vous retournent le coeur face aux situations horribles devant lesquelles elle place des personnages peut-être plus mâtures que la moyenne mais néanmoins assez jeunes, je ressors de cette lecture avec la folie envie d’ouvrir le prochain tome pour connaître une nouvelle personnalité, voir quelles horribles vérités se cachent encore sous les cavaliers Maximilian et Elias… tout en redoutant la lecture du cinquième tome, Omega, qui parlera bien sûr de l’Apocalypse (Ai-je besoin de vous rappeler qu’on est en 2012 et que bon, les Mayas, tout cela ?). 
Allez, courage, il ne reste qu’une douzaine de jours, vu que les deux prochains tomes sortiront tous les deux le 24 mai prochain !

Un roman qui décoiffe, qui vous retourne,
en un mot qui ne peut vous laisser indifférent !



Les points forts :

  • Le personnage d’Edo qui m’a fait passer par les extrêmes : de « je le déteste royalement », je suis passée à « finalement, t’es pas si mal que ça ! » en 238 pages !
  • Un style d’écriture qui détone vraiment d’un tome à l’autre : d’un style assez relevé dans le tome 1 pour coller à l’intellect hors norme d’Alice, on passe aussi à l’extrême étant donné qu’on ne peut pas dire qu’Edo soit très porté vers les études.
  • La relation Edo/Anel, très touchante et celle avec son « ologue » qui m’a vraiment séduit par la complicité et la confiance qui se crée petit à petit.

Les points faibles :

  • J’ai mis plus de temps à entrer dans ce tome que dans le précédent car j’ai eu beaucoup de mal à la personnalité assez détestable d’Edo, surtout sa violence et le peu de considération qu’il a pour la vie humaine.


La parole aux amis : Belledenuit, karline05,  de.w,Galleane, Azariel87, fangtasia et d’autres sur la page BBM du livre :

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Commentaires

  1. Bravo, Superbe chronique ! J'avais déjà beaucoup apprécié celle que tu avais faite sur le premier tome. Allez j'avoue : j'envie tes analyses si pertinentes et agréables à lire. Merci pour ces superbes articles. 25 septembre 2013 17:23

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29 March 2024 07:11