Meurtres sur le Palatin : une enquête de Kaeso le prétorien

Et voilà que se termine déjà ma première lecture de l’année 2010 ! J’aurais bien voulu vous annoncer un gros coup de cœur mais hélas, il va falloir revoir mes attentes à la baisse : ce sera une lecture en demi-teinte pour commencer cette nouvelle année…

Quatrième de couverture.

Dans la Rome impériale, sous le règle de Tibère, on fait de bien étranges découvertes. Comme celle d’un cadavre, affreusement mutilé, sous la langue duquel on a glissé un denier. Paiement pour son passage aux Enfers ?

Kaeso le prétorien, ami de Caligula et fils d’une prêtresse venue de Germanie, est chargée de l’enquête alors qu’il a déjà fort à faire. Outre protéger la famille impériale, il doit lutter contre la corruption des bas-fonds de la ville, se garder de la vengeance de ses anciens compagnons d’armes,et… fuir les assuidités de la malicieuse Concordia, sa ravissante cousine.
Quand le mystérieux Apollinius, qui se prétend l’oracle d’Appollon, entre en scène, Kaeso est subjugué par sa beauté. Que cache vraiment cet éphèbe, qui a ses entrées dans la plus haute société romaine avide de sanglants combats de gladiateurs et de paris truqués ?
Kaeso, flanqué de Io, son inséparable léopard, n’aura d’autre choix que de le découvrir.

Mon avis. **Miniscule risque de spoiler**

Comme je vous l’annonçais en introduction, cette première lecture de l’année est une petite déception, je n’ai nullement été transcendée par l’histoire de Kaeso le prétorien, qui pourtant avait l’avantage de se passer à l’époque de la Rome Antique.
Depuis mon voyage avec la Reine Celte, je brûlais d’impatience de lire un roman sur trame historique et bien que j’ai pu voyagé un peu durant cette lecture, elle ne m’a nullement transportée comme la précédente.

Apparemment, Meurtres sur le Palatin est le deuxième volume d’une saga consacré à Kaeso le prétorien, le premier étant Les Mystères de Pompéi.
Je vous rassure tout de suite, le fait de lire le second tome sans avoir lu le premier ne gâche en rien la lecture vu que les histoires sont apparemment indépendantes. Il est fait mention, je crois, à une seule reprise, des aventures du centurion à Pompéi, éléments qui n’apportent rien au présent roman.

Cette petite précision étant faite, entrons dans le vif du sujet, en vous parlant d’abord de ce qui m’a plu dans ce livre, car même déçue, j’ai lu des bonnes choses, très bonnes mêmes !

Primo, j’ai aimé replonger dans une ambiance historique, en particulier celle de la Rome antique.
Fascinée par l’époque romaine sur le plan juridique, j’ai trouvé intéressant de me replonger dans l’histoire de cette civilisation civilisée… enfin, civilisée, ne lâchons pas toute suite les grands mots !
En tant que juriste, on nous apprend, en première année de fac, les rudiments de notre droit actuel que l’on puise où ? Dans le droit romain, pardi !
À l’époque, j’ai été fascinée par l’étude de cette culture romaine : l’érudition de cette population jette vraiment les bases de tous les fondements du droit civil actuel et j’avais été particulièrement impressionnée de voir l’intelligence des romains à une époque où la barbarie était encore légion dans le monde (même chez les romains !)
En apprendre plus sur cette civilisation aussi cultivée me plaisait donc assez.
Et sur ce point, j’avoue que j’ai été gâtée ! On sent vraiment que l’auteur connaît cette période de l’histoire car elle nous emmène assez facilement avec elle dans le passé.
Le temps des 323 pages qui composent le livre, je me suis évadée… dans l’Antiquité et j’ai beaucoup aimé !
Petit bémol : cette manie de tutoyer tout le monde (même les esclaves tutoient leur maître), ça m’a franchement dérangée… Moi qui n’ose tutoyer que très rarement les nouvelles personnes dont je fais la rencontre (surtout dans le cadre du boulot, où je reste sur des « vous » polis, même quand on me dit « tu peux me dire tu, tu sais ? » !), je me suis retrouvée dans un monde baignée de « tu » en veux-tu, en voilà ! C’était assez perturbant…
Bref, au final, je retiendrai que l’immersion dans l’époque antique s’est bien passée, malgré ce bémol riquiqui.

Secundo, j’ai bien aimé les personnages de ce roman historique. Hauts en couleur, avec des caractères bien trempés, tout ce qu’il faut pour que je m’attache rapidement à eux !
Dans mon top 3 de mes préférés, on retrouve Kaeso et son inséparable Io (marrant de bien ressentir la relation Homme/Animal… à travers le récit !), Concordia et sa répartie de feu face à sa mère insupportable et la maman de Concordia justement qui m’a fait penser à plusieurs égard à cette chère Madame Bennet de Jane Austen (Orgueil et Préjugés) et sa volonté de voir absolument mariées ses filles, même en en devenant grotesque au possible !
Petit bémol (encore un !) : j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup trop de personnages qui arrivaient comme un cheveu dans la soupe dans l’histoire. C’est dommage car à cause de ça, j’ai eu quelques moments de flottement qui m’ont fait décrocher du récit à plusieurs reprises.

Le négatif, maintenant…

Le roman aurait été présenté comme un simple roman historique, j’aurais sans doute mis une note plutôt positive. Le récit aurait alors rempli à merveille son rôle : me divertir en me faisant voyager dans les méandres de la Rome Antique.
Mais voilà… avec un titre aussi tapageur que Meurtres sur le Palatin et une quatrième couverture qui annonçait que Kaeso allait devoir en découdre pour découvrir qui était le soi-disant oracle d’Apollon, je m’attendais à de l’action, du suspens… à frémir comme avec un bon polar, quoi !
Et là, grosse grosse déception ! J’ai eu l’impression que l’auteur ne savait pas comment finir son livre et qu’elle ne l’a terminé qu’à moitié justement! Limite, on s’entend même à un « to be continued » en tournant la dernière page ! Effet voulu ? Troisième tome en vue ?
Je suis vraiment restée sur ma faim sur les dernières pages en attendant d’avoir le fin mot de l’histoire. En un sens, je l’ai eu mais… il me reste un goût amer après cette lecture dont je n’arrive pas à me détacher : selon moi, l’histoire aurait été mieux si elle s’était fini autrement car là… on a juste l’impression – et j’essaie de ne rien dévoiler sur le final de l’intrigue – que Kaeso est un gros bouffon qui n’a rien compris à rien !

Enfin voilà, un bilan assez mitigé pour cette première lecture qui a été une réelle évasion au niveau historique (sur ce, il a rempli ce que j’attendais de lui, bravo !) mais une totale déception sur le niveau « polar » qui était pourtant attendu en lisant la quatrième de couverture.
Ceci dit, intriguée, je lirai avec grand plaisir Les mystères de Pompéi, premier tome des aventures de Kaeso, afin que me replonger des ces descriptions antiques tellement justes qui m’ont permis de m’évader loin des températures sybériques que nous connaissons actuellement ! (Non, je n’exagère pas, j’ai froid !)

Note finale : 7.6/10, qui se décompose comme suit :

  • Personnages : 7.8/10 (j’ai aimé les relations entre les personnages principaux et leur caractère respectif mais la profusion et le fait que certains débarquent sur crier gare m’a un peu dérangée)
  • Fond historique : 9.5/10 (j’ai adoré !)
  • Fond « polar » : 4.5/10 (la grosse déception du roman)
  • Écriture : 8.5/10 (beaucoup de dialogues qui rendent le texte vivant et des descriptions justes et pas trop longues, un texte facile à lire !)
Pour découvrir d’autres avis de livraddictiens, c’est par ici : bibliomania

Je remercie également les Éditions du Masque (JC Lattès) pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’un partenariat avec le site Livraddict.

Meurtres sur le Palatin de Cristina Rodriguez
Éditions du Masque, 2009
323 pages.

Commentaires

  1. Bonsoir Jess,
    Effetivement une fois de plus nos avis se rejoignent. C'est aussi le cas de Jérome qui déplore lui aussi dans sa chronique ce manque d'attrait et de développement de l'intrigue Policière.. Vraiment dommage qund on pense à la force d'évocation de l'auteur pour le cadre historique. 4 janvier 2010 00:40

  2. Ta chronique est très bien, Jess (j'aime ces avis "mitigés" argumentés qui donnent envie de se faire sa propre opinion) et j'ai pas envie de la critiquer mais, plusieurs fois tu écris PalaDin alors que c'est PalaTin. Ce serait dommage de laisser ses petites fautes. 4 janvier 2010 10:28

  3. je vais laisser passer mon tour pour cette lecture, à moins que je ne le trouve en bibliothèque ! 4 janvier 2010 10:30

  4. Malgré ton avis mitigé, j'ai bien envie de le tenter ne serait-ce que pour le côté historique. J'ai bien noté que le côté polar n'y était pas. Ce n'est pas grave, je l'avais compris en lisant les avis de El Jc et Jérôme ;) 4 janvier 2010 10:51

  5. Ah mince, c'est dommage qu'il n'y ait pas une fin franche. :/
    Sinon dans l'antiquité, le vouvoiement n'existait pas. C'est une particularité bien française ... cela dit, le traducteur aurait pu l'insérer pour la version française. ;) 4 janvier 2010 15:42

  6. @ma fée : merci d'avoir signalé l'erreur, je n'avais même pas remarqué ! ^^

    @Leiloona : ce n'est pas qu'il n'y a pas une fin franche, c'est qu'elle ne colle pas avec un polar. Enfin, l'idée que je m'en fais en tout cas (mais je ne peux en dévoiler plus pour ne pas spoiler). Pour le vouvoiement, l'auteur me l'a rappelé dans son gentil mail adressé suite à la chronique, j'ai fait 3 ans de latin mais ça remonte à super longtemps et ça m'est complètement passé à côté ! 4 janvier 2010 16:01

  7. C'est dommage pour la fin :-(
    Le livre est dans ma LAL, je pense que je tenterais le coup quand même pour voir ^^
    Bravo pour le blog !Bonne journée 5 janvier 2010 15:33

  8. Tu es taguée chez moi :D 6 janvier 2010 10:57

  9. Salut Jess,
    Nos avis divergent un peu ! De mon côté, frustrée de ne pas avoir plus plongé que ça dans cette époque fascinante. Les détails historiques sont assez légers je trouve, c'est bien dommage !
    Par contre je te rejoins quand tu évoques une intrigue policière assez plate et qui ne suscite pas le suspense évoqué en quatrième.
    Mais je me laisserai peut-être tenter par le premier tome de la série, histoire d'avoir un avis plus objectif !!?? 8 janvier 2010 20:47

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