Apocalypsis, tome 1 – Cavalier Blanc : Alice

Titre VF : Apocalypsis, tome 1 –  Cavalier Blanc : Alice

Auteur : Eli Esseriam (FR)

Publié aux Editions Nouvel Angle – Matagot
Date de publication : 06 octobre 2011

Sites Web à consulter : Editions Nouvel Angle, Site consacré à la saga (avec trailer), page Facebook

Genre : jeunesse, roman apocalyptique

Pages : 238

Prix : 14.90 €

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Note


Quatrième de couverture.

 
La fin du monde est proche.

Ils sont quatre jeunes de 17 ans : Alice, Edo, Maximilian et Elias.

Ils sont les Cavaliers de l’Apocalypse.

Ils n’épargneront que 144.000 âmes. En ferez-vous partie ?

 

Mon avis.

Eh bien voilà un livre qui détonne dans la marée de livres qui noie les rayons de littérature jeunesse/jeunes adultes. Apocalypsis est loin d’être l’un de ces romans à l’histoire sucrée enrobée de bons sentiments et d’un happy ending tant attendu… La fin du monde est proche, autant vous y préparez tout de suite !

 
Alice Naulin est une jeune fille de 17 ans pas comme les autres : surdouée, Alice est assez solitaire et ne recherche pas la compagnie des autres. Elle est toujours en recherche de connaissance et de savoir. Et Alice n’est pas au bout de ses surprises car elle apprend qu’elle est l’un des 4 cavaliers de l’Apocalypse…

Je suis immédiatement rentrée dans l’histoire, plus spécialement dans la vie de Alice, vu que c’est elle que nous suivons dans ce premier roman. La saga se découpe en effet en 5 romans, un roman attaché à chaque cavalier et puis ensuite à un plus général (celui dédié à l’apocalypse sans doute), intitulé Oméga qui sortira en septembre 2012. 

Il ne faut pas vous attendre à avoir de l’action ou du suspense dans ce roman, ou encore une réelle intrigue, vous n’en trouverez pas hormis l’enchaînement des évènements qui amènent Alice à prendre conscience de qui elle est mais également à voir les étapes/expériences – parfois difficiles – qui lui sont nécessaires pour accomplir sa mission comme il se doit. Ceci dit, le fait qu’il n’y ait pas d’autre histoire que celle d’Alice ne m’a pas dérangée plus que cela, ce fut un plaisir que de voir évoluer cette jeune fille assez atypique dans un monde qui se précipite vers sa fin…


Le roman est construit en plusieurs parties
qui correspondent chacune à une nouvelle étape dans l’apprentissage d’Alice de son rôle de cavalier de l’Apocalypse et surtout qui s’attache à la préparer à affronter des choses terribles en la plaçant dès maintenant dans des situations plus pénibles les unes que les autres.

Même si l’enchaînement entre les différentes étapes peu paraître assez rapide par moments, il ne m’a pas trop gênée car le lecteur se retrouve un peu comme Alice à avancer dans le noir, vu qu’elle ignore totalement ce qu’elle doit faire ou pas. Mais, lorsque un évènement survient (bon ou mauvais), il faut que la surprise soit totale, qu’on ne l’ait pas senti venir pour que l’effet sur le lecteur soit aussi brutal que sur notre héroïne et pour faire court, ça marche !


Et les choses qui l’attendent sont loin d’être bisounours !
Eli Esseriam a placé son personnage dans des situations très dures mais pas impossible à vivre pour un adolescent… ceci dit, vu l’atrocité de certaines scènes, l’auteur s’éloigne clairement des standards habituels en dévoilant une réalité assez choquante que les auteurs jeunesse occultent la plupart du temps en vendant du rêves aux jeunes auxquels ils s’adressent. Ici, Eli Esseriam est criante de vérité, ne cache rien d’un monde qui correspond assez à l’image que le nôtre renvoie et pousse les jeunes dans une réflexion nécessaire à leur entrée dans l’âge adulte… 

Attachons-nous au personnage d’Alice.

Alice est un personnage assez froid et très cynique. Âgée d’à peine 17 ans, elle a déjà compris tout sur le fonctionnement du monde et des hommes et a choisi volontairement de s’exclure en quelque sorte de la société.  Charriée par ses camarades au lycée, Alice se moque bien de savoir qu’elle soit la fille la plus détestée de l’école, que du contraire… la proximité des autres la dérange et le fait qu’on lui adresse la parole encore plus.

Morceaux choisis :

« – Qu’est-ce que je peux faire pour toi, Luc ? »

Ce gardon porte merveilleusement bien son prénom. Il suffit de le lire de droit à gauche pour comprendre pourquoi.

« – Quoi ? Mais rien ! Tu crois que je ne peux pas te rendre un service comme ça, juste pour le plaisir ? J’avais envie de discuter un peu avec toi, c’est tout ! »

Oui, bien sûr. Et d’éventuellement m’amadouer afin que je rédige pour toi le devoir de philosophie qui te permettrait d’échapper à l’échec cuisant de ton trimestre. Un ratage de plus qui ne serait qu’une préparation à celui de ta vie dans sa globalité.  (Pages 15 et 16)


« – Je suis désolée. Excuse-moi. Je joue les moralisatrices alors que je devrai respecter ta souffrance… C’est vraiment maladroit. »


« – J’ignorais la souffrance avant de subir ta présence. Tu m’épargnerais beaucoup en t’abstenant à l’avenir de m’imposer ce genre de pseudo-échanges. Merci quand même, je me doute que c’était bien intentionné. Mais tu sais ce qu’on dit : l’enfer est pavé de bonnes intentions. Tu viens de carreler toute une cuisine, Marie. » (page18)

Au début du roman, j’ai apprécié ce personnage avec cette répartie incroyable, son sens inné de la vérité et cette manière de tout décrypter si proche de la réalité. Cependant, même si j’ai adoré voir Alice s’en sortir comme un chef dans le cadre des brimades continuelles reçues au lycée (j’avoue que j’aurais bien aimé pouvoir répliquer avec cette verve au nez de certains imbéciles !), je me suis vite lassée de ce mode répétitif de fonctionnement qui fait d’Alice une éternelle insatisfaite.

Alice m’est alors apparue comme quelqu’un à plaindre, une personne qui n’arrivera jamais à se faire une vraie place dans la société, toujours en marge et jamais heureuse.

Puis, l’auteur m’a surpris en mettant son personnage dans des situations tout à fait improbables pour Alice comme une discussion avec un camarade de classe sans que l’ennui l’emporte, que du contraire ou encore un premier rendez-vous…

On a alors une Alice plus humaine, plus sensible aux émotions, aux sensations… mais ce n’est qu’une étape avant d’arriver à l’étape finale où Alice devient un personnage sans plus aucune humanité, qui fait froid dans le dos et que le lecteur ne reconnaît plus par rapport à la personne qui lui est présentée au début du roman. 

En sortant de ce roman, je ne savais plus trop où j’en étais par rapport à Alice, si je l’appréciais ou non, si elle fait partie de ces personnages en qui j’ai envie de croire et de m’attacher. Même si j’adore sa répartie, sa vision du monde (que je ne partage pas en tout point et heureusement !), je l’ai trouvée assez prétentieuse, imbue d’elle-même (en même temps, c’est le personnage qui veut ça) et sans scrupule ni regret. Et j’ai eu énormément de mal à accepter ce côté de sa personnalité. Je n’ai jamais ressenti une dualité, une ambiguïté aussi forte par rapport à un personnage. Entre l’amour et la haine, on dit toujours que la frontière est mince… ce roman est en une expression des plus vivaces !

Au niveau du style de l’écriture, j’ai vraiment aimé le style de Eli Esseriam. Le roman est assez soutenu au niveau du langage. Il faut dire que la narratrice, Alice, est une surdouée et qu’effectivement, on aurait eu du mal à la voir s’exprimer avec des mots voire même des idées simples. 

J’ai également bien aimé la construction du roman en parties, qui était plus logique qu’en chapitres si on voulait suivre l’histoire en terme d’évolution et non en terme d’intrigue.

Cependant, cela se ressent dans la fluidité, dans le rythme car il est vrai que j’aime bien la construction en chapitres pour son côté aéré qui permet de reposer le livre plus facilement. Même avec cette découpe particulière, je n’ai pas retrouvé la même aération ni même le côté « je peux m’arrêter quand j’en ai envie », poursuivant obligatoirement ma lecture jusqu’à la partie suivante, ce qui peut être ennuyant quand on a envie de s’octroyer une petite pause lecture et qu’on a pas forcément le temps de poursuivre jusqu’à la partie suivante (oui, oui, je sais, il y a des paragraphes… mais je déteste m’arrêter en plein chapitre, j’ai l’impression que ça nuit à l’impression des idées, de l’histoire dans ma petite tête… Moi, bizarre ? Mais non, voyons 😀 !).


En conclusion, j’ai été vraiment agréablement surprise par ce roman.  L’auteur ne prend pas les ados (et même les plus vieux ^^) pour des imbéciles en leur servant une histoire édulcorée, elle leur livre la vérité vraie de but en blanc et ça fait du bien de temps en temps de se prendre de telles claques pour pouvoir réfléchir et faire fonctionner notre cerveau dans une optique de compréhension du monde qui nous entoure.

 Bien que je sois mitigée sur le personnage d’Alice (mais encore une fois, c’est le personnage qui veut ça, son évolution me semble-t-il est normale dans la mesure de qu’on attend d’elle), j’ai hâte de lire la suite et de me plonger dans les romans des autres cavaliers de l’Apocalypse pour voir si le style de l’écriture va varier en fonction de ceux-ci et surtout voir où l’auteur veut nous emmener !

Eli Esseriam a réussi le pari de s’éloigner totalement de ce que l’on peut trouver en librairie pour nos jeunes actuellement et c’est tant mieux ! Il était temps qu’un auteur prenne le taureau par les cornes et serve à ces lecteurs un divertissement qui leur permet également de réfléchir sur la société actuelle. Si le point de vue d’Alice est bien sûr extrême, certaines de ses idées méritent réflexion et beaucoup ne sont pas fausses !

Chapeau bas Miss Eli, vous avez réussi à me surprendre avec votre premier roman ! Je serai avec bien d’autres aux premières loges pour attendre la suite de cette saga qui décoiffe !


Ce que je retiens de ma lecture :

EN + : Un premier tome qui tranche avec la dominante présente en librairie, un roman unique qui ne prend pas ses lecteurs pour des cons !

EN – : le personnage d’Alice poussé dans ses retranchements à l’extrême, ce qui pourrait en choquer certains… Alice ne laissera par contre personne indifférent, ça c’est sûr ! Et aussi, j’aimerais bien savoir qui est cette autorité supérieure qui parle à Alice dans sa tête… Dieu ? Le Diable ? Ce mystère me tue ! 😀

D’autres livraddictiens l’ont lu et ont donné leur avis (liens amis uniquement) : Tiboux, karline05, Archessia,  Galleane et d’autres sur la page BBM du livre :

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Commentaires

  1. Encore un livre que j'aimerais lire, surtout qu'apparemment, il ne prend pas les ados pour des bisounours^^ 10 novembre 2011 18:58

  2. Je n'ai lu que le début de ta chronique, voulant le lire assez prochainement. Mais j'avoue que le peu que j'ai pu voir, ça me donne encore plus envie. 10 novembre 2011 19:33

  3. Il à l'air super tentant... et c'est vrai que pour une fois, ça changerait de "tout est bien qui finit bien dans la joie et la bonne humeur" j'espère pouvoir le découvrir d'ici peu.. merci de cet avis :) il donne vraiment envie de découvrir ce livre... 10 novembre 2011 19:38

  4. Contente que ça t'ai plu. e roman est un gros coup de cœur pour moi (peut-être bien celui de l'année). J'ai hâte de découvrir la suite mais je crois qu'Alice va me manquer. J'espère m'attacher autant aux autres personnages. 10 novembre 2011 20:57

  5. Et bien là où je ne suis pas d'accord c'est que pour nous libraires, ce n'est pas de la jeunesse. Où est l'article de loi des publications destinées à la jeunesse. Il n'est pas imprimé sur le roman. Certaines scènes sont assez dérangeantes comme celles du viol et bizarrement même si l'intrigue est originale, je reste sur mes gardes. Je prends avec des pincettes. 15 novembre 2011 18:08

  6. C'est vrai que la scène du viol est assez violente... mais elle s'inscrit dans la logique du roman selon moi. C'est raconté par une ado pour les ados... c dur mais c la réalité aussi, donc ça me choque pas spécialement. 15 novembre 2011 18:37

  7. Je l'ai terminé hier soir et j'ai tout de suite accroché. C'est un premier roman plus que prometteur et très réussi. 15 novembre 2011 19:55

  8. Il ne faut pas oublier que ELi esseriam est infirmière (cf marque page) ce qui explique qu'elle ne considère pas les ados comme des bisounours puisque que chaque jour que dieu fait elle peut voir que notre monde et loin d'être tous rose. D'où peut-être la nécessite de retablir la vérité face aux bouquins du genre twilight et compagnie 21 mai 2012 01:52

  9. @Ookam : Les deux sont bien ! J'aime des livres assez trash comme cela qui ne prennent pas les jeunes pour des cons mais les autres romans (genre Twilight) font rêver et rêver, c bien aussi ! On a besoin des deux et je ne crache ni sur l'un ni sur l'autre... 22 mai 2012 18:06

  10. par contre je viens de finir maximilian et je commence élias Maximilian nous donne un bon coup et nous ramene sur terre alors que la rédaction de élias est ...... spéciale mais je te laisse seule juge Ps: je sais pas sur quelle édition tu les lis mais moi les couverture des livres ont changés 9 juin 2012 19:15

  11. @Ookam : C'est la même édition, sauf qu'ils ont changé les couvertures en cours de route. Je trouve ça dommage car je préférais les covers des deux premiers tomes. J'espère pouvoir lire les tomes 3 et 4 bientôt ! 9 juin 2012 20:30

  12. perso je préfère les nouveaux skin (je pense me racheter les deux premiers) Les cavaliers noir et pâle sont disponible dans le commerce depuis jeudi dernier je crois En tout cas on reconnait bien la patte de l'auteur dans tout ça 10 juin 2012 01:16

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