Harper Blaine, tome 1 : À travers le voile

Titre VF : Harper Blaine, tome 1 : À travers le voile
Titre VO : Greywalker
Auteur : Kat Richardson (USA)
Traduction de Claire Reach
Publié aux Éditions Eclipse
Date de publication : 25 octobre 2010
Site de l’éditeur et blogSite web et Blog
Genre : Bit-Lit
Pages : 404
Prix : 18 €
Nombre d’étoiles :
Quatrième de couverture.
Harper Blaine est détective privé. Et hier, elle est morte… pendant deux minutes exactement.
Depuis, elle perçoit autour d’elle un brouillard nauséabond peuplé de créatures surnaturelles. Elle est devenue Arpenteuse, un être capable de franchir le voile séparant notre monde de la Brume et d’interagir avec les créatures qui y rôdent.
Sa carrière va prendre un tournant surprenant, que ça lui plaise ou non.
Bienvenue dans la vie de Harper Blaine, détective paranormal !

Mon avis.
Après quelques livres jeunesse, me voici de retour toujours dans des mondes fantastiques, plus connotés bit-lit, mais adultes !
Cela fait quelques temps que Harper Blaine trônait dans ma bibliothèque sans que j’ai spécialement envie de l’en sortir. Puis soudainement, une envie de me replonger dans un univers bit-lit bien sombre m’est venue et Harper Blaine me semblait une lecture de choix dans ce cadre-là.
Pour avoir choisi un univers sombre, fort est de constater que j’ai vraiment fait le bon choix car le monde de Harper est assez… compliqué mais où ses enquêtes nous emmènent néanmoins avec elle à la découverte de la Brume, un monde d’entre-deux qui n’est pas facilement aisé à appréhender.
Harper Blaine est une détective privé sans histoire jusqu’au jour où elle se fait violemment tabassée par un homme qu’elle recherchait dans le cadre de l’une de ses enquêtes.
Laissée pour morte, Harper va être néanmoins sauvée après avoir été cliniquement morte pendant 2 petites minutes.
Mais voilà, 2 minutes suffisent à faire basculer son monde lorsqu’elle revient à elle et qu’elle s’aperçoit qu’elle n’est plus tout à fait la même.
Depuis son accident, Harper voit des créatures bizarres et voyage dans un monde de brouillard que l’on appelle la Brume. Bien malgré elle, elle est devenue Arpenteuse.
Si ce nouvel état ne lui plaît pas, force est de constater cependant que les créatures qui peuplent la Brume ont décidé de ne pas la laisser tranquille et viennent interférer dans ses propres enquêtes.
Qu’elle le veuille ou non, elle va devenir s’y faire et accepter de porter son travail vers de nouvelles sphères jusque-là inconnues.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce premier tome des aventures de Harper Blaine, un tome assez introductif pour familiariser le lecteur avec cette nouvelle mythologie de monde « intermédiaire » entre les vivants et les morts, la Brume où vivent des créatures comme les vampires ou encore des fantômes ou Dieu sait encore quoi qu’Harper n’a pas encore découvert !
L’ambiance est assez sombre, assez noire, qui colle relativement bien avec le métier de notre narratrice, Harper, qui est détective privé.
Par contre, si l’ambiance m’a séduit, que le côté enquêtes apporte un plus au roman, vu que c’est grâce à elles qu’Harper apprend à découvrir ce nouvel univers, j’ai trouvé que la mythologie était vraiment très complexe et très difficile à assimiler. C’est le gros point négatif de ce premier tome : le lecteur se sent indubitablement perdu face aux flots d’explications qui lui viennent (pourtant par à coups) et a du mal à comprendre exactement ce qu’est la Brume et quelles sont les créatures qui la peuplent.
Cependant, ce sentiment disparaît au fur et à mesure de la lecture, bien que certaines zones restent encore complexes à mes yeux à l’heure actuelle… (c’est pour cette raison que j’ai très envie de lire le tome 2, pour savoir si les mystères se dévoilent et si la mythologie devient plus claire au fil des tomes).
Découvrir ce nouvel univers reste cependant palpitant puisque les vampires sont également de la partie avec un pied dans chaque monde, des personnages attachants pour certains, voire totalement effrayants pour d’autres, pour lesquels la force de vie de leurs victimes (et non vraiment le sang) est essentielle.
Tous des nouveaux termes, des nouveaux personnages (tel que le Gardien de la Brume, par ex.) apparaissent, une mythologie riche qui ne demande qu’à être explorée et exploitée via les prochains tomes !
Les deux enquêtes sur lesquelles Harper est sur le coup nous mènent forcément vers ce monde paranormal et on sent de suite que la vie  – privée et professionnelle – de Harper a basculé le jour de son accident qui a failli lui coûté la vie.
Ces deux enquêtes permettent également à Harper de comprendre le monde dans lequel elle vit dorénavant, puisqu’elle se rend compte qu’elle va être obligée de faire avec même si elle n’en veut pas. Elle apprend sur le tas, dans le feu de l’action, vu qu’elle doit comprendre et solutionner les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent à elle.
Un élément du livre m’a cependant perturbée car je n’en ai pas compris toute la portée : une chose qui a un rapport avec l’un des vampires qu’elle rencontre (Wygan) mais qui, à mon avis, ne prendra son sens que dans les prochains tomes car cet élément n’est pas exploité dans ce tome et reste encore assez mystérieux et inquiétant, même pour Harper.
Côté personnages, j’ai éprouvé un gros coup de coeur pour Harper, sans pour autant la comprendre tout le temps, et particulièrement dans ses rapports aux autres.
Dès le départ, Harper m’est apparue comme une jeune femme solitaire, qui ne cherche pas le contact avec les gens. D’ailleurs, au début du roman, on ne lui connaît aucun proche, aucun ami.
Au fil du roman, elle m’est apparue de moins en moins froide,  distance et plutôt empathique avec ceux qu’elle cherchait à aider de part son travail (je pense en particulier à Cameron) et qu’elle avait le contact assez facile pour se faire de nouveaux amis, en particulier avec le couple Danziger. J’ai également particulièrement apprécié son sens de la répartie qui fait d’elle une héroïne dont il vaut mieux ne pas se moquer !
Par contre, pour les relations amoureuses, elle gère mal… voire pas du tout ! Bon, j’avoue que j’ai commencé à m’attacher au personnage quand le beau Will est entré en scène. Pourquoi ? J’en sais pas, je ne recherchais pas spécialement la relation amoureuse dans ce livre mais c’est à cet instant qu’Harper m’est devenue sympathique ! Peut-être une petite anecdote lors d’un premier rendez-vous a-t-il désamorcé l’affaire  (et si je vous racontais cet épisode en vidéo ? :D) !
Toujours est-il qu’Harper a changé au fil des pages pour devenir quelqu’un de plus accessible, bien que pas très disponible, surtout et exclusivement pour le beau garçon qui se damnerait pour ses beaux yeux !
Perso, j’ai eu un peu de mal avec le développement de cette relation « je t’aime moi non plus » où Harper pouvait penser à Will pendant plusieurs pages pour ensuite le délaisser pendant les dizaines et les dizaines qui suivent. Dès lors, cela crée un déséquilibre dans l’histoire où le lecteur a parfois l’impression que toute une partie de l’histoire a été laissée de côté, voire bâclée. Car oui, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander, pendant qu’Harper interrogeait des vampires pour avancer dans une enquête, ce qu’il advenait de Will et si elle comptait lui donner des nouvelles un jour !
Le gros point fort de Harper, ce qui fait que le lecteur se rapprochera petit à petit d’elle, c’est qu’en fait, il se retrouve un peu en elle concernant la Brume, c‘est qu’elle est aussi perdue que lui et qu’elle avance à petit pas pour comprendre et prendre les bonnes décisions comme le lecteur avance doucement pour appréhender ce nouveau monde.
Pour une novice, elle se montre fort courageuse, avec un fort caractère qui ne se laisse pas démonter devant des créatures de la nuit qui lui font aussi peur : elle affronte, elle se dépasse et on aime ça !
Côté style de l’écriture, c’est évidemment plus fouillé, plus détaillé et plus stylé, on revient vers un style adulte (oui, certains d’entre vous se disent, enfin ! M’en fous, continuerai à lire de la jeunesse, na !).
Le style de l’auteur m’a énormément plu, même si j’ai trouvé que par moments la narration était très lente, surtout au début du livre. Il y a quand même pas mal de dialogues et chose que j’ai particulièrement aimée, la mythologie est expliquée de manière vivante, dans des discussions particulièrement animées où Harper essaie vraiment de comprendre où elle a mis les pieds. Bien que les explications soient distillées dans le récit et qu’on ne reçoit pas tout d’un coup (ce qui aurait été clairement inbuvable), cette mythologie reste très difficile à appréhender et il faut s’accrocher.
En conclusion, je dois dire que je garde un excellent souvenir de cette lecture et que j’ai été séduite par cet univers sombre, même s’il reste encore pas mal de choses à éclaircir et à comprendre au niveau de la mythologie développée. S’il n’y avait pas eu cette héroïne vivante, avec ses difficultés, ses craintes et cet évènement qui m’a particulièrement perturbée (vu que sur le coup, je n’y ai rien compris), mon avis aurait certes été différent. Il faut dire que la narration invite vraiment à la découverte et qu’on se retrouve vite plongé dans les enquêtes de Harper, même si le fond est nébuleux !
Après tout, on navigue dans la Brume, n’est-il pas normal d’être dans le brouillard ? 😀
Ce que je retiens de ma lecture :
EN + : Une héroïne courageuse avec un bon sens de la répartir et un roman qui nous tient malgré ses mystères…
EN – : Le manque de clarté de la Brume, bien trop nébuleuse. J’attends un éclaircissement pour les prochains tomes 😉
D’autres livraddictiens l’ont lu et ont donné leur avis : Azarea, L@ura et d’autres à venir sur la page bibliomania du livre :

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Commentaires

  1. Ce livre me faisait de l'oeil depuis un moment mais ton avis me donne encore plus envie. J'aime beaucoup l'idée de la Brume et si c'est l'ambiance est sombre, ça devrait me plaire. :) 24 mai 2011 22:56

  2. Oh dis donc merci pour le lien, c'est très sympa de mettre en avant les chroniques des livraddictiens ;) Ceci dit ta chronique est juste et je suis assez d'accord sur le fait que certains points sont un peu trop... pas brouillon, mais compliqué et pas assez bien expliqué. Mais c'est quand même une lecture sympa :) Je lirais la suite ! 26 mai 2011 19:09

  3. Coucou, je regarde régulièrement tes vidéos dédiées aux livres car j'adore lire ! Cependant (ne le prend pas de façon méchante) pourrais tu éviter d'employer le mot "cover" pour couverture, au début ça passe mais au bout d'un moment ça devient assez agaçant ! Pourquoi une "américanisation" systématique ?

    Tu n'es pas obligé de valider ce commentaire et sache que ma remarque n'a pas pour but d'être méchante ou vexante car à part ce détail je n'ai rien à redire sur tes chroniques car tu fournis un travail assez considérable ! :) 28 mai 2011 21:19

  4. @Anonyme : Je te remercie pour ton commentaire.
    Je tiens cependant à préciser que j'aime dire "cover", un terme que je trouve plus phonétiquement joli que "couverture" et que je continuerai donc à l'utiliser.
    Et la prochaine fois, évite de signer en "anonyme", parce que moi, c'est cela que je trouve particulièrement agaçant. à bientôt. 29 mai 2011 00:51

  5. Désolé d'avoir posté sous anonymat! Phonétiquement plus joli, je ne suis pas tout à fait d'accord, la langue de Molière est quand même plus belle et phonétiquement plus joli à écouter que celle de Shakespeare ! Ceci dit, cela n'engage que moi ^^ La seule chose que je ne comprend pas dans ton raisonnement c'est que par ta passion de la lecture tu défends en quelque sorte la langue française (et Dieu sait que les jeunes ne lisent quasiment plus de nos jours)! En effet je reste persuadé que par ta passion des livres et tes chroniques tu as sûrement réussi à faire lire des jeunes ou du moins à leur donner envie de lire au travers de tes chroniques ! Et il est de mon point de vue dommage que ces chroniques vidéos et/ou écrites soient "entachées" d'anglicismes comme on en voit partout dans les pubs, spots TV, et qui contribuent à faire mourir un peu plus chaque jours notre belle langue française ! Sur ce j'arrête de t'embêter car j'ai des "books" à lire ;) (2nd degré requis pour cette dernière phrase) 29 mai 2011 13:28

  6. Perso, je vois pas l'intérêt d'en faire toute une histoire. C'est pas non plus comme si j'américainais tout. Juste pour un mot, c'est beaucoup de foin pour rien. Et en plus, par ma passion comme tu dis, je défends le droit de lire et les bienfaits de la lecture, pas la langue de Molière particulièrement... la preuve, je lis dans la langue de Shakespeare... que je trouve d'ailleurs bien plus jolie et moins chiante à apprendre que la française. Mais là, encore ce n'est que mon avis. 29 mai 2011 15:11

  7. J'exposais juste mon point de vue et cela n'engage que moi ! Après ton dernier commentaire est assez affligeant: trouver que l'anglais est une langue plus jolie que le français est assez triste à lire ... Ceci est mon dernier commentaire sur ce sujet, je crois que j'en ai assez dit ! Bonne continuation et @ bientôt pour tes prochaines chroniques !! 29 mai 2011 15:20

  8. Si tu le dis. Chacun son avis, le mien n'est pas plus ou moins affligeant que celui d'un autre. Chacun a le droit d'avoir son propre avis sur la question, non ? J'ai jamais dit que le français n'était pas langue remarquable mais juste que je préférais l'anglais qui est une langue assez "chantante" et beaucoup moins difficile à apprendre que le français. 29 mai 2011 15:48

  9. Et si on pouvait commenter sur Harper Blaine aussi... c'est un peu le sujet de la chronique et pas un débat français/anglais que je sache. 29 mai 2011 15:48

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