Mortilège (tome 1)

Titre VF : Mortilège (tome 1)
Titre VO : Spellwright

Auteur : Blake Charlton (USA)

Traduction de Thierry Arson

Publié aux Editions Fleuve Noir (Collection « Territoires »)

Date de publication : 06 octobre 2011

Sites Web à consulter : Editions Fleuve Noir, Site de l’auteur

Genre : Fantastique, Jeunesse

Pages : 488

Prix : 17,50 €

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Note


Quatrième de couverture.

À 25 ans, Nicodème est apprenti dans une prestigieuse académie de magie. Son maître, Shannon, un puissant mage linguiste, lui enseigne l’art délicat de lancer et de contrôler des sorts grâce à l’écriture. Mais hélas, Nicodème a un handicap de taille : il est dyslexique !

Lorsqu’un démon vient décimer les magiciens de l’académie, Shannon et son élève font l’objet d’une enquête. La cacographie de Nicodème provoque parfois d’étranges phénomènes et suscite la colère et les soupçons de sa hiérarchie…

Mon avis.

Juste au regard de la couverture, il me tardait de lire ce livre… La quatrième de couverture m’a convaincue ! Un nouveau monde magique à découvrir, dans une académie de magie qui plus est, j’imaginais déjà retrouver la frénésie que m’avait procuré la lecture de HP… Mais, mais, mais… la comparaison avec le célèbre sorcier s’arrêtera là ! Mortilège n’a rien avoir avec Poudlard et je ressors complètement déçue de cette lecture qui fut plus pénible que divertissante….

Nicodème est un jeune sorcier qui aimerait gagner ses galons de sorcier mais il doit surmonter un problème de taille : il est cacographe, ce qui signifie en langage simplifié qu’il est dyslexique, ce qui lui pose un énorme problème pour l’élaboration des sorts qu’il altère dès qu’il les écrits ! 


Quelques jours avant la convocation qui aura lieu au Havre de l’Etoile où les hauts dignitaires des différentes congrégations magiques se réuniront pour renouveler les traités de paix, le Magistre Nora Finn est retrouvée morte. De suite, Nicodème et son maître, Shannon, sont suspectés.


Leur implication dans les évènements survenus au Havre ne fait que s’étendre vu que plusieurs signes montrent qu’une prophétie est sur le point de se réaliser. La Prophétie de l’Alcyon qui prône qu’un « champion » viendrait les sauver de la Dijonction (la guerre qui opposera l’Humanité aux Démons), Nicodème ayant toujours secrètement espéré être cet Alcyon que tout le monde attendait. Mais évidemment une prophétie ne vient jamais sans son contraire puisqu’une contre-prothétie, celle du « Pétrel des Tempêtes », prône, quant à elle, qu’une sorte d’anti-champion précipiterait l’Humanité vers sa Fin. Et avec son handicap, les tenants de la contre-prophétie voient en Nicodème une personne à abattre très rapidement afin de ne pas plonger le monde dans le chaos.

Autant le dire de suite, il ne fait pas bon de s’appeler Nicodème Weal en ces temps troubles !

La lecture de ce roman fut pour moi très laborieuse. Pas que je n’ai pas aimé l’originalité du récit (que du contraire !), mais je trouve que le tout reste très brouillon du début à la fin. Du coup, j’ai eu énormément de mal à entrer dans l’histoire et qu’à chaque reprise de ma lecture, je peinais vraiment ! La preuve  : Lire 388 pages en 7 jours ne me ressemble pas vraiment !

Pourtant, on ne peut pas dire que le récit soit banal ! Que du contraire, l’originalité et l’inventivité de l’auteur (étant lui-même dyslexique, la façon de mettre son handicap en scène dans un récit fantastique est purement et simplement remarquable) font de ce roman une petite perle unique dans les univers fantastiques et magiques que j’ai l’habitude de côtoyer. 


Un tout nouveau monde avec en arrière plan une guerre ancestrale qui oppose Humains et Démons, un tout nouveau vocabulaire et une façon de présenter la magie assez étrange mais tellement innovante ! Il y avait de quoi me réjouir et retrouver ainsi l’engouement que Harry Potter avait réussi à susciter en moi à propos des récits de l’imaginaire il y a quelques années.

Cependant et bien malheureusement, c’est un peu l’effet inverse qui s’est produit à la lecture de Mortilège. Plutôt que d’exciter mon imaginaire et de me donner envie de me fondre dans ce nouvel univers, j’ai plutôt eu envie de fuir, de refermer ce livre et ce fut avec peine que je parvins à le terminer il y a quelques jours…


Pourtant, comme mentionné ci-dessus, l’univers m’a plu et j’ai aimé l’évolution de l’histoire et s’il n’y avait pas eu les défauts qui – pour ma part – ont tué ma lecture, j’aurais sans doute aimé continuer cette saga parce qu’au fond de moi, j’aimerais savoir ce qu’il va advenir de Nicodème et de maître Shannon.

Mais voilà, s’il m’a déjà fallu tout le courage du monde pour ré-ouvrir le livre à chaque coupure dans ma lecture, je me demande si j’aurais la volonté nécessaire de reprendre un tome 2 depuis le début… rien n’est moins sûr !

Alors, quels sont ces choses si ennuyantes qui m’ont tant dérangée dans ma lecture ?

La première concerne l’univers magique développé dans le récit. Je vous ai tout à l’heure vanté à quel point il était innovant et unique. C’est tellement vrai qu’il réinvente de nouveaux termes comme l’a fait Harry Potter il y a quelques années de cela. Mais à la différence de J.K. Rowling qui a pris le temps d’expliquer son univers si merveilleux à ses lecteurs, Blake Charlton est sans doute parti du postulat que tout lecteur le suivrait dans son monde sans s’interroger sur la signification des termes qu’il utilise.


Or force est de constater que dès les premières pages, je me suis retrouvée complètement perdue à tenter de comprendre le vocabulaire des personnages et la magie qu’ils utilisent. Car dans l’univers de Blake, il ne suffit pas de prononcer des sorts à l’aide d’une baguette magique pour les laisser produire leurs effets, CAR pour lancer un sortilège, il faut d’abord l’écrire dans les muscles des avants-bras dans le langage choisi (et il y a  quelques-uns des langages magiques !) pour ensuite les propulser hors de son corps !

J’aurais simplement aimé qu’un lexique soit annexé au livre, en début ou fin de roman, afin que le lecteur puisse s’y référer dès qu’un nouveau terme est utilisé. 

Ensuite, je dois bien avouer que quand explication il y avait, c’était pas toujours très clair. Ainsi, finalement, je n’ai pas réussi à comprendre dans quel langage Nicodème pouvait « écrire » sans que sa cacographie le gêne. Faut-il un langage logique ou désordonné ? Je n’ai cessé de me poser la question durant toute ma lecture. 

Maintenant, je me dis que cela vient peut-être de moi… Vu que je peinais à lire ce livre, peut-être ai-je survolé certaines passages cruciaux puis tout emmêlé dans mon esprit en raison d’un manque de concentration évident de ma part… 

La deuxième concerne le style de l’écriture. Vous le savez maintenant, les descriptions et moi, ça fait deux.

Autant quand elles servent le récit, elles ne me dérangent absolument pas, je trouve au contraire qu’elles donnent de l’épaisseur au récit, une certaine réalité puisqu’elles nous permettent de visualiser plus facilement dans notre esprit les lieux que les personnages parcourent au fil de leurs aventures. 


Autant ici, j’ai trouvé qu’elles n’apportaient rien au récit, voire même qu’elles l’alourdissaient encore plus, le rendant ennuyeux à mourir…  Du coup, j’ai trouvé que le récit manquait de vie, de rythme, de fluidité et j’ai eu beaucoup de mal à avancer dans ma lecture.
 
La dernière concerne les personnages. Personnellement, j’ai tendance à considérer de plus en plus que si les personnages me laissent indifférente, j’ai énormément de mal à apprécier ma lecture. Ce sentiment a été largement confirmé par la lecture de Mortilège.


Je n’ai strictement rien à reprocher aux personnages, il n’y a pas un petit quelque chose de rédhibitoire en eux qui a fait que je ne les ai pas aimés. Non, c’est juste que je n’ai pas réussi à m’attacher à eux ni même à m’intéresser au sort que l’auteur allait leur réserver dans le roman. 

Pourtant, on ne peut pas dire qu’ils soient lisses ou traités avec superficialité par l’auteur. J’ai trouvé au contraire que l’auteur attachait beaucoup de temps à nous raconter leur vie, leur ressenti, leur passé, surtout en ce qui concerne le personnage principal, Nicodème.  Mais voilà, la sauce n’a pas pris, et ce malgré le fait que j’ai aimé voir évoluer ce jeune garçon, le voir douter de lui pour ensuite prendre plus confiance et se décider à affronter la terrible menace qui plane sur l’Humanité. Peu importe qu’il soit l’Alcyon, le Pétrel ou encore un simple cacographe lambda, Nicodème agira pour sauver ses amis, et l’Humanité par le même coup !

Son maître Shannon m’a fait beaucoup pensé à Dumbledore, ayant un intérêt tout particulier pour Nicodème. Comme l’a dit ma soeur iwry dans sa chronique, la relation entre Shannon et Nicodème est une relation presque paternelle et très touchante. D’une certaine façon, c’est ce qui m’a le plus émue dans le livre.

En conclusion, je ressors assez déçue de cette lecture pour laquelle j’avais pourtant de grandes attentes ! J’ai vraiment l’impression d’être dure dans mes propos mais globalement malgré l’originalité de l’univers magique que nous offre ce jeune auteur (lequel a réussi le pari d’intégrer parfaitement son handicap à un univers fantastique et ce avec cohérence !), je me suis vraiment ennuyée à la lecture de ce livre et j’ai vraiment failli abandonner en cours de route…  Je me suis vraiment forcée à aller jusqu’au bout pour vous donner un avis complet vu qu’il s’agissait d’un partenariat avec Fleuve Noir. 

Je ne vous recommanderai donc pas ce livre, j’invite juste les curieux à se faire leur propre avis surtout que d’autres blogueurs ont un avis moins négatif que moi (ou de ma soeur qui n’a pas aimé non plus).

Ce que je retiens de ma lecture :

EN + : Un univers très original et innovant, assez unique en son genre.

EN – : L’absence d’un lexique permettant au lecteur de s’y retrouver plus facilement dans l’univers magique présenté, un style assez lent, très descriptif avec trop de longueurs inutiles, des personnages auxquels je n’ai pas réussi à m’attacher.

Des avis de livraddictiens : Lyra Sullyvan, Heclea, Nathalie, Mycoton32, nymeria, iwry et d’autres à venir sur la page BBM du livre :

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Commentaires

  1. Bonjour Jess, J'avoue que j'étais plutôt tentée par ce roman et puis ton billet m'a un peu refroidi... surtout si tu écris que tu n'as pas réussi à t'attacher aux personnages et comme toi, les descriptifs ne me gênent pas à condition qu'ils servent vraiment l'histoire. Je crois que je l'emprunterai éventuellement pour me faire mon opinion mais au moins si je n'aime pas je n'aurai pas de regrets à abandonner ma lecture. Merci pour ton billet. Belle soirée ! 27 décembre 2011 19:39

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