Le coeur du monde, tome 1 : Farlander

Titre VF : Le coeur du monde, tome 1 : Farlander
Titre VO : Farlander
Auteur : Col Buchanan (Irlande du Nord)
Traduction de Émilie Gourdet
Publié aux Éditions Bragelonne
Date de publication : le 24 juin 2011
Site et blog de l’éditeur : Site des Éditions Bragelonne et le blog
Genre : Fantasy
Pages : +/- 456 (information amazon)
Prix : 22 €
Nombre d’étoiles :
Quatrième de couverture.
Ash est un farlander, un « homme du lointain » venu d’une île où les hommes ont la peau noire. Il appartient à un ordre d’assassins d’élite, les Roshun, qui fournissent une protection fondée sur la vendetta : qui menacerait la vie de leurs clients deviendrait leur cible. Nul ne s’y risque, car nul n’échappe aux Roshun.
Mais Ash est vieux et malade. Le temps est venu de prendre un apprenti qui lui succédera. Il choisit Niko, un gamin de la cité de Bar-Khos, assiégée depuis 10 ans, dernière à résister à un empire d’une atroce cruauté. Affamé, désespéré, Nico n’a pas de meilleur choix que de suivre le vieil homme au monastère des Roshun où il apprendra le meurtre, mais aussi l’amitié et l’amour…
Le jour où l’héritier de l’Empire égorge délibérément une jeune fille portant le sceau des Roshun, l’ordre exige d’assassiner l’homme le mieux protéger du monde.
Les Roshun échouent l’un après l’autre. Ash se propose, il n’a plus rien à perdre. Le jeune Niko l’accompagne.

Mon avis.
La grande claque de l’année 2011, le coup de coeur de Stéphane Marsan… j’avoue qu’avec tout ce tapage et l’attente générée par la publicité faite sur la toile, je craignais de me lancer dans cette lecture.
Peu habituée à lire de grands cycles de fantasy (eh oui, je n’ai lu ni Gemmel, ni Feist, ni Georges R.R. Martin,…), mon expérience de ce genre se limite jusqu’ici à la saga de l’Épée de vérité de Terry Goodkind.
Dès lors, ma chronique n’intéressera sans doute pas les férus du genre, car je pense que les raisons pour lesquelles j’ai aimé ce livre seront sensiblement différentes des leurs…
Par contre, pour tous les autres, qui n’osent pas se lancer dans ce genre, lisez ce qui suit et découvrez pourquoi Farlander est vraiment LE LIVRE À LIRE si vous souhaitez vous frotter au genre de la fantasy.
Ash est malade et décide de prendre un apprenti pour lui transmettre ses compétences de Roshun avant de se retirer. Au Bar-Khos, il fait « la connaissance » de Niko, un jeune gamin des rues, et il décide de l’emmener avec lui au Monastère des Roshuns pour lui apprendre les bases du métier d’assassin.
Les Roshuns sont en effet connus pour assassiner les gens qui ont tués leurs clients et rien ne les empêchera d’accomplir la vendetta.
Le jour où le fils de la Sainte Matriarche du Mann, le pouvoir cruel et dominant en place qui a décidé d’asservir le monde, tue intentionnellement une protégée des Roshun, vient le moment pour ces derniers de décider s’ils vont mener à terme cette vendetta en sachant qu’ils vont s’attaquer à l’homme le mieux protégé du monde.
Ash décide de mener à bien cette dernière vendetta, accompagné de son apprenti, Niko.
Reviendront-ils vivants de cette expédition ? Le Mann ne profiterait-il pas de l’occasion pour anéantir ce puissant ennemi ?
Le récit se découpe en 3 parties distinctes et facilement reconnaissables :
La première met l’univers en place en présentant les différents protagonistes qui le composent. Le prologue présente Ash, en mission, et expose le rôle des Roshun.
Ensuite, à travers les chapitres, on découvre vraiment l’univers des Roshun et l’importance du sceau, les habitants de Bar-Khos assiégés depuis 10 ans par l’Empire de Mann et les stratégies politiques pour tenter de repousser l’ennemi et enfin l’Empire du Mann, en tant que tel, caractérisé par une religion cruelle, assez bizarre à la sexualité débridée, totalitaire et intolérante envers les croyances des peuples qu’ils soumettent.
Cette première partie nous permet d’appréhender les différents protagonistes et de nous faire voir un panorama total de la situation de chacun. On suit des personnages totalement différents et sans liens apparents… enfin, c’est ce qu’on essaie de nous faire croire !
La seconde partie du récit est dédié à l’apprentissage de Roshun de Niko, mais pas seulement. Ici encore, l’auteur développe l’univers en présentant les autres personnages et en renforçant l’ambiance de guerre imminente qui flotte sur le récit.
La dernière partie est vraiment axée sur l’action des Roshun pour atteindre le fils de la Sainte Matriarche du Mann et exercer la vendetta. Cette partie bouge plus que les deux autres : on est vraiment dans l’action. Il se passe toujours quelque chose et la tension monte de page en page. Les intentions de guerre se précisent, à suivre dans le tome 2 !
Par rapport à l’histoire, je n’ai pas vraiment de choses négatives à en dire. On est de suite dans le bain dès le prologue avec l’explication sur la mission des Roshun, ces assassins qui ne portent vraiment que le nom car on se rend vite compte qu’ils ont des codes à respecter, une éthique et qu’ils ne cherchent qu’à protéger leurs clients sur base d’une menace sérieuse : à la vue du sceau autour du cou de la personne, tout le monde sait qu’elle est sous la protection des Roshun. Beaucoup sont donc intimidés rien que par la vue du sceau qui a donc un effet « dissuasif » plutôt efficace pour maintenir la personne en vie !
La mythologie autour des Roshun est vraiment bien trouvée, très originale et lance parfaitement Ash et Niko dans la guerre que l’Empire de Mann et le Bar-Khos semblent se mener. Cette façon d’introduire nos deux héros dans ce conflit politique est vraiment bien trouvée et donne à réfléchir sur l’implication des Roshun dans le jeu de pouvoir qui existe au sein de l’Empire du Mann… Vu la situation, la puissance de l’Empire, faut-il vraiment que cette vendetta soit menée ? L’Empire ne dirigera-t-il pas sa colère sur les Roshun si la vendetta arrive à son terme ? Ne vaut-il pas mieux pour une fois « passer la main » pour la tranquillité, la survie du groupe ?
J’ai également beaucoup apprécié le côté politique et stratégique du récit lorsque nous sommes à Bar-Khos, où nous suivons Bahn – un soldat gradé – , lors des différents conseils où les différents « ministres » réfléchissent à une stratégie commune pour repousser l’Empire de Mann qui assiège la ville depuis 10 ans. Les divergences d’opinion entre les politiques et le corps armé, qui est sur le terrain, sont assez flagrantes et donnent au lecteur matière à réflexion sur l’importance des décisions qui se jouent à ce niveau-là et sur le fait qu’une erreur de stratégie peut amener plus vite à la défaite qu’au succès.
En gros, la question cruciale ici est de savoir s’il est mieux de défendre les positions actuelles du bar-Khos en renforçant le nombre d’hommes aux points stratégiques ou alors de lancer une attaque avec les réservistes non occupés pour tenter de repousser l’assaillant.
Les chapitres qui m’ont le moins séduit sont ceux qui présentaient l’Empire de Mann, leur religion, leur soif de domination sur un monde qui leur appartient déjà en grande partie. J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à comprendre leurs motivations, leur façon de fonctionner et leurs drôles de rituels barbares.
Ceci dit, je me suis fait à plusieurs fois la réflexion en lisant le roman que ces Prêtes du Mann avaient quand même des points communs avec les Romains : dans la tenue, dans leur sexualité débridée, dans leur volonté de conquérir le monde, dans la tenue de jeux en arène pour amuser le peuple,… Peut-être au niveau de la religion, les différences sont beaucoup plus marquées, parce que j’ai trouvé celle du Mann assez tordue quand même ! En imaginant Q’os lors de la lecture, je voyais une ville assez semblable à la Rome antique !
Je pense que vous en dire plus sur l’histoire vous spolierait sur ce superbe roman que je vous invite vraiment à découvrir lors de sa sortie le 24 juin prochain !
Côté personnages, il faut bien avouer que chacune des personnalités est bien façonnée, bien construite par l’auteur. Autant par leur passé, par leurs aspirations, leurs espérances, Col Buchanan prend vraiment le temps de donner de la profondeur aux personnages, quel qu’il soit, quelque soit le rôle que chacun  a à jouer dans l’histoire.
Détailler chaque personnalité serait un peu long, je vais donc m’attacher aux deux héros principaux, Ash et Niko. S’il m’a fallu du temps pour apprécier Ash à sa juste valeur (le gaillard n’est pas du genre causant !), j’ai de suite apprécier le caractère de Niko, son enthousiasme alors même que lorsque nous le rencontrons, il est dans la rue, à Bar-Khos, en train de mourir de faim.
Niko est resté lui-même à travers le récit, même pendant son apprentissage au Monastère des Roshun, alors qu’il n’avait pas vraiment envie d’être là ! Il a gardé cette innocence qui m’a plu en lui à la minute où il est apparu dans le livre.
Ash m’a énormément plu pour exactement le contraire : sa discrétion, sa réserve, sa sagesse. Ash est un personnage qui inspire la confiance alors qu’il est le meilleur des Roshun, celui qui abat les têtes couronnées trop zélées !
Le duo qu’il forme est hautement improbable. Au début de leur « collaboration », on se dit que ça ne fonctionnera jamais, que ces deux-là n’étaient pas du tout faits pour se rencontrer et encore moins pour parcourir un bout de chemin ensemble. Et pourtant… c’est l’une des relations les plus magnifiques qu’il m’ait été donné de lire : une complicité silencieuse, un attachement muet qui fait de ses deux personnages deux figures emblématiques du récit.
Au niveau du style, il faut admettre objectivement que c’est très bien écrit… sachant en plus que c’est le premier roman de l’auteur : chapeau bas, Monsieur Buchanan !
Cependant, et ce n’est pas un reproche au livre ni à l’auteur, je dois dire que la longueur des descriptions m’a quelque fois refroidie. J’ai apprécié ma lecture, j’ai aimé me plonger dans cet univers, avancer avec les protagonistes mais il n’empêche que rester plus d’une demi-page à détailler le temps qu’il fait et la beauté du paysage… ça m’endort !
Mis à part cela, j’ai trouvé la narration plutôt en rythme avec le récit (une fois le cadre planté) et que la justesse des mots s’harmoniser avec le caractère des personnages. J’ai relevé de beaux passages pendant ma lecture, je vous en lirai sans doute un extrait ou l’autre dans ma chronique vidéo.
En conclusion, vous l’aurez compris, Farlander, c’est juste le livre de fantasy qu’il faut avoir lu cette année !
Mis à part les descriptions longues et parfois lourdes (mais je précise que ce n’est pas une critique négative sur ce livre en particulier, c’est le genre fantasy qui veut ça), j’ai vraiment aimé découvrir ce monde et y voyager avec ses personnages principaux.
J’avoue que la belle gifle, je ne l’ai pas prise par les rebondissements ou le sens du rythme du récit, non, non, non… ce fut bien plus profond que ça…
Oui, j’ai été captivée par l’histoire des Roshun, par cette vendetta qu’ils se devaient pour leur honneur d’exécuter mais ce que j’ai vraiment aimé, c’est le gros coup que ce récit m’a mis sur les cinquante dernières pages. UNE CLAQUE, UNE GIFLE monumentale que je n’attendais pas, qui m’a totalement pris au dépourvu et m’a laissé sur le derrière littéralement !
Bien plus qu’un roman captivant, Farlander, c’est avant-tout l’histoire d’une aventure humaine incroyable, d’une rencontre improbable entre deux personnages qui sont dorénavant liés à jamais.
À LIRE ! À ne pas manquer ! En librairie le 24 juin prochain !

Ce que je retiens de ma lecture :
EN + : la force des personnages, les liens qu’ils ont tissés entre eux au fil du roman et une fin qui m’a tout simplement scotchée. La preuve, j’y pense encore. C’est dur, c’est inattendu, c’est la vie, tout simplement !
EN – : L’absence de carte en début de roman qui m’aurait permis de situer plus facilement les lieux. Mais vu que j’ai eu la chance de lire ce livre en avant-première en épreuves non corrigées, je n’ai aucun doute sur le fait qu’une carte figurera bien dans la version finale.
Les descriptions trop longues, trop lourdes… qui m’ont par moments sortie de ma lecture.
Un dernier mot ? Merci aux Éditions Bragelonne et vivement le tome 2 en VF en 2012 !
D’autres livraddictiens ont eu la chance de le lire en avant-première et ont donné leur avis : Tsuki, sevmarguerite, Phooka, akasha, Lonewolf et d’autres à venir (je n’en ai aucun doute) sur la fiche bibliomania du livre :

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Commentaires

  1. Ton avis me donne sincèrement envie de me jeter dessus dès sa sortie, l'attente sera rude !

    En tout cas, super chronique. On ressent vraiment que tu as apprécié le livre et c'est un réel plaisir de te lire =)

    P.S. Je viens de regarder ta vidéo sur le livre et j'adore complétement ! Tu sais nous faire saliver ^^ 4 juin 2011 16:05

  2. J'avais été alerté sur ce titre il y a quelques mois par Salvek qui l'avait découvert en VO. Tu confirmes qu'il faudra se le procurer rapidement à sa sortie. Depuis trois ans maintenant, Bragelonne semble sortir chaque été un roman de Fantasy qui marque. Après "Le nom du vent" & "Lamentation" voici donc venu le temps de "Farlander"... 4 juin 2011 16:32

  3. C'est trop cher... :'S
    Je veux le lire... :'S 4 juin 2011 16:44

  4. Il vaut largement son prix, Maxoo :D
    Je confirme que c'est énorme et que c'est à ne pas rater ! 4 juin 2011 19:52

  5. J'avais la même vision que toi pour Q'os, le style Rome Antique.
    Ca c'est sûr que c'est superbement bien écrit, surtout pour un premier roman, c'est impressionnant.

    Je l'ai déjà recommandé à mes deux différents libraires ;)) mdr 4 juin 2011 21:06

  6. Bravo pour cette chronique! On appréhende bien le livre et c'est vrai que même s'il ne fait pas partie de mes styles de prédilection, après cette critique, j'ai envie de le lire!
    Belle prouesse! 5 juin 2011 15:48

  7. Je le note !
    Ton avis fait très envie ^^ 11 juin 2011 23:43

  8. Ce livre est tout simplement fabuleux !
    Quand a ta critique, elle est parfaite ! Si si, c'est vrai !
    Je suis loin d'en avoir fait autant, et pourtant je suis du même avis que toi en ce qui concerne ce livre :)
    Bravo à toi ! 26 juin 2011 11:41

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