La Consolante

« – Allez ! La Consolante et après on y va…
(…)
– Qu’est-ce que c’est ? (…)
– De quoi ? La consolante ? Vous n’avez jamais entendu ce mot-là ? » (pages 577-578)


L’histoire.

Charles a 47 ans quand il apprend la mort de son ancienne voisine de palier, Anouk, qui était également la mère de son ex-meilleur ami, Alexis. Charles se plonge alors dans les souvenirs de son enfance pour le faire le deuil d’un femme qu’il n’a jamais pu oublier.

Mon avis.

Un bref résumé pour énoncer une histoire que j’ai mis du temps à comprendre ! Car il m’a quand même fallu presque la moitié du roman pour commencer à saisir le sens du roman, un peu long, vous ne trouvez pas ?
Si j’avais arrêté ma lecture à la moitié du roman, en me disant « c’est bon, j’ai assez donné, mais ça ne prend pas », c’est sûr que ce billet aurait été différent et la note probablement très en-dessous de la moyenne !

Le personnage principal que Gavalda appelle le « héros » mais qui n’a absolument rien d’héroïque était d’un ennui… au point que je l’aurais probablement précipité moi-même au-dessus d’un pont pour abréger ses souffrances : pauvre garçon !
Charles approche de la cinquantaine et forcément nous fait sa petite crise : rien ne va plus dans ma vie (sa femme le trompe, la fille de sa femme est à l’âge ingrat, les russes lui bousillent son chantier,…) et en plus, il apprend le décès de Anouk, son ancienne voisine de palier qui était également la mère de son ex-meilleur ami, Alexis.
À partir de là, c’est la descente aux enfers.. Charles ne sait plus où il en est, limite à en perdre la tête, et il se plonge dans ses souvenirs, les souvenirs d’Anouk, d’Alexis et de Nounou, bref les souvenirs d’un temps où il était heureux…
Le problème, c’est que le tout est très très brouillon. Des souvenirs qui sont insérés entre deux épisodes de la vie – ô combien – passionnante de Charles, parfois on s’y perd et on accroche pas !

Le style de l’écriture développé par Gavalda ne m’a pas du tout plu… On dirait qu’elle a oublié que chaque phrase commençait pas un sujet ! Tout les pronoms personnels ont été oubliés…
Vous savez, ces « je », « tu », « ils » si utiles pour donner un sens…
Il en résulte un sentiment assez perturbant d’incompréhension, de décrochage… à force de pas savoir si l’auteur parle de Charles, ou de sa soeur, de sa femme, de sa belle-fille… Bref, on s’y perd !
À certains moments, tout n’est qu’une succession de verbes… et le résultat est, encore une fois, brouillon.

Et on s’ennuie… on s’ennuie et on se demande pourquoi Charles est si affecté par la mort d’Anouk ? Ancien amour d’ado ? Simple « mère de substitution » vu qu’il était toujours chez Alexis ?
La réponse arrive mais bien tard… quand une multitude de courageux en auront eu marre et auront simplement reposé le livre sur leur table de chevet sans vouloir le rouvrir.

Alors bon, pourquoi ai-je continué ? Non, je ne suis pas maso, juste que je n’aime pas arrêter un livre en cours de route… Pleine d’espoir, je me dis, « on ne sait jamais, je pourrai peut-être être surprise » !
Et la surprise, elle finit à arriver… après 400 pages, quand le personnage de Kate entre en scène. Ce personnage apparaît comme une boue de sauvetage à laquelle on s’accroche et qui empêche définitivement le roman de sombrer dans l’ennui.
Kate est une femme de 38 ans à qui le destin a réservé une drôle de surprise, le genre à anéantir vos ambitions et vos rêves. Mais voilà, même dans le noir, le soleil finit par percer et la leçon de vie, de courage que nous donne Kate rehausse le niveau d’un cran.
Petit à petit, elle nous raconte son histoire et là, la sauce finit par prendre, captivée par l’histoire atypique de cette jeune femme.

Et forcément, notre « héros », Charles, puisqu’il faut l’appeler ainsi, tombe sous son charme, voit en elle la « Anouk » qu’il a perdue mais tellement pleine de vie…

La seconde partie du roman est plus agréable à lire, avec un Charles qui commence enfin à voir « la vie en rose »… Il se remet en question, change du tout au tout et reprend goût aux petites choses qui font le bonheur de tous les jours… La suite est donc plus légère, moins dramatique. Je me suis même surprise à sourire parfois !

En conclusion, on peut dire que la fin sauve le roman de justesse ! J’ignore s’il faut vous le conseiller ou pas… les plus courageux iront jusqu’au bout ! Pour les autres, je ne peux pas les blâmer, 400 pages, soit les 2/3 du livre pour rentrer dedans, c’est beaucoup trop !
Je donnerai donc la note de 5.2/10 (Écriture : 3/10 (j’ai vraiment détesté l’absence de sujet) – Personnages : 6.5/10 (pour le personnage de Kate) et Histoire : 6/10).
Le roman devait parler de deuil, d’un homme en déperdition qui tente de se reconstruire mais malheureusement avec un style trop brouillon et un « Charles » trop ennuyeux, triste à mourir… ça ne prend pas, on ne rentre pas dedans ou bien trop tard pour pouvoir se dire en tournant la dernière page : « Woaw, quel bon roman, très touchant ! »

La Consolante de Anna Gavalda
Aux Éditions La Dilettante (2008)
637 pages.

Commentaires

  1. ça me rassure de voir que tu as ressenti la même chose que moi pour cette lecture ! on passe tout le livre à attendre qu'il se passe quelque chose enfin, et puis finalement la fin arrive, et on se dit mouais, finalement j'aurais peut-être du arrêter dès le premier chapitre car au final y'a rien d'extraordinaire... le bouquin n'est pas vraiment mauvais, on s'y attache, puisqu'on le lit jusqu'au bout (même si comme toi je ne peux pas lâcher un livre, je me dois de le finir, on ne sait jamais si tout était dans la fin !!) mais le bouquin n'est pas vraiment bon non plus... Si vous avez un livre plus croustillant laissez celui-ci de côté pour le moment ! 1 septembre 2009 00:10

  2. Même ressenti ici. j'ai même du m'y reprendre à deux fois pour le lire, la première je comprenais rien au début
    J'ai perséverer et finalement j'ai aimé même si c'est loin d'être aussi bon qu'ensemble c tout.
    la deuxième partie sauve le reste ! 1 septembre 2009 11:30

  3. Je n'ai pas lu celui-là et tu ne m'en donnes pas envie, mais ne te laisse pas décourager vis-à-vis d'Ana Gavalda et n'hésite pas à lire "Ensemble c'est tout". Il n'y a pas du tout ces problèmes de phrases sans sujet, et si l'histoire au début est assez négative, il s'y passe quand même pas mal de choses au bout de quelques chapitres et on a vite envie de continuer. 1 septembre 2009 15:09

  4. Je vais passer mon tour pour le moment. Je ne suis pas patiente ces temps-ci, je le laisserai probablement tombé avant la fin. 3 septembre 2009 20:29

  5. Un livre qui ne laisse personne indifférent ! J'ai vraiment galéré les 250 premières pages, puis ensuite, j'ai su l'apprécier mais je comprends qu'on ne puisse pas voire pas du tout l'aimer. 5 septembre 2009 19:12

  6. Un début long, ennuyant, parfois incompréhensible. On a limite envie d'abandonner la lecture. Anna Gavalda nous surprend toujours agréablement, alors on continue pour voir quand arrive la surprise. Cette fois, on attend longtemps le moment où l'on n'aura plus envie de quitter le roman. Mais une fois qu'on y est, on ne peut plus s'arrêter. Encore un bémol, beaucoup d'anglais au milieu des phrases (parfois même des phrases entières) ce qui rend parfois difficile la compréhension.
    A lire mais attendez la sortie en poche. 31 juillet 2010 16:26

  7. Je n'ai jamais osé le lire de peur d'être déçue. Une fois qu'on a lu Ensemble c'est tout, les exigences deviennent hautes !
    Ce que tu en dis ne me donne toujours pas envie de tenter l'aventure, ou alors vraiment plus tard. 14 août 2010 13:01

  8. Comme toi, J'ai commencé hier, j'en suis à la 100ème page et je comprends rien... je venais voir les chroniques pour avoir un avis... Alors tu me rassure encore 300 pages avant que ça commence!
    Je vais essayer de m'accrocher et de continuer! 10 novembre 2010 11:42

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