Requiem d’automne

Huitième lecture du mois de janvier (qui commence donc sur les chapeaux de roue !), je me suis fait peur… même très peur ! Tout de suite, je vous dis pourquoi 😉

Quatrième de couverture.

La majeure partie des hommes s’évertue à occulter les phénomènes paranormaux bien qu’ils se manifestent à eux avec insistance. En dépit de leurs connexions avec nous, la rationalité sous laquelle nous nous dissimulons se dénie elle-même. Notre pseudo-raison échafaude des explications purement imaginaires, élaborées à partir d’un faisceau d’indices à peine concordants.
C’est ce qui arrive au juge d’instruction Jacques Dampierre. La mort aux trousses, il fait appel à l’ex-commissaire Henri Laborde pour l’aider à résoudre au plus vite une énigme qui prend à défaut sa légendaire faculté d’analyse. Ébranlé dans ses convictions véristes, le talentueux et impitoyable magistrat est confronté au surnaturel. D’étranges phénomènes se produisent en sa demeure, l’avertissant quand pour lui sonnera le glas ! Dampierre réfléchit : il lutte, il emploie la ruse, l’étau se resserre, la solution lui échappe.
Son incapacité à intégrer le paranormal l’empêche de discerner qui des fantômes ou des hommes veulent sa perte…

Mon avis.

Cette lecture représentait pour moi un vrai défi. Avec la quatrième de couverture et la lettre au lecteur au début du livre, le ton était donné : j’allais me confronter au paranormal, un sujet que j’évite habituellement… pour la raison évidente que je suis une grosse froussarde !
Malgré mon appréhension, je me suis lancée sans a priori dans cette lecture et je ne le regrette pas ! J’ai vraiment passé un agréable moment en compagnie du Juge Dampierre !

L’élément fort de cette lecture est pour moi l’histoire : un suspense halentant, un juge menacé de mort par un fantôme, du moins c’est ce qu’on essaie de lui faire croire !
J’ai vraiment aimé ce côté thriller, recherche de la vérité, même avec ce côté paranormal où on se demande tout au long de sa lecture si la réponse se trouvera dans la réalité connue ou sur le flou qui entoure tout le paranormal… et pour être honnête avec vous, j’ai vraiment aimé la conclusion qui a été donnée au livre : un habile mélange des deux où on se pose toujours la question : Finalement, est-ce que l’Au-delà n’a pas joué un rôle dans tout ça ?

Le livre se lit assez vite, une fois embarqué dans la vie du Juge Dampierre, on a du mal à en sortir. Même si certains passages fichent la trouille (en tout cas à moi, mais il faut dire aussi que j’ai pas besoin de grand chose ^^), on a envie de savoir qui en veut à ce cher Juge…
J’ai vraiment apprécié la révélation finale, j’ai été surprise… par certains points et pas par d’autres que j’avais vu venir depuis un moment déjà !

En parlant de lui, tiens… Je remercie le Ciel de ne pas avoir un tel Juge d’Instruction au Barreau que je fréquente. Il est dur, parfois méchant et assez partial quand on y regarde de plus près. Il use et abuse des prérogatives que la Loi lui offre, en se basant avant tout sur son intime conviction que l’individu est coupable, même si les éléments du dossier font apparaître un doute raisonnable, voire qu’il est carrément innocent ! Les différentes réformes qui retirent petit à petit ses pouvoirs d’appréciation au Juge d’Instruction pour les confier à une autre instance lui, il ne les voit pas d’un très bon oeil… !
Pour être franche, je n’ai pas du tout aimé ce personnage que j’ai trouvé antipathique au possible et je comprends que certaines personnes aient voulu l’éliminer…
Il traite les gens qui l’entourent comme des moins que rien, il irait jusqu’à poursuivre son seul véritable ami,…
Une sorte de Scrooge des temps modernes à qui les fantômes de Noël n’accorderont cependant pas une chance de rédemption !

Je n’ai pas non plus accroché avec son aide-soignante, Muriel, sourde et muette et médium, en plus de ça ! Je l’ai trouvé assez bizarre, montrant un côté Jeckyll et Hyde qui ne m’a franchement pas plu.
Et que dire de Laborde, un personnage à la base assez banal… à qui on reconnaîtra finalement de vouloir absolument aider un ami dans le besoin, même si… ils se sont perdus de vue depuis un bon bout de temps. J’aime beaucoup et je respecte ce sens de l’amitié absolu.
Les personnages sont assez bien développés, des personnages assez atypiques auxquels le lecteur aura du mal à s’attacher mais qui s’encrent parfaitement dans le récit et le rendent crédible.

La plume de Brad Coleman est fluide et vraiment délicieuse. J’ai eu du mal au début du récit à me replonger dans un récit où les descriptions longues et détaillées sont monnaie courante (n’oublions pas que je sortais de deux lectures de L.J. Smith, une auteure qui ne perd pas son temps en détails inutiles et va droit au but dans son écriture), mais ça ne m’a pas gênée longtemps, loin de là ! Que c’est bon de retrouver une belle plume fluide, bien construite et avec un vocabulaire recherché !
Petit plus : j’ai adoré le clin d’œil de l’auteur à l’éditeur. En page 236, on présente à Laborde une certaine demoiselle Virginie de Carbuccia ! Ce petit clin d’œil m’a fait sourire et renforce mon opinion selon laquelle la maison d’édition Kyklos doit être assez proche des auteurs qu’elle publie !

En conclusion, une lecture vraiment passionnante qui traite habilement d’un sujet « difficile » en l’intégrant intelligemment dans un récit haletant qui vous tiendra en haleine jusqu’au bout !
Je vous recommande donc chaudement la lecture de Requiem d’automne et de découvrir cette petite maison d’édition sympathique, Kyklos , dont je suis certaine que d’autres publications rejoindront d’abord ma wish-list puis ma PAL !

Note finale : 8.8/10

  • Histoire/Intrigue : 8.5/10 (Une histoire passionnante et haletante qui malheureusement est un peu prévisible sur certains points)
  • Personnages : 9/10 (des personnages certes détestables mais bien developpés qui s’intègrent parfaiement dans l’histoire : vous adorerez les détester. Au final, même s’il est antipathique, vous verrez, vous finirez par avoir pitié de ce bon juge Dampierre)
  • Écriture : 9/10 (très belle plume de l’auteur, assez aérée avec des chapitres pas trop longs).

Je remercie les Éditions Kyklos pour cette découverte dans le cadre d’un partenariat avec Livraddict, et tout particulièrement l’une des fondatrices de cette petite maison bien sympathique, Virginie Carbuccia, pour sa disponibilité et ses petites attentions envers les bloggeurs ! Ça fait toujours plaisir 😉

Requiem d’automne de Brad Coleman
Aux Éditions Kyklos, juin 2009
334 pages

Pour d’autres avis de livraddictiens : Bibliomania

Commentaires

  1. Ca a l'air intéressant. Ca se passe en France ? 24 janvier 2010 09:19

  2. C'est vrai que les personnages ne sont pas des plus sympathiques, mais je suis d'accord, cela sert à merveille l'histoire! 24 janvier 2010 11:20

  3. Chère Jess,
    Au nom de l'auteur et de Kyklos Editions, merci pour cette critique qui aborde à la fois le sujet même du roman, la psychologie des personnages et l'écriture de Brad Coleman.
    Ce partenariat aura vraiment été passionnant et en adéquation avec ce que que vous nous aviez annoncé.
    A bientôt, je l'espère, pour la découverte des trois prochaines nouveautés qui sortiront en mars.
    Virginie 24 janvier 2010 11:34

  4. Un bon thriller, du paranormal, j'adore : je le rajoute dans ma LAL ! 24 janvier 2010 14:35

  5. Ce livre fait plutôt l'unanimité... Moi aussi, j'ai beaucoup aimé, on est toujours à cheval entre les deux : paranormal ou complot ? 26 janvier 2010 15:30

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